« Fremont » glisse un espoir immense dans un tout petit message

  • Une jeune Afghane tente la chance en écrivant un message personnel dans un « fortune cookie ».
  • Cela permettra-t-il à cette fille esseulée de trouver de la compagnie dans une banlieue de Los Angeles. ?
  • « Fremont », récompensé à Deauville, répond à cette question avec humour et tendresse.

Une jeune réfugiée afghane a trouvé un emploi peu commun dans Fremont, quartier de San Francisco qui donne son titre au film de Babak Jalali. Cette ancienne traductrice pour l’armée américaine est chargée de rédiger de petits billets pour les « fortune cookies » (petits biscuits contenant une prédiction) d’une entreprise chinoise. Jusqu’au jour où cette femme esseulée glisse son numéro de téléphone dans l’un des biscuits dans l’espoir de tenter le destin.

« Les messages que l’on trouve dans  »les fortune cookies » offrent une piste de questionnement sur la vie, précise le réalisateur. Leur modestie, leur poésie et leur malice renvoient à la tonalité générale du film. » Une bonne dose d’humour pointe souvent son nez sans pour autant masquer la réalité pas toujours rose de l’héroïne exploitée par une patronne revêche.

« Feel good » mais pas gnangnan

L’ombre d’Aki Kaurismaki et Jim Jarmusch plane sur ce très beau film, récompensé par le prix du Jury au Festival de Deauville. Babak Jalali aime son personnage principal et sait nous le faire aimer. Anaita Wali Zada pétille d’une énergie qui met le cœur en fête. Sans jamais tomber dans le « feel good movie » gnangnan, le réalisateur donne vie à un personnage mal dans sa peau mais gorgé de bonne volonté dans un noir et blanc aussi magnifique que dépaysant.

Cette réflexion sur la vie et le besoin de trouver sa place dans la société dégage un charme aussi persuasif que celui de son héroïne. On est content d’être passé par le quartier de Fremont.

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