7. Koğuştaki Mucize sur Netflix : Avez-vous bien compris la fin du film ?

Le film turc disponible sur Netflix 7. Koğuştaki Mucize est en train de bouleverser la planète. Toutefois, avez-vous bien compris la fin avec le prisonnier Yusuf Aga ? Attention, spoilers.

7. Koğuştaki Mucize, disponible depuis sur peu sur Netflix, a mis tout le monde d’accord. Ce film plein d’humanité est tout simplement renversant, comme le relate notre critique. Il raconte l’histoire d’un père – atteint d’un handicap mental – qui se retrouve séparé de sa fille après avoir été accusé à tort du meurtre d’une enfant. Cet enfant, ce n’est autre que la fille du commandant de la loi martiale. Le chef de l’armée ordonne la peine de mort de Memo, qui vit déjà un calvaire en prison. Peu à peu, les détenus vont tout de même se poser des questions sur la culpabilité de leur compagnon de cellule. Memo rend même la liberté au moindre insecte qu’il croise dans la chambre de prison, pourrait-il vraiment tuer une petite fille ? Attention, les spoilers commencent ici.



Memo a dit à sa fille que « le borgne géant » avait vu toute la scène. Lorsqu’il lui dit ça, il fait référence à un gros rocher situé sur une falaise. De là-haut, on a effectivement une vue panoramique. Ova décide de s’y rendre et croise un déserteur, qui se trouvait là au moment des faits. Il peut donc sauver son père handicapé, qui n’a pas la capacité de se défendre tout seul. S’il promet d’aider la petite fille, il fuit. Lorsque les détenus entendent cette histoire, ils décident de tout faire pour aider Memo. Entre temps, un drame survient. Mamie, la grand-mère de Memo meurt lorsqu’elle apprend qu’Ova est partie rejoindre son père en prison. Si ce dernier est tué, elle n’a plus donc aucun représentant légal. Malgré le témoignage du déserteur, le chef de l’armée veut aller jusqu’au-bout et assassiner Memo. Son ancrage politique est plus important que tout, et il parviendra mieux à faire son deuil s’il y a un coupable. Il préfère le croire responsable plutôt qu’admettre que sa fille est morte toute seule. Mais c’était sans compter sur le sacrifice d’un autre co-détenu : Yusuf Aga, coupable d’avoir tué sa fille. Il échange sa place contre Memo, en coopération avec le directeur de la prison. Ce dernier organise un accident avec le chef de l’armée pour qu’il ne voit pas l’identité de l’homme pendu et annonce ensuite que Yusuf Aga s’est évadé du centre.

Et c’est à partir de son histoire que le flou s’installe. Qui est cet homme ? A-t-il un lien avec Ova ? En réalité, oui, mais pas celui qu’on croît. Voici notre interprétation de la conclusion. Lorsqu’elle vient dans la cellule, Ova reconnaît le dessin fait sur le mur du prisonnier. « C’est l’arbre, c’est l’arbre », lui dit-elle. À cet endroit, Yusuf Aga aurait enterré sa fille sur le point de se marier. Cette dernière, il se pourrait bien que ce soit la mère d’Ova. Yusuf Aga serait donc son grand père. Honteux que son enfant se marie et fasse sa vie avec un handicapé (comme le racontait à table Memo à ses co-détenus), l’homme l’aurait assassiné lorsque la petite fille est née. Depuis totalement dépité face à son geste, il se laisse mourir à petit feu. Pourquoi il y a de fortes chances qu’il soit son grand-père ? Car lorsqu’il a voulu lui toucher la joue, son visage s’est illuminé. Comme s’il voyait de sa fille en Ova. Memo a pris sa fille dans ses bras afin qu’elle ne s’approche pas de lui, comme s’il le reconnaissait. En prime, comment Ova aurait-elle reconnu le dessin de l’arbre ? C’est sûrement un lieu qu’elle avait l’habitude de visiter en famille. Il n’y a qu’à regarder une des photos du film, où Memo et elle sont allongés sous un grand arbre. Ce paysage est montré tout au long du film. Il sert de fil rouge. En prime, en se sacrifiant, Yusuf sauverait une partie de sa famille. Néanmoins, il est possible que le prisonnier et Ova ne soient pas liés. Peut-être a-t-il sauvé Ova en se tuant pour se repentir. Après avoir rencontré la petite fille, il dit « j’ai rêvé de ma fille », chose qu’il n’avait pas fait depuis longtemps.

Sur ce point, on ne peut affirmer que Yusuf Aga est son grand-père mais ça colle fortement. La suite de l’interprétation est d’autant plus sûre. Au début du film et tout à la fin, on voit une femme qui sort une boîte d’allumettes en aluminium. C’est ce que le prisonnier a donné à Ova avant de mourir. C’était tout ce qui lui restait de sa fille, disait-il. Cette mariée, c’est Ova. La date a changé, et elle entend aux informations que la peine de mort vient d’être abolie, après un long forcing de la part de l’Europe. Elle pense donc fortement à l’homme – possiblement son grand-père – qui s’est sacrifié pour qu’elle puisse continuer sa vie avec son papa, Memo. Elle prend la boîte dans ses mains et pleure. On ne sait toutefois pas ce qu’il advient de Memo, qui n’est pas du tout montré à la fin du film ou durant une scène de post-générique. Petit bonus : concernant l’expression entendue tout au long du film « Lingo, Lingo ! Bouteilles », cela fait référence à une chanson turque utilisée par les danseuses du ventre appelée « Lingo, Lingo, Shisheler ». Le mot shisheler est une faute d’orthographe de şişeler, qui se traduit par bouteilles. Le mot Lingo ne signifie rien mais fait référence à une gimmick, comme on pourrait dire « la la la ». L’histoire se finit bien pour Ova et Memo alors il serait peut-être temps qu’on arrête de pleurer à chaudes larmes !

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