Tout Simplement Noir : une comédie drôle, sérieuse et absurde que vous devez absolument aller voir

En allant voir Tout Simplement Noir, vous ne pourrez pas ne pas passer un bon moment. Même si vous n’adhérez pas à l’humour parfois très absurde de Jean-Pascal Zadi, vous ne pourrez pas vous empêcher de rire devant certaines scènes et vous ne pourrez pas ne pas vous sentir concerné par ce film qui pointe du doigt le racisme et les excès du communautarisme. 

Jean-Pascal Zadi a fait Tout Simplement Noir, avec son complice John Wax, pour mettre les choses sur la table : “En France, on a déjà du mal à mettre des mots sur les choses. On n’arrive pas à dire ‘un Noir’, on dit ‘un black’. Le film veut dire aux gens que l’on a le droit de dire des choses, d’appeler un noir ‘un noir’, comme pour un blanc. Même si après je déconstruis les choses, c’était là la première idée.” Effectivement, il va ensuite déconstruire gaiement ce message initial pour montrer que, finalement, on est tous pareils : on est bourré de certitudes, on pense que l’on pense mieux que les autres et que les racistes ce sont eux et pas nous.

Le meilleur exemple est le personnage joué par Jean-Pascal Zadi, un acteur au parcours raté qui entend organiser une grande marche pour les hommes noirs afin de défendre l’identité noire. Ce personnage principal s’appelle… Jean-Pascal Zadi. Il y a donc un peu de lui en lui. Comme il y a du Éric Judor, Fary, Ramzy Bedia, Fabrice Éboué, JoeyStarr, Claudia Tagbo dans leur propre personnage. Eux, comme les autres “guests” du film qui offrent un casting étourdissant à Tout Simplement Noir, n’hésitent pas à s’engager dans la lutte contre le racisme tout en revendiquant une sorte de priorité pour les leurs : noirs, juifs, arabes… Du coup, chacun défend ses idées en oubliant l’idée initiale : s’unir pour faire cesser la différence. Petit à petit, l’absurdité du héros, l’absence d’esprit collectif et la défense d’un idéal personnel va transformer cette marche en bataille de communautés où chacun croit mieux connaître les autres que les autres eux-mêmes. Ce qui donne lieu à des scènes parfois drôlissimes comme ce duo Fabrice Éboué-Lucien Jean-Baptiste qui se transforme en duel à cause des idées totalement bêtes et préconçues de Jean-Pascal Zadi. Les arguments des uns et des autres sur leur condition d’homme noir est sont savoureusement mis en scène. 

Si le film ne réglera évidemment à lui tout seul le problème du racisme, ni celui des violences policières qui est également mis en avant, il ouvre grand la porte au débat, aux discussions, à la nuance. “Il n’y a pas d’un côté les Noirs et de l’autre ‘les blancs ils sont racistes et nous sommes sommes les gentils’ indique Jean-Pascal Zadi. Tout est dans la nuance. Si on pouvait ramener un peu de nuance dans les propos, ce serait super.” 

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