TV MAGAZINE. – Quel est le point de départ d’Avis de tempête, le téléfilm diffusé samedi 26 septembre, sur France 3?
Blandine BELLAVOIR. – Cette histoire, filmée par Bruno Garcia, prend racine en 1999, au moment de cette grosse tempête qui a soufflé sur toute la France. Au côté de Lannick Gautry, je joue une femme habitée par la culpabilité, qui a un passé très douloureux. Elle est partie de Perros-Guirec il y a vingt ans, elle revient et reprend tout en cours de route. Le scénario est intéressant car il traite de manière très particulière la disparition d’un proche. Nous avons tourné cette fiction dans les Côtes-d’Armor et c’était merveilleux! J’ai retrouvé la Bretagne telle que je l’aime.
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Vous avez tourné cette fiction en fin d’année dernière, un mois avant l’apparition du coronavirus en France. Êtes-vous nostalgique de cette époque?
C’est intéressant de voir à quel point le contact avec l’autre est très important. Ça nous manque vraiment! Après, la bise quotidienne qui est de mise pour les femmes, avec des gens que l’on ne connaît pas, cela m’embête. La sphère intime de la peau est réservée à des gens triés sur le volet! Depuis le confinement, je pense souvent aux gens seuls. Personnellement, j’ai la chance d’avoir une famille. Je me dis que ça ne doit pas être facile de se construire lorsque l’on n’a pas la main de quelqu’un.
En tant que citoyenne, qu’attendez-vous des prises de parole du gouvernement sur cette épidémie?
Comme tout le monde, quand le confinement a été prononcé, j’ai passé beaucoup de temps devant ma télévision, ce qui n’est pas du tout le cas en temps normal. Ce que j’ai trouvé affligeant, c’est cette absence de prise de responsabilités. J’ai été terrorisé, choquée et en colère. J’aimerais des gens responsables qui nous disent qu’ils ne savent pas, et qu’ils vont chercher ensemble parce qu’ils forment une équipe. Ça aurait été beaucoup mieux que d’instaurer un climat de terreur. Qu’est-ce que l’on explique à ses enfants? Quoi qu’on en dise, les gens ont été extrêmement dociles, en fait.
L’acteur Nicolas Bedos a appelé hier à désobéir aux restrictions imposées par le gouvernement. Est-ce responsable de tenir de tels propos?
De toute façon, aujourd’hui, on ne peut plus rien dire. Au moins, il dit ce qu’il pense, contrairement à notre gouvernement qui pratique tout le temps la langue de bois. C’est fatiguant! Il y a quelque chose qui m’a touché dans ce que Nicolas Bedos a écrit. Il parle de nos anciens qui sont en train de mourir dans des Ehpad. Les gens meurent sans qu’on puisse leur dire au revoir. Où est la cohérence? Il ne fait pas bon d’être jeune aujourd’hui, on a aucun rêve possible, il n’y a pas d’espoir. Et là, il n’y a même plus la possibilité d’avoir une vie sociale. C’est triste, en fait. Donc, je remercie Nicolas Bedos de m’avoir fait sourire hier soir, et je lui dis bravo de s’être exprimé.
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Le 16 octobre prochain, France 2 diffuse le dernier épisode des Petits Meurtres d’Agatha Christiedans lequel vous jouerez le rôle d’Alice Avril. Pourquoi quittez-vous la série?
Nous avons tourné 27 épisodes, c’est énorme! C’est bien de partir quand tout le monde est heureux. Quand je pense à mon personnage, je suis nostalgique mais je ne ressens plus la peine qui pouvait m’animer en avril 2019, au moment du tournage. C’est dur de dire au revoir à un personnage qui vous a vachement appris. Elle m’a décontenancée et je remercie cette amie qui m’a accompagnée pendant sept ans, grâce à laquelle je me suis améliorée. J’espère que je ne la décevrai pas.
Dans quelle fiction les téléspectateurs vous découvriront-ils prochainement?
Je viens de conclure le tournage d’Une affaire française pour TF1, une série composée de 6 épisodes de 52 minutes. Cette fiction réalisée par Christophe Lamotte reprend de manière assez factuelle les épisodes les plus importants de l’affaire Grégory. Je jouerai le rôle de la mère, Christine Villemin. Ce tournage était particulier… C’est une immense responsabilité de traiter un drame sur lequel des générations entières ont un avis. Je serai tétanisée le jour où la fiction sera diffusée. C’était intéressant de défendre ce personnage. En l’interprétant, ma féminité, et la personne que je suis, ont pris un coup car j’ai réalisé que la chasse aux sorcières ne s’arrêterait jamais. Dans les faits et aux yeux de la justice, je la défendrai bec et ongles. Il faut laisser cette femme et son mari tranquille, j’espère que je ne la décevrai pas.
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