César 2023 : "L'Innocent" de Garrel favori, aucune meilleure réalisatrice nommée, et consécration attendue par une nouvelle génération d'actrices et d'acteurs

Avec onze nominations, L’Innocent de Louis Garrel précède En Corps de Cédric Klapisch, et Pacifiction avec Benoît Magimel, qui en comptent neuf chacun. Par ailleurs, avec Vincent Macaigne et Denis Ménochet, Laure Calamy ou Virginie Efira, parmi les actrices et acteurs sélectionnés, une nouvelle génération d’actrices et d’acteurs a franchi un cap cette année. En revanche, l’Académie des César n’a retenu aucune femme dans la catégorie Meilleure réalisation, même si l’on en trouve dans d’autres catégories (Les Amandiers est sélectionné dans la catégorie Meilleur film malgré la polémique liée au comédien Sofiane Bennacer, mis en examen pour des viols présumés).

« L’Innocent » consacre l’acteur Louis Garrel comme réalisateur

Dans cette comédie inspirée de sa propre histoire, Louis Garrel se retrouve à la fois devant et derrière la caméra, entouré d’un casting de choix. Il partage l’affiche avec Roschdy Zem, un voyou incorrigible, mais surtout avec sa complice Noémie Merlant, irrésistible second rôle qui révèle avec éclat tout son potentiel comique.

Dans cette comédie jouant des codes de films de braquage, Abel (Louis Garrel) est un jeune homme dont la mère épouse un certain Michel qui sort de prison (Roschdy Zem). Très inquiet pour elle, il embarque sa meilleure amie (Noémie Merlant) pour tenter de la protéger de Michel, qui retombe très vite dans des combines assez louches. Abel se retrouve sans le vouloir au beau milieu d’une affaire risquée dans laquelle les quatre personnages risquent gros.

Dans ce film tourné dans la région de Lyon, Roschdy Zem, malicieux et incorrigible voyou, donne la réplique à Anouk Grimberg, dont le rôle de Sylvie est directement inspiré de Brigitte Sy. La cinéaste et mère de Louis Garrel avait d’ailleurs déjà mis en scène son histoire en 2010 dans Les Mains Libres, une rencontre amoureuse entre une réalisatrice et un prisonnier. 

Pas de femme Meilleure réalisatrice 

Comme pour les nominations aux Oscars, mardi 24 janvier, l’Académie des César n’a pas retenu de femmes dans la prestigieuse catégorie Meilleure réalisation. Parmi ces oubliées notables : Revoir Paris d’Alice Winocour et Les Enfants des autres de Rebecca Zlotowski, ou encore Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi. 

La productrice Anne-Dominique Toussaint juge « ahurissant » l’absence d’Alice Winocour et de Rebecca Zlotowski.   

Sur les réseaux depuis hier un hashtag #OscarSoMale a vu le jour, un signal d’alarme ?

Grosse concurrence pour la meilleure actrice

Fanny Ardant, nommée pour Les Jeunes amants, a déjà reçu un César en 1997 pour Pédale douce, et Juliette Binoche, qui brigue la statuette  pour Ouistreham, est une habituée, jusqu’ici partie bredouille. Laure Calamy (A Plein temps), Virginie Efira (Revoir Paris) et Adèle Exarchopoulos (Rien à foutre), relèvent, elles, d’une nouvelle génération que l’on a beaucoup vue sur les écrans en 2022.

Fanny Ardant est bouleversante dans Les Jeunes amants qui conte l’amour entre une femme mûre et un jeune de 20 ans. Juliette Binoche est non moins parfaite dans Ouistreham, où elle est l’alter ego de Florence Aubenas, l’auteur du livre éponyme sur son expérience de femme de ménage.

Laure Calamy, d’abord identifiée au comique est passée à des rôles plus dramatiques (Annie Colère). Virginie Efira a, elle, la particularité de passer d’un registre à l’autre sans être identifiée à aucun, une rareté dans le paysage cinématographique. Enfin Adèle Exarchopoulos, qui a crevé l’écran dans La Vie d’Adèle en 2013, n’a jamais cessé de se renouveler. Plus dramatique que ses consœurs, elle s’est aussi essayée avec bonheur à l’humour de Quentin Dupieux.

Des acteurs aux registres variés

Jean Dujardin, comme Laure Calamy, vient du comique et a fait par la suite ses preuves dans le drame. Il est convaincant dans Novembre de Cédric Jimenez, en inspecteur de police confronté aux attentats de 2015 en France. Avec L’Innocent, Louis Garrel est à la fois dans la catégorie Meilleure réalisation et Meilleur acteur.  

Benoît Magimel, César du meilleur acteur pour un second rôle en 2016 avec La Tête haute, est remarquable dans le thriller d’espionnage aux Caraïbes Pacifiction, d’Albert Serra, notre préférence.

 Vincent Macaigne, avec un pied au théâtre, l’autre au cinéma, est nommé pour Chronique d’une liaison passagère d’Emmanuel Mouret. Lui aussi passe avec aisance de la comédie au drame. Il s’agit ici d’une histoire d’amour avec Sandrine Kiberlain, tous deux surpris par leurs sentiments réciproques. Denis Ménochet a vraiment percé en 2017 dans Jusqu’à la garde de Xavier Legrand. Il concourt aux César pour le film de François Ozon Peter Von Kant où il interprète un réalisateur qui séduit Amir, un jeune homme à qui il propose de s’installer chez lui pour rendre jaloux son amant.

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