Concerts assis, programmation réduite : À Rennes, les Trans Musicales 2020 se dévoilent enfin

Jauges réduites, masques. La programmation des Trans Musicales 2020 sera restreinte mais toujours internationale avec 44 artistes de 18 nationalités, qui joueront dans des salles assises de 750 places. Avec toujours une large part laissée à la découverte, ADN du festival.

Pas facile, cette année pour les programmateurs des Trans Musicales de Rennes, Jean-Louis Brossard et Mathieu Gervais, qui ont l’habitude d’écumer les festivals pour chercher la perle rare et le groupe qui va renverser la table. « Cette année, on a juste fait l’Eurosonic en Hollande en janvier, après c’était le confinement. »

Pas de parc-expo et des concerts assis

Il a fallu travailler autrement, à distance, multiplier les écoutes de live sur internet pour concocter la programmation avec 44 artistes soit moitié moins que d’habitude. Pas de parc des expositions cette année, mais des concerts assis au Liberté, salle de la cité, au MeM, à l’Antipode, au TNB, à l’Aire Libre… Et des jauges limitées à 750 places, mais pas questions d’en faire une contrainte : « on a fonctionné sur coups de cœur, comme d’habitude. Seule chose, il n’y aura pas de green room, avec les DJ qui jouent pour faire danser le public. Il y aura du rock, de la pop, du rap… On pourra danser sur sa chaise ! »

Alors bien sûr, il y a quand même des groupes issus de pays lointains dont l’invitation a été remise à l’année prochaine et les groupes qui ont annulé d’eux-mêmes en raison des quatorzaines imposées: « beaucoup de musiciens ont des petits boulots à côté, ils ne pouvaient pas se permettre de ne pas travailler. »

+++ Lire aussi : Des Bars en Trans réduits de moitié à Rennes en décembre

44 artistes, 18 nationalités

Le festival aime accueillir des artistes étrangers dont c’est parfois le premier concert en France. Ce sera le cas cette année avec Maruja Limón, quintette espagnol 100 % féminin qui propose une pop méditerranéenne ou Crystal Murray, 18 ans, chanteuse soul très prometteuse, fille du réputé saxophoniste de jazz afro-américain David Murray. Programmés également le trio turc Lalalar avec son electro psychédélique, la suissesse Camilla Sparksss, qui mélange platines, machines et voix au service d’une electro sombre et puissante ou les Allemands d’Aggregat qui jouent de l’électro en live, avec un violoncelle, beaucoup de synthétiseurs et un batteur.

L’Afrique, chère à Jean-Louis Brossard, sera représentée par Lova-Lova groupe de rock ragga afro punk originaire de la République du Congo et la folk métissée d’Urban Village, groupe d’Afrique du Sud. L’Italie sera aussi présente avec le trentenaire turinois Andrea Laszlo De Simone, auteur, compositeur, interprète, multi-instrumentiste qui a livré fin 2019 Immensità, un enregistrement de pop orchestrale et progressive hors norme.

Les Rennais sur le devant de la scène

C’est Lujipeka, jeune rappeur rennais issu du groupe de rap Columbine, qui a été choisi pour la résidence de création à l’Aire libre. On retrouvera Marquis, nouveau groupe des trois musiciens de Marquis de Sade, groupe mythique des années 1980, qui s’était reformé jusqu’au décès du chanteur Philippe Pascal il y a un an. Victor Solf, déjà venu aux Trans avec les groupes Popopopops et Her, qu’il formait avec Simon Carpentier décédé en 2018 viendra cette fois présenter son projet solo. On écoutera aussi la musique electro, teintée de blues, du multi-instrumentiste Alvan, Guadal Tejaz, avec son rock garage à tendance psychédélique et ses jeux de mots, le duo Gwendoline, influencé par la cold wave et la spoken word, avec une bonne dose d’autodérision ou encore Eighty, avec sa disco moderne à la sauce punk ou Brieg Guerveno et sa pop bretonne.

L’énergie rock

Plusieurs groupes rock sont programmés, plutôt hard avec Komodor, groupe de Douanenez, Wizzard, trio rock bordelais, à la musique puissante entre post-punk, post-hardcore et noise, Bad Pelicans, trio rock noise punk parisien au son déstructuré « qui fait penser à Nirvana avec son premier album Bleah ». À découvrir aussi, le trio rock malgache Loh Arano, digne successeur de Dizzy Brains, qui a été un des succès des Trans 2015.

Ceux qui pourraient surprendre

Nubiyan Twist, collectif de musiciens anglais bouscule les codes du jazz contemporain. L’anglaise Billy Nomates, artiste de post-punk, en rébellion contre le Brexit et les inégalités, la célèbre Dj Louisahhh qui revient en trio pour un live band avec le batteur rennais Bertrand James (Totorro), l’énigmatique S + C + A + R + R, danseur masqué, produit par Dan Levy, le fondateur de The Dø, Badi le rappeur belge originaire du Congo peu avare de jeux de mots, QuinzeQuinze avec son R’n’B électronique à tendance expérimentale, inspirée par les origines polynésiennes de deux membres du groupe ou Makoto San, groupe marseillais qui fait résonner un instrumentarium en bambou.

La chanteuse de The Do

À écouter : Prudence, qui n’est autre que la chanteuse de The Dø, Olivia Merilahti qui se lance en solo, après dix ans en duo. Ladaniva, dont la chanteuse arménienne sert une musique influencée par le maloya réunionnais et la musique balkanique. IA404, est un trio electro futuriste quimpérois, qui joue masqué, ou la pop tropicale de YNDI, groupe franco brésilien, déjà venu aux Trans sous le nom Dream Koala.

Zinda Reinhardt, petite fille de Django, qui chante en langue romani sur une electro saccadée sera très attendue. À noter le retour de Lescop dont on se souvient de son tube La forêt. Il revient avec un nouveau projet, Serpent, où il chante en anglais.

Du mercredi 2 au dimanche 6 décembre 2020, à Rennes au Liberté, à la salle de la cité, au MeM, à l’Antipode, au TNB, à l’Aire Libre…. www.lestrans.com

Source: Lire L’Article Complet