Maison Laffargue : tout savoir sur la marque de maroquinerie française et familiale

Créatrice d’une vision classique et élégante du cuir clouté, cette maroquinerie familiale propose des sacs et ceintures en cuirs français, toujours réalisés dans ses ateliers historiques.

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C’est une véritable institution luzienne. Impensable de ne pas s’arrêter devant la vitrine du numéro 25 lorsqu’on déambule dans la rue Gambetta, la principale artère commerciale de la ville. La boutique de la maroquinerie est là depuis 1890, comme en témoignent la devanture, les meubles en bois sombre sculpté, le grand escalier et le plafond aux poutres apparentes.

Le chic basque

D’une histoire de plus d’un siècle, la Maison Laffargue a su garder le meilleur : l’adresse donc, ainsi que l’amour du beau cuir, l’exigence du travail méticuleux, le devoir de transmission aux plus jeunes et surtout le soucis d’une implantation locale et d’emplois durables.

Le père fondateur se nommait Joseph Daniel Laffargue. Sellier et compagnon du devoir, il eut le premier l’idée de décliner les motifs cloutés qui ornaient les colliers d’apparat des bœufs pour en décorer des sacs et des ceintures. Le succès est vite au rendez-vous, et l’est toujours quatre générations plus tard, comme le confirment ses arrières-petites-filles Stéphanie et Sophie qui dirigent aujourd’hui l’entreprise “les ceintures cloutées pour homme remportent toujours les suffrages et font une bonne partie de notre renommée.”

« J’veux du cuir » … et des clous

“Chacun des clous est rivé individuellement à la main. Le cloutage est l’un des savoir-faire très spécifiques de notre maison, qui nous valent d’être labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), nous en sommes très fières”, précise Stéphanie. Les précieuses pointes sont en maillechort, un alliage particulier et réputé inaltérable de cuivre, zinc et nickel qui a l’éclat de l’argent, et sont exclusivement fabriquées pour la Maison Laffargue par un fournisseur français. “Nous avons vraiment à cœur de trouver des matières premières aussi locales que possibles.”

Les belles peaux du Pays Basque

Rien d’étonnant donc à ce que les cuirs employés proviennent de deux tanneries locales, également labellisées EPV. Les sacs, cartables et ceintures sont confectionnés dans des peaux travaillées par la tannerie Carriat, à Espelette, qui fournit de magnifiques cuirs bovins. Quant à la petite maroquinerie, en cuir de chèvre, elle s’appuie sur l’excellence de la tannerie Alran dans le Tarn. Toutes deux répondent à l’exigeant cahier des charges de la maroquinerie, et sont capables de fournir la palette des vingt teintes qui figurent au catalogue.

En effet, chaque modèle (environ 90) – c’est une des spécificités de la Maison Laffargue – est décliné dans tous les coloris. Et si l’article n’est pas immédiatement disponible en stock il sera fabriqué à la demande, et prêt en moins d’un mois. “Nous n’avons pas de collection saisonnière, mais des modèles intemporels. Lorsque nous en proposons un nouveau, il vient rejoindre et agrandir la gamme permanente. Certains sacs et ceintures sont d’ailleurs disponibles depuis les origines », précise Stéphanie Laffargue.

Des succès colorés

Avec 20 teintes disponibles, et ce, pour chacun des modèles, l’offre est large et le choix cornélien. Pourtant, quelques nuances ont la faveur des clients : l’orange vif et chaud a du succès, tout comme le classique vert basque ainsi que le jaune intense et solaire.

Des cuirs de qualité

Dans la maroquinerie basque, la tradition historique s’exprime aux différentes étapes du travail du cuir : élevage, tannerie, sellerie… La tannerie Rémy Carriat à Espelette est l’héritière d’un savoir-faire remontant à 1927. Les peaux de jeunes bovins y sont teintes, séchées et finies selon les attentes de clients exigeants oeuvrant pour l’artisanat de luxe.

Fabrication dans deux ateliers

En tout, 45 personnes composent l’effectif de cette plus si petite entreprise, dont 35 artisans maroquiniers. La façon est répartie sur deux sites : dans le nouveau local d’Ascain, à une dizaine de kilomètres de Saint-Jean, on confectionne sacs et ceintures, tandis qu’à l’atelier historique qui jouxte la boutique, on s’occupe de toute la petite maroquinerie.

Le processus de fabrication est le même, peu importe la taille du produit. Lors de la première étape, celle de préparation du travail, les éléments qui composent un article sont découpés à l’aide d’un emporte-pièce et d’une presse, ils sont parés pour affiner les bords du cuir, et sont rassemblés dans une bannette. Celle-ci est remise au maroquinier en charge de confectionner la pièce jusqu’à sa finition : ici les artisans ne sont pas spécialisés dans une tâche précise qui pourrait être répétitive, ils s’occupent d’un article de A à Z. Ponçage, couture, cloutage, filetage, teinte des bordures, pose de bijouterie, de boucles ou de fermeture éclair, tous maîtrisent la fabrication des différents modèles du catalogue qui demandent entre 15 et 30 interventions selon les cas.

Le design d’un nouvel item est toujours réalisé en interne. Ici on ne pense pas à “faire un coup” en collaborant avec une marque tendance ou un designer extérieur, mais bien à mettre en valeur le savoir-faire et les idées de l’équipe. Chaque année, un ou deux nouveaux modèles sont conçus, qui émanent de l’imaginaire créatif d’un maroquinier, ou d’un besoin exprimé par un client. Les prototypes sont testés, améliorés, retravaillés, jusqu’à satisfaire pleinement le niveau d’exigence et être mis en vente. C’est ainsi qu’a été élaboré le sac Socoa, l’un des derniers nés, un format seau parfaitement dans l’air du temps qui a immédiatement rencontré son public.

Quelques collaborations ou commandes exceptionnelles ouvrent de nouvelles perspectives pour la maroquinerie jusqu’à présent surtout connue des amoureux de la région. Ainsi, les dessous de verre en cuir clouté réalisés pour la table délicate de l’Auberge Basque, établissement Relais&Château de Saint-Pée-sur-Nivelle, ont eu tellement de succès qu’ils ont fini par rejoindre le catalogue. En 2019, lorsque le G7 s’est tenu à Biarritz, les chefs d’Etat ont trouvé sur leur table de travail un porte bloc-note en cuir clouté bleu dont l’image a fait le tour du monde. Et comme depuis quelques temps le site internet de la Maison Laffargue permet de commander à distance, chacun peut se procurer un maroquin digne d’un président en quelques clics.

Réparations à vie

Une couture qui lâche, une boucle qui s’use… c’est bien normal quand un objet est utilisé régulièrement, quel que soit le soin apporté à sa confection. C’est pourquoi la maroquinerie propose un service après-vente de réparation sans durée limite. Et pas d’inquiétude si vous avez perdu le ticket de caisse : les artisans savent reconnaître le savoir-faire de l’atelier.

Maison Laffargue : 25 rue Léon Gambetta, 64500 Saint-Jean-de-Luz. Tél.: 05 59 26 11 38.
maisonlaffargue.fr

La Fashion Revolution Week

Depuis 2020, l’entreprise participe à cette campagne mondiale qui met en valeur une mode durable et locale, et encourage les consommateurs à s’interroger sur les véritables conditions de fabrication de leurs vêtements et accessoires. Rendez-vous sur Instagram pour découvrir tous les visages de la Maison Laffargue

Séjourner à Saint-Jean-de-Luz

Où dormir ?

  • La Ferme d’Ika. Cette ancienne ferme labourdine du XVIIe siècle, superbement rénovée avec ses volets et ses poutres rouge sang de bœuf, est parfaitement située dans un quartier résidentiel, à 15 mn à pied de la plage. Deux chambres à louer, à partir de 120 € la nuit (petit déjeuner compris). lafermedika.fr
  • Hotel la Caravelle. Face au port de Ciboure et à proximité de la plage de Socoa, cette ancienne maison de pêcheur compte 17 chambres. L’ambiance est charmante et intime, et s’adapte aux besoins de chacun (calme, vue sur mer, chambre familiale…). Entre 70€ et 190 €, hotellacaravelle-stjeandeluz.com

Savourer

  • Toki Goxoa. La bonne adresse pour découvrir et déguster un taloa, cette galette basque à base de maïs et de blé généreusement garnie d’ingrédients locaux, tout en appréciant une vue dégagée sur la baie. Plaisir des yeux et des papilles. tokigoxoa.fr
  • Maison Adam. Les macarons ne sont pas la spécialité pâtissière basque la plus connue, et pourtant ils en ont régalé plus d’un, à commencer par le Roi Soleil qui se délecta de ceux de la maison Adam lors de son mariage. Vous pourrez aussi craquer pour un gâteau basque une fois choisi votre camp entre crème et confiture… maisonadam.fr

À faire

Se rendre à Sainte-Barbe. Depuis le chenal du port, marchez le long de la plage sur la promenade Jacques Thibaud. Vous passerez devant ces maisons typiques équipées de passerelle, puis traverserez la galerie de la pergola, et continuerez jusqu’à arriver au pied de la colline Sainte-Barbe. Montez le sentier qui mène jusqu’à la pointe pour admirer l’exceptionnel panorama qui s’ouvre jusqu’aux Pyrénées.

Retrouvez la suite de cet article et bien d’autres sujets pour s’évader et découvrir nos régions françaises dans le nouveau magazine Femme Actuelle Escapades n°4, en kiosque dès le 7 mars 2022.


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