Gérald Kierzek (LCI) à propos du coronavirus : "99% des personnes contaminées vont guérir"

L’urgentiste Gérald Kierzek participera ce soir sur LCI à un numéro spécial de La grande confrontation consacré à l’épidémie de coronavirus. Il nous donne quelques clés pour bien comprendre le Covid-19 et invite à ne pas céder à la psychose…

Ce mercredi 11 mars, à 20h45, LCI proposera en direct un numéro évènement de La grande confrontation. Le magazine présenté par David Pujadas sera consacré à l’épidémie de coronavirus qui s’étend dans le monde et notamment en France. En plateau, le journaliste recevra le ministre de la Santé Olivier Véran et de nombreux experts, parmi lesquels le médecin urgentiste Gérald Kierzek, chroniqueur sur LCI.

Télé-Loisirs : Que pouvez-vous dire à nos lecteurs qui seraient très anxieux face à cette épidémie de coronavirus?

Gérald Kierzek : Que ce n’est pas un virus fatalement mortel, 99% des personnes contaminées vont guérir. Si l’on a des antécédents, il faut bien-sûr se protéger, notamment en adoptant les gestes barrières [comme le lavage régulier des mains, ndlr]. Quant aux tests pour savoir si l’on est atteint du Covid-19, pas besoin : ça ne change pas la donne. Ce qui est important, c’est les symptômes. Si l’on ressent des symptômes graves, on appelle le 15.

On a tout entendu sur le coronavirus : que ce n’était qu’une grippe, que le virus était dangereux, on lit des études qui se contredisent… Comment faire le tri dans tout ça ?

Je comprends complètement l’inquiétude des gens. Dans les études, on lit tout et son contraire. Il faut bien comprendre que l’immense majorité des gens contaminés ont peu ou pas de symptômes du coronavirus. Le vrai nombre de malades est bien plus élevé que celui que l’on nous donne chaque soir ! Et parallèlement à cela, le nombre de morts est tout petit, même si bien évidemment, un décès est toujours terrible. Les chiffres sont anxiogènes… Les personnes fragiles doivent se protéger car il y a des risques de gravité, mais la situation n’est pas plus inquiétante que les autres années…

Que pensez-vous de toute la communication autour de ce virus, notamment de la part du gouvernement ?

Le gouvernement n’a pas le choix , il y a un vrai emballement international autour de ce Covid-19. Il gère bien la crise, mais peut-être qu’il faudrait redescendre d’un cran au niveau de la communication. L’annonce quotidienne du nombre de morts, quel intérêt ?

Vu de France, la situation en Italie paraît bien inquiétante…

Déjà, il faut bien préciser que le système sanitaire italien est le même que le notre. Mais l’Italie n’était pas préparée à cette épidémie, le virus a saturé le système hospitalier avec un petit pourcentage de cas graves mais sur un très grand volume de malades. Il faut expliquer les chiffres. Quand je les vois, je ne les trouve pas si inquiétants…

Comment jugez-vous le traitement médiatique de cette épidémie ?

Je pense que certains font leur beurre sur la peur… ça participe d’ailleurs à ce climat anxiogène. Il faut être pédagogue, sourcer les choses… Il faut prendre de la distance et surtout faire appel à de vrais experts. Il faut prendre le temps d’expliquer les choses avec pédagogie. Il faudra tirer une leçon médiatique de cette crise. On est aujourd’hui dans une société qui n’accepte plus le risque. J’espère que cette crise servira pour toutes les autres épidémies, que les gens adopteront au quotidien les gestes barrières, qu’ils se feront vacciner contre la grippe. Et aussi que cela fera réfléchir sur les moyens alloués à l’Hôpital : cette crise arrive alors que le système de santé est déjà à genoux.

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