En novembre 2017, un candidat de l’émission espagnole Gran Hermano était expulsé du jeu après qu’une candidate l’a accusé de viol. Étouffée pendant deux ans par la production, l’affaire est aujourd’hui médiatisée grâce à la justice.
La production du Big Brother espagnol avait tout mis en œuvre pour éviter d’ébruiter le scandale. En novembre 2017, un candidat de Gran Hermano, accusé de viol par Carlota Prado, était expulsé. Deux ans plus tard, la jeune femme a choisi de porter plainte, et l’affaire fait la une des journaux nationaux. Selon le média en ligne El Confidencial, la candidate reproche à la production de l’avoir contrainte à commenter la scène de viol qu’elle avait subie, au lendemain des faits reprochés, et devant des millions de téléspectateurs. Dans sa plainte, Carlota assure avoir été violée par un jeune homme qui aurait profité de son état d’ébriété. Elle aurait perdu connaissance pendant la nuit durant lequel se serait déroulé le drame.
Au lendemain des faits présumés qu’elle avait rapportés à la production, celle-ci avait pris acte, et avait immédiatement expulsé le jeune homme de l’émission Gran Hermano. Le motif réel n’avait jamais été communiqué aux téléspectateurs, mais Carlota reproche aujourd’hui à la production d’avoir diffusé des images sur lesquelles elle apparaît quelques minutes après le viol présumé : en effet, dans cette pièce appelée confessionnal, la jeune femme apparaît très nerveuse, et ordonne à la production d’interrompre le tournage. Interrogée par la presse, Carlota reproche aujourd’hui à Zeppelin TV de ne pas l’avoir assistée dans cette épreuve.
La production regrette, les annonceurs fuient
"Il y aurait dû y avoir à mon côté, une psychologue ou quelqu’un qui m’aide à faire face à ces images si dures. Ils ne m’ont jamais demandé si je voulais voir ça… J’aurais dit non" condamne la victime déclarée. La société de production a fait savoir qu’elle regrettait la diffusion de ces images : "Avec le recul, nous regrettons que la conversation pendant laquelle Carlota a été informée ait eu lieu dans le confessionnal". Deux ans après la polémique, la jeune femme a été entendue par la justice, et la révélation de ce scandale a de lourdes répercussions.
Accusée d’avoir voulu étouffer la polémique, la production fait face à une fuite massive des annonceurs. Ainsi, plus de vingt entreprises partenaires, parmi lesquelles Nestlé, Nissan, L’Oréal et BBVA, ont déjà fait savoir qu’elles avaient retiré leurs écrans publicitaires de l’émission de télé-réalité. Dans un communiqué, la propriétaire de Mediaset Espagne se dit victime d’une "campagne de dénigrement" orchestrée par un groupe médiatique rival : "(Je resterai) attentif aux résultats de l’enquête et à l’éclaircissement total des faits, dans le respect de l’intimité des personnes affectées" a-t-il tenu à souligner.
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