La fondatrice et PDG de Reformation, marque californienne très engagée dans le développement durable, se retire de ses fonctions après avoir fait l’objet d’accusations de racisme.
Reformation, c’est la griffe dont raffole les it-girls. Robes romantiques, blouses à fleurs, tops smockés… Sur Instagram, on ne compte plus le nombre d’influenceuses arborant des pièces de la marque californienne. Connue pour son engagement dans le développement durable, Reformation est pourtant accusée de promouvoir une culture d’entreprise encourageant le racisme. Le 4 juin, une ancienne employée a notamment témoigné sur Instagram des discriminations qu’elle aurait subies en raison de sa couleur de peau. «Quand j’ai rencontré Yael [Aflalo, la fondatrice et PDG de Reformation, NDLR] pour la première fois, j’étais enchantée à l’idée de me présenter comme assistante de direction de sa marque. Elle m’a regardée de la tête aux pieds et a tourné les talons avec un air dégoûté», se souvient Elle Santiago.
Pour l’ancienne assistante manager, cela ne fait aucun doute : Yael Aflalo fait preuve de «racisme systématique» à l’égard de ses employés non-blancs. «Je me rappellerai toujours d’une scène où quelqu’un avait montré à Yael un mannequin noir potentiel et elle avait répondu « Nous ne sommes pas encore prêts pour ça »», raconte-t-elle. Avant de relater un autre épisode : «Lors de mon premier Black History Month (un mois destiné à célébrer l’histoire de la communauté afro-américaine) à Reformation, Yael et Elana se sont affichées en train de manger du poulet frit pour célébrer l’événement. Voici l’ambiance qui régnait dans l’entreprise.»
Une inégale progression des carrières
Dans son post, Elle Santiago affirme aussi s’être vue refuser à plusieurs reprises une promotion. Si elle a quitté Reformation en décembre 2016, la jeune femme prétend que l’entreprise favoriserait la progression hiérarchique des personnes blanches. Alors que certaines personnes de couleur assumeraient bel et bien des responsabilités qui correspondent à des postes plus qualifiés que le leur. «La mentalité [de Yael Aflalo] imprègne toutes les équipes de direction chez Reformation. Cela explique pourquoi les personnes de couleur ont toujours été traitées de cette façon», considère l’ex-employée, qui assure avoir déjà fait part de son expérience à «une personne de la direction».
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« J’ai échoué »
Face à ces accusations, Yael Aflalo a présenté des excuses publiques sur le compte Instagram de Reformation. «J’ai échoué», commence le communiqué diffusé le 8 juin. «Le respect de l’environnement et des personnes implique de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Je réalise maintenant que j’ai échoué à le faire dans ma propre entreprise, et que j’ai particulièrement affecté la communauté noire. J’en suis désolée. Malheureusement, l’approche de la diversité que nous adoptions jusqu’à maintenant était guidée par notre ‘vision de blancs’, ce qui conduit à l’ignorance (…) Je suis furieuse contre moi et aurais souhaité m’en rendre compte plus tôt.» Tout en annonçant faire un don de 500.000 dollars pour soutenir la cause anti-raciste, la fondatrice de Reformation tient à l’assurer : son comportement n’a pas été dicté par «une discrimination basée sur la couleur de la peau» mais par «ses défauts personnels dans la façon de traiter les autres».
Mais visiblement le mea culpa de Yael Aflalo n’aura pas suffi à éteindre la colère de sa communauté. C’est pourquoi la fondatrice et PDG de Reformation a confirmé sa démission, le 12 juin. «Ce fut l’un des plus grands honneurs de ma vie de bâtir Reformation aux côtés d’individus aussi passionnés que talentueux, écrit-elle dans une note diffusée sur le site internet de la marque. «Il m’est devenu clair que je ne suis pas la bonne personne pour diriger une entreprise de la taille et de la portée de Reformation. L’heure est au changement.»
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