- La première session des K.O de la saison en cours de The Voice a été diffusée samedi sur TF1.
- Amel Bent a sélectionné Anik, 48 ans, pour la suite de l’aventure au détriment de Sonia, 20 ans. « [Aux femmes], on ne leur accepte pas la vieillesse, on ne leur accorde pas cette chance dans le métier », a déclaré la coach pour justifier sa décision.
- « Mon rêve était d’être un peu plus dans le spotlight. Dans ma vie, j’ai beaucoup donné et je n’ai pas souvent eu ma chance. Amel a compris ce que je voulais faire », se réjouit Anik auprès de 20 Minutes.
Amel Bent devait faire un choix entre Sonia, 20 ans, et Anik, 48 ans. Seule l’une d’elles pouvait rester en course dans cette saison de The Voice. La coach s’est engagée « sur un terrain sur lequel [elle] n’aime pas trop aller ». Et elle a expliqué : « Le métier de chanteuse est très ingrat pour les femmes. Avec les années, ça ne fait pas comme le vin… Les hommes durent plus facilement dans le temps. [Aux femmes], on ne leur accepte pas la vieillesse, on ne leur accorde pas cette chance dans le métier. » Alors elle a décidé de qualifier Anik pour la suite du télécrochet : « C’est un message d’espoir, ça veut dire qu’à tous les âges, c’est encore possible. »
La séquence, diffusée sur TF1 samedi, a été tournée en début d’année comme le reste des K.O. Mais lorsque 20 Minutes joint la quadragénaire québécoise au téléphone ce mardi, elle est toujours sur un nuage. « Amel a été capable de lire ce qui était écrit sur mon cœur, nous confie-t-elle. Les gens ont l’air de croire que j’ai une carrière bien établie au Québec. Oui, d’une certaine façon, j’enseigne le chant et je performe dans le milieu, mais ce n’est pas parce qu’on est choriste ou qu’on donne des cours que c’est notre rêve. Le mien était d’être un peu plus dans le spotlight. Dans ma vie, j’ai beaucoup donné et je n’ai pas souvent eu ma chance. Amel a compris ce que je voulais faire, ce rêve de petite fille. »
« Je suis peut-être un exemple pour celles qui espèrent réaliser leur rêve »
Anik a été sensible au discours de sa coach et y souscrit pleinement. « Les femmes ont plus de difficultés à se faire une place. La preuve, sur le plateau de The Voice, il y a
Nikos, Marc,
Florent… et il n’y a qu’une femme, qui n’est pas très âgée. Je suis peut-être un bon exemple pour celles qui espèrent réaliser leur rêve un jour. »
Elle a été touchée qu’Amel Bent salue sa persévérance et le fait de n’avoir jamais baissé les bras au fil des années. « Moi, au bout de deux ans de castings, j’étais épuisée, et j’avais 18 ans », a glissé la chanteuse révélée par Nouvelle Star lors de son débrief.
Anik reconnaît « avoir du front tout autour de la tête », une expression québécoise désignant le culot et la témérité. Paradoxalement, la Canadienne a fait mentir les paroles de Tout – « J’ai plus la force du tout, d’y croire et d’espérer » –, la chanson qu’elle a repris pour défendre ses chances aux K.O.
« Français, j’adore le peuple que vous êtes »
« J’espère que le public aura entendu l’émotion dans ma voix », glisse-t-elle, ajoutant avoir « fait un gros travail psychologique » avec Pierre-Yves Duchesne, l’un des coachs vocaux de l’émission. « Je suis tellement heureuse de ce que je vis en France, j’ai appris autre chose », ajoute-t-elle, l’enthousiasme accentuant ses intonations. Elle a l’air d’être tombée en amour : « Maintenant que je vous connais, les Français, je vous adore, j’adore le peuple que vous êtes, le respect, la politesse et l’authenticité que vous avez. »
On ne sait pas encore ce que la suite de l’aventure de The Voice lui réserve, mais Anik est d’ores et déjà en train de préparer un album de chansons originales. Elle dit avoir déjà eu des contacts professionnels des deux côtés de l’Atlantique, mais rien de concret pour le moment.
Si elle allait jusqu’aux directs du télécrochet de TF1, elle rejoindrait le club très sélect des plus de 45 ans qui l’ont précédée – Vigon, 65 ans en saison 1, Frédéric Longbois, 55 ans en saison 7, et Maria Cuche 60 ans en saison 9. The Voice prouve souvent que la valeur n’attend pas le nombre des années. Mais encore trop rarement que respecter cet adage n’empêche pas de rattraper le temps perdu.
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