Disquaire Day : "Maintenant, je trie plus, j'achète moins", confie un amateur de vinyles confronté à la hausse des prix

« Je regarde s’il n’y a pas un AC/DC qui me manque, mais pour l’instant, je ne vois pas » : Nicolas a beau trier les vinyles dans le bac , il ne trouvera pas celui qui manque à sa collection. Mais comme il n’y a pas qu’ AC/DC dans ses tiroirs, pourquoi pas un album de Ghost numéroté, une « perle« , selon le jeune homme, habitué du Rock’n’Roll Voltage, disquaire spécialisé dans le hard rock et le metal, en plein coeur de Paris.

Mais si Nicolas achète régulièrement des vinyles, il a dû limiter ses achats ces derniers mois face au bond des prix de cinq, dix, voire quinze euros de plus sur un disque. « Même sur le marché de l’occasion, des disques qu’on payait quinze euros sont à vingt ou vingt-cinq euros. Bon, il faut bien choisir, bien sélectionner ses vinyles quand on les achète. Maintenant, je trie plus, j’achète moins, mais je craque toujours« , confie-t-il.

Et beaucoup ont eu le même réflexe. « Au démarrage, les gens faisaient un peu la tête, ils achetaient moins. Et puis, bon, comme ils ont vu que, que ce soit chez nous ou en grande surface, les prix avaient augmenté, ils ont quand même pris les disques », explique Arnaud, le responsable de la boutique.

« Dans le temps, avec une certaine somme, ils pouvaient s’en acheter quatre, aujourd’hui, ils peuvent en acheter trois. C’est quand même un peu plus dur »

à franceinfo

En cause de cette explosion de prix : le manque de matières premières, comme le polymère, indispensable pour fabriquer des vinyles, qui inquiète le secteur, déjà malmené par le Covid-19.

Le retour de l’occasion

Changement d’ambiance musicale quelques rues plus loin, chez Crocodisc, toujours en plein Paris. Mais le discours est le même : les prix des vinyles neufs restent très élevés. Le gérant de la boutique, Philippe Soisson, a donc réduit ses achats auprès des majors.

« C’est une aberration d’en acheter parce qu’on n’en vendra pas à l’arrivée parce qu’on sera obligé de vendre trop cher. Harvest de Neil Young, un basique, est un album qui s’est vendu à quelques dizaines de millions d’exemplaires. C’est quelque chose qui a été réédité 36.000 fois. Aujourd’hui, un produit comme ça, c’est vendu 32,50 euros par les majors. C’est un album qui va sortir à 50 euros en rayon. Et nous, on ne margera pas beaucoup », regrette-t-il.

Pour éviter que les bacs soient vides, « on a redéveloppé l’occasion. On a racheté un petit peu plus à des particuliers tous les jours. Il n’y a pas une journée où on n’achète pas 50 ou 100 disques et certaines journées, c’est un millier de disques« , glisse Philippe, qui attend de nombreux amateurs à l’occasion du Disquaire Day, ce samedi 23 avril. Plus de 170 références exclusives et inédites sont ainsi proposées au public, dont plus de 40% en provenance des labels et distributeurs indépendants, à l’occasion de cette journée des disquaires indépendants.

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