- Sophie Davant signe Quel bonheur de vieillir ! (Solar), un guide qui mêle son témoignage, des conseils pratiques, et le regard d’experts.
- En plus de son émission sur Europe 1, l’animatrice présentera prochainement un nouveau magazine animalier sur France 3.
- « On peut prendre de l’âge et être toujours désirée professionnellement, on peut toujours se lancer de nouveaux défis, on peut toujours se sentir vivant et actif dans sa vie », considère Sophie Davant.
Deux ans après Tout ce qui nous lie : confidence pour confidence (Albin Michel), Sophie Davant publie un nouvel ouvrage. Avec Quel bonheur de vieillir !, aux éditions Solar, elle aborde la question de l’âge à travers diverses thématiques (le corps, l’alimentation, la beauté, l’amour, la transmission, la spiritualité…) tout en incluant le regard d’experts en la matière. A 60 ans, l’animatrice y partage son expérience, ses conseils, sans jamais se départir d’une réelle sincérité. Parallèlement à cette publication, Sophie Davant a fait ses débuts sur Europe 1 à la rentrée avec « Sophie & les copains ». Elle s’apprête également à lancer prochainement un nouveau magazine animalier sur France 3. Bref, celle qui encourage à se réinventer entame une nouvelle saison qui ne manque pas de défis.
Ce bonheur de vieillir a été une évidence ou cela s’apprend ?
C’est le résultat d’un chemin de vie, d’une somme d’expériences. En vieillissant, on apprend à faire la part des choses. On se connaît mieux et on est plus dans l’acceptation du moment présent. L’objet de ce livre est de dire que, déjà, c’est une chance d’être là, d’être en forme, et que cette chance, il faut la savourer. Il y a un moyen de ne pas subir le fait de vieillir et de faire en sorte que ce soit une période sympa et plutôt heureuse.
Est-ce facile de vieillir à l’antenne ?
Non, ça ne l’est pas pour une femme. En même temps, cela vous oblige, par respect des téléspectateurs, à vous présenter sous votre meilleur jour. Cela vous oblige à être en forme physiquement, à avoir la meilleure mine possible et à faire attention à soi. Ce n’est pas facile. Moi, j’ai l’impression d’être un peu un porte-drapeau pour les femmes de ma génération. On peut prendre de l’âge et être toujours désirée professionnellement, on peut toujours se lancer de nouveaux défis, on peut toujours se sentir vivant et actif dans sa vie. On peut agir et ne pas subir ce vieillissement.
Dans votre livre, vous insistez sur le fait que « passer la cinquantaine, on n’est pas périmée ». Est-ce quelque chose qu’on vous a dit ou qu’on vous a fait comprendre ?
Non. J’ai cette chance d’avoir eu deux émissions quotidiennes à l’antenne pendant trente-cinq ans, donc non, on ne me l’a jamais fait comprendre. Et c’est moi qui aie pris la décision d’aller tenter l’expérience à la radio et donc d’arrêter l’émission quotidienne que je présentais. Cela ne veut pas dire que je ne serai plus à l’antenne puisque je continue à travailler avec France Télévisions. Alors non, on ne me l’a jamais fait sentir mais, quand vous regardez objectivement le paysage audiovisuel, il n’y a pas beaucoup de femmes de ma génération à l’antenne donc c’est encore un domaine à conquérir. Il y a des journalistes qui sont encore en activité et à qui ont fait appel pour leur expertise et leur expérience – Anne Sinclair, Christine Ockrent, Michèle Cotta – mais en ce qui concerne les animatrices, il n’y en a pas beaucoup.
Quel bonheur de vieillir ! balaye des thématiques variés (le corps, l’alimentation, l’amour, la sexualité, la transmission) que vous abordez avec beaucoup de sincérité. Est-ce ce qui définit le mieux votre lien avec le public ?
J’ai toujours été comme ça et c’est ainsi que se tisse un lien. Il y a une sorte de proximité. Cela s’explique aussi par les émissions que j’ai présentées, que ce soit un programme matinal où j’entrais tous les jours à 10 heures dans les foyers ( « C’est au programme ») ou les émissions sur l’intime, quand j’ai pris la succession de Jean-Luc Delarue ( « Toute une histoire »). Des anonymes venaient se confier donc il m’a toujours semblé logique de le faire à mon tour. J’aime bien partir de mon expérience pour donner des clés aux autres, aux lecteurs ou aux téléspectateurs. C’est un peu ce qui a guidé toute ma carrière. Toutes les émissions que j’ai faites n’étaient pas purement gratuites, purement divertissantes. A chaque fois, il y avait une recherche de contenu qui pouvait représenter un sens pour ceux qui regardaient.
N’y a-t-il un paradoxe entre accepter de vieillir et avoir recours à la médecine et chirurgie esthétiques, un sujet que vous évoquez avec beaucoup d’honnêteté ?
Non, il n’y en a pas, à condition de savoir pourquoi on le fait, ne pas en abuser et ne pas devenir quelqu’un d’autre. Il n’est pas question de ressembler à une jeune femme de 20 ans, ou d’avoir vingt ans de moins, mais de trouver les bonnes réponses aux petites problématiques qu’on a. Cela ne veut pas dire gommer les rides et avoir un visage inexpressif, je suis contre. Tout comme je suis contre la surenchère de chirurgie esthétique. En revanche, si vous êtes gênée par une ride disgracieuse, si vous voulez avoir bonne mine, ou stimuler la peau en profondeur, il y a des tas d’outils dans la médecine esthétique aujourd’hui qui sont facilement accessibles. Donc mon idée est de dire : trouvons les bonnes réponses de manière à se plaire avant tout, et ainsi plaire aux autres.
Vous avez fait vos débuts sur Europe 1 à la rentrée et vous présenterez prochainement un nouveau rendez-vous sur France 3. Dans votre livre, vous évoquez le fait de s’autoriser de nouveaux départs. Est-ce dans cet état d’esprit que vous avez accepté ces nouvelles missions ?
Oui. L’idée avant tout, c’est de fuir l’ennui et la routine. Décider d’abandonner une émission qui a un vrai succès d’audience, ce n’est pas facile mais j’estimais qu’au bout de six ans, j’avais apporté ce que je pouvais apporter à ce programme et que j’avais envie de me challenger sur un autre exercice. Je trouve que c’est en relavant des défis qu’on se sent vivant.
Dans « Affaire conclue », vous avez tenu à passer le relais à l’antenne à Julia Vignali. Était-ce par souci de bien faire les choses ?
Absolument. C’est moi qui l’aie proposé. J’avais à cœur d’expliquer aux téléspectateurs ma décision. Je voulais que Julia Vignali se sente le mieux possible pour prendre la suite. J’aime bien cet état d’esprit qui, je trouve, fait défaut quand même dans ce milieu audiovisuel, cette transmission, cette sororité, il n’y a pas de compétition. Pour l’émission, c’est l’occasion d’un nouveau souffle, d’un nouveau rythme, d’un nouveau ton et c’est peut-être pas mal au bout de six ans d’existence.
Vous animez « Sophie et les copains » sur Europe 1 depuis la rentrée. Quel bilan en faites-vous un mois après avoir rejoint cette station ?
Je retrouve ce que j’aimais beaucoup quand je présentais « C’est au programme », c’est-à-dire le mélange des genres. Là il y a de l’humeur avec une bande autour de moi, de la culture générale et, tous les jours, je reçois un invité d’un univers différent donc c’est un exercice intéressant de trouver le bon rythme et le bon dosage entre tous ces ingrédients, et ça, c’est mon boulot.
Que pouvez-vous nous dire sur le magazine animalier que vous présenterez prochainement sur France 3 ?
C’est un magazine au service des téléspectateurs, pour apporter des infos et des conseils aux personnes nombreuses qui ont un animal de compagnie. Je serai entourée d’une bande, avec des spécialistes (vétérinaire, comportementaliste… ). Ce sera un magazine d’humeur. On va raconter beaucoup d’histoires, il y aura des reportages, des histoires extraordinaires sur le lien tissé entre les animaux et l’être humain. Il y aura pas mal d’humour aussi avec, par exemple, des images que l’on peut trouver sur Instagram d’animaux de compagnie qui ont leurs publications.
C’est la première fois depuis près de trente-cinq ans que vous ne présentez pas une émission quotidienne à la télé. Cela vous manque ?
Honnêtement, faire le deuil d’« Affaire conclue », ça a été compliqué. Quand on prend une décision comme ça, on ne sait pas tout de suite si on a eu raison ou pas. Donc là, ça va mieux, je suis plus en paix avec moi-même, je prends du plaisir au nouvel exercice de la radio. Est-ce que cela me manque de ne pas me montrer tous les jours à la télé ? Non, je ne crois pas. Ce n’est pas facile non plus, c’est hyperexigeant d’être filmé sous tous les angles au quotidien. Là, je retrouve une liberté dans ma manière de m’habiller, de me coiffer. Je suis moins tirée à quatre épingles et j’avoue que cela me soulage un peu. Mais je reprendrais du plaisir à travailler de nouveau avec ma coiffeuse, ma maquilleuse ou mon habilleuse pour ma nouvelle émission.
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