- TF1 diffuse ce vendredi soir La chanson de l’année, avec un dispositif un peu particulier.
- Pour respecter la distanciation sociale, tous les artistes ne chanteront pas en direct, certains ayant enregistré leur prestation la veille.
- Le producteur Mathieu Vergne explique à 20 Minutes les défis de l’organisation de cette émission.
Cette année, la place du Capitole de Toulouse devait être le théâtre d’une longue soirée estivale et musicale, mais le
coronavirus en a décidé autrement. La chanson de l’année n’enflammera pas la ville rose, et s’installe à Paris, dans le jardin du Palais-Royal. L’émission de
TF1, diffusée depuis 2004, respecte donc son cahier des charges en tournant à l’extérieur, non sans faire quelques ajustements dus à la crise sanitaire. Le premier, et pas des moindres : tourner sur deux soirs différents, privant certains artistes de direct.
« Le direct demande une effervescence et une rapidité d’exécution entre les tableaux, explique Mathieu Vergne, le producteur de l’émission. Pour éviter ce moment où on pourrait ne pas contrôler totalement la distanciation sociale et ses mesures, on va prendre notre temps et enregistrer une partie des chansons la veille. » Impossible également de savoir à l’avance qui remportera le titre de « chanson de l’année » à l’applaudimètre, le concert se déroulant sans public.
« Au début, on était parti pour tout annuler »
Confinement oblige, l’émission a connu un retard à l’allumage, et aurait même pu ne pas décoller de la piste. « Au début, on était parti pour tout annuler », confie Mathieu Vergne. L’incertitude des mois de mars et avril a finalement laissé place à l’espoir au mois de mai. Dans l’incapacité de monter un tel barnum à Toulouse, la production s’est donc tournée vers la capitale, plus pratique pour les artistes et les équipes techniques, et a trouvé un accord avec le ministère de la Culture.
Malgré toutes les restrictions sanitaires auxquelles les programmes de télévision doivent se plier depuis le 11 mai et la reprise des tournages, La chanson de l’année ne se fera pas en équipe réduite. « Ce sont des émissions qui demandent beaucoup de gens parce qu’il faut parer à toutes les éventualités », souligne Mathieu Vergne. Dans le jardin du Palais-Royal, entre 100 et 200 personnes veilleront donc à ce que tout fonctionne, des équipes du son à la lumière, en passant par la réalisation. Afin de respecter au mieux les consignes gouvernementales, un préventionniste veillera à la santé de tous du début jusqu’à la fin du montage.
La complexité du protocole n’effraie pas Mathieu Vergne et ses équipes pour autant, tant le challenge est beau. « Ce sera un peu la réouverture de la première grande salle de spectacle par l’intermédiaire de l’écran. C’est le concert auquel les téléspectateurs n’ont pas pu assister », dit-il. Pour les accompagner, le ministère de la Culture lui-même « a facilité les choses pour aider à ce que la culture reprenne ses droits, à travers la chanson et la variété. »
Et le gagnant est… Chez lui ?
Sans artistes, pas d’émission. Ils seront donc une vingtaine à se produire, dont seize seront en compétition pour voir leur single auréolé du titre de « chanson de l’année. » Parmi eux, Vitaa et Slimane, Jean-Baptiste Guégan ou encore Bilal Hassani s’opposeront à Benjamin Biolay, Clara Luciani ou
Camélia Jordana. Hors compétition, Amir, Yannick Noah, Patrick Bruel,
Indochine et d’autres encore interpréteront leurs derniers titres. Tout ce beau monde se réunira enfin pour des duos et des collégiales tout au long de la soirée.
Pour sélectionner les chanteurs qui batailleront pour remporter la victoire, la production se base sur le nombre de passages en radio, d’écoutes sur les plateformes de streaming et de vues sur YouTube de leurs titres. Après avoir rédigé une première liste, elle contacte les interprètes. Parfois, l’inverse se produit avec des artistes « qui tapent à la porte en disant que leur chanson marche bien », révèle Mathieu Vergne.
Et puisque cette édition de La chanson de l’année ne ressemblera à aucune autre, l’annonce du gagnant se fera probablement sans sa présence. En plus du tournage qui s’étend sur deux soirées, « on veut que les artistes repartent une fois leur prestation terminée pour des raisons de distanciation sociale », affirme le producteur de l’émission. À moins qu’il soit l’un des derniers à interpréter son titre, le gagnant se verra donc remettre son prix par visioconférence.
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