Alors que la Fashion Week de Paris approche à grands pas, la mode se vit aussi dans les musées. D’Yves Saint Laurent à Azzedine Alaïa en passant par Karl Lagerfeld, les grands noms sont à l’honneur cet automne. Zoom.
Du Musée Bourdelle au Musée Yves Saint Laurent en passant par le Musée des Arts décoratifs, guide express des meilleures expositions mode à voir à Paris cette saison :
Dos à la mode
L'exposition : Actuellement fermé pour rénovation, le Palais Galliera, temple de la mode à Paris, s’exporte au Musée Bourdelle, le temps d’une exposition intitulée Back side, dos à la mode, à la thématique inédite : le dos dans la mode. Prêt-à-porter, haute couture, uniformes et vêtements de travail seront mis en scène dans le sublime musée du XIVème arrondissement de Paris, ancien atelier du sculpteur Antoine Bourdelle, pour un dialogue étonnant entre les œuvres de ce dernier et celles des plus grands noms de la mode, interrogeant notre rapport au dos. Parfois dénudée, parfois chargée ou entièrement déformée par l’illusion des volumes, la zone la plus plane du corps est riche de symboliques, à découvrir à travers le travail des plus grands couturiers à travers plus de cent pièces, de Chanel à Martin Margiela en passant par Azzedine Alaïa et Yohji Yamamoto.
Le lieu : le Musée Bourdelle, 18 Rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
La date : jusqu'au 17 novembre 2019
Jeanloup Sieff, « Le dos d’Astrid Heeren, Palm Beach », 1964
© Jeanloup Sieff, « Le dos d’Astrid Heeren, Palm Beach », 1964.Robe Bill Blass publiée dans Harper’s Bazaar. Jeanloup Sieff, "Astrid Heeren’s back, Palm Beach", 1964.Bill Blass dress published in Harper’s Bazaar. © Estate of Jeanloup Sieff
Les robes Mondrian d'Yves Saint Laurent
L'exposition : Une série d'une cinquantaine de créations haute couture se donne à voir au sein des espaces d'exposition du Musée Yves Saint Laurent Paris. Les pièces maîtresses ? Les iconiques robes Mondrian, présentées dans la collection automne-hiver 1965, qualifiée à l'époque de "révolutionnaire" par le Women's Wear Daily. Dans ce défilé événement, ces robes Mondrian surprennent et séduisent toute l'assemblée, fascinée par cette collection inspirée des grands artistes contemporains. Suivent les robes Poliakoff et la sublime mariée Babouchka. Également exposées, les robes conçues en collaboration avec l'artiste Claude Lalanne, présentées dans la ligne automne-hiver 1969. Des robes extraordinaires pour lesquelles la sculptrice a notamment réalisé des moulages de la poitrine et du ventre d'un mannequin. S'y ajoutent des bijoux de doigts, gaines de cuivre doré directement moulées sur la main qui annoncent la collaboration entre Saint Laurent et Lalanne qui durera jusque dans les années 80. Point final de cette présentation inédite des collections haute couture, le parcours muséal renouvelé. Tandis que la partie dédiée aux pièces iconiques de la maison – le smoking, la saharienne, le jumpsuit ou encore le trench-coat – est enrichie de plusieurs autres pièces emblématiques ainsi que d'une section entièrement consacrée à la photographie de défilé, dans l’œil de Claus Ohm.
Le lieu : Musée Yves Saint Laurent Paris, 5 Avenue Marceau 75116 Paris
La date : jusqu'au 5 janvier 2020
Robes de cocktail, hommage à Serge Poliakoff et Piet Mondrian. Collection haute couture automne-hiver 1965
© Yves Saint Laurent/photo Sophie Carré
Azzedine Alaïa – Une autre pensée sur la mode, la collection Tati à Paris
L'exposition : Lorsqu’on sort de l’exposition consacrée à la collection Tati d’Azzedine Alaïa, on a l’impression, l’espace de quelques secondes, que les rues sont plus dynamiques. C’est l’effet Alaïa. C’est la vue de ces ensembles mini-short et brassière à baleines, de ces longues robes en toile de coton ou de cette casquette de gavroche, taillés dans le fameux motif Tati. Les pièces sont vivantes, dynamiques, et riches des extraordinaires détails de coupe qui faisaient toute la force d’un couturier comme Alaïa. C’est aussi cette vidéo, projetée dans le fond de la galerie, où Neneh Cherry, Yasmin Le Bon, Farida Khelfa, Kristen McMenamy et Helena Christensen défilent, sourires aux lèvres, pour cette même collection été 1991, habillées de pied-de-coq de la tête aux pieds, celui des stores du Tati du boulevard Barbès. Le même qui, aujourd’hui, menace de fermer ses portes, comme l’a fait le plus grand Tati de France la semaine dernière. Dans les années 80, Alaïa a donné le ton d’une mode décomplexée : caleçons, robes moulantes et vestes sculptées sont tous descendus dans la rue, grâce à un couturier visionnaire dont les créations inspiraient déjà les enseignes de prêt-à-porter. En 1991, il renverse la tendance. Inspiré par la série « Tati Paintings » de son ami artiste peintre Julian Schnabel, peinte à même la toile de bâche Tati que le couturier voyait dans les aéroports, aux bras de familles chargées de sacs, lorsqu’il se rendait dans sa Tunisie natale, il a contacté la l’enseigne française dans l’idée de réaliser une collection qui reprendrait le même motif. En échange, Tati lui demande de créer quelques pièces pour ses magasins. Il dessine une paire d’espadrilles, un t-shirt et un sac, et la première collaboration de l’histoire de la mode est née. Vingt-huit ans plus tard, la galerie Azzedine Alaïa expose cette collection qui a fait date, premier mariage entre la mode de luxe et une enseigne populaire, sous la direction de l’historien de mode Olivier Saillard.
Le lieu : Association Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie 75004 Paris
La date : jusqu’au 5 janvier 2020
Naomi Campbell, Los Angeles, 1991
© Ellen von Unwerth
Marche et démarche, une histoire de la chaussure
L'exposition : Le Musée des Arts décoratifs de Paris poursuit son parcours d’exploration du rapport entre le corps et la mode avec une exposition consacrée à la chaussure, la marche et la démarche. À travers plus de 500 chaussures, peintures, photographies, objets d’art, films et publicités, issus de collections publiques et privées françaises et étrangères, l’exposition revient sur la relation entre chaussures et mœurs, depuis les souliers de la noblesse du Moyen-Age jusqu’aux créations récentes d’Iris Van Herpen, explorant de façon inédite ce que leurs différentes formes et styles racontent de l’évolution des différentes cultures mondiales.
Le lieu : Musée des Arts Décoratifs, 107-111 rue de Rivoli 75001 Paris
La date : du 7 novembre au 23 février 2020
Escarpin pour Juliette Récamier — 1795-1810, Paris, Musée des Arts Décoratifs
© MAD Paris Photo : Hugues Dubois
Lagerfeld, the Chanel Shows
L'exposition : Le mardi 19 février dernier, Karl Lagerfeld s'en est allé, laissant derrière lui près de 60 ans d'une mode avant-gardiste, décomplexée mais surtout fédératrice. Directeur artistique emblématique de la maison Chanel, à laquelle il a apporté un vent de modernité et d'audace depuis 1983, le Kaiser, comme on le surnommait dans le monde de la mode, a vécu mille vies, semblant tout connaître sur tout. À l'occasion de la Fashion Week, le photographe Simon Procter expose au sein du Royal Monceau une belle série de photographies capturées en backstage des défilés Chanel, menés d'un bras de fer par le Kaiser. Une immersion rare dans les coulisses de cette machine extraordinaire qu'est la maison Chanel, au regard de clichés intimes de celui qui l'a faite rayonner pendant près de 35 ans. Et pour prolonger le plaisir chez soi, le livre de l'exposition sort aux éditions Rizzoli.
Le lieu : Le Royal Monceau Raffles Paris Gallery, 41 avenue Hoche 75008 Paris
La date : du 15 Septembre au 30 octobre 2019
Karl Lagerfeld
© Simon Procter Karl Cambon
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