Leçon de liberté avec le philosophe Fabrice Midal

Le fondateur de l’École de la méditation nous présente un essentiel : le sentiment de liberté. Comment se sentir plus libre lorsque l’on est sujet à tant d’impératifs sociaux ?

Autoriser la famille à visiter leur proche en  Ehpad en pleine période de pandémie lorsque l’on est aide-soignante ; braver la loi de la Cité pour enterrer son frère quand on s’appelle Antigone… Il y a parfois des moments où l’on ressent le besoin de se défaire des règles et du carcan social pour oser des choses qui ont du sens à nos yeux. Pour se sentir plus libre, en outre. Et il ne faut nullement s’en vouloir pour cela, se penser égoïste ou s’imaginer bandit qui transgresse l’ordre collectif. Selon le philosophe Fabrice  Midal, cette nécessité de liberté est tout à fait naturelle, voire même vitale. « On a tous besoin de trouver des manières de nous sentir libre », souligne-t-il.  

Une collectivité qui nie notre liberté ?  

La politesse d’envoyer trois messages pour bien préciser que « oui ce repas a été délicieux, merci infiniment pour l’invitation ». Ou encore, se mettre en ménage avec un homme car « attends, à quarante ans quand même, il faut avoir une situation stable ». Autant de normes et d’attentes sociétales qui nous étouffent, « nous font perdre pied », et desquelles il est primordial de s’émanciper de temps à autre – d’après le philosophe. 

Rousseau, avec son célèbre « obéir à la loi qu’on s’est prescrite est liberté », est le complice de Fabrice Midal. Car cet adage soutient que nous devenons réellement libres qu’au moment où nous suivons nos propres lois, nos volontés intimes. « Des convictions plus vraies et justes », explique le philosophe.  

« Nous sommes tous des Antigone » 

Dans la mythologie grecque, Antigone va à l’encontre de l’ordre suprême du roi Créon pour enterrer – par tous les moyens – et honorer son frère Polynice. Cette figure illustre alors parfaitement les libertés que l’on devrait s’accorder quotidiennement. Celles d’accomplir des choses qui semblent importantes, pour nous seulement. Et ce, au-delà des injonctions extérieures. Fabrice Midal nous invite alors à être des Antigone, à réfléchir à ce qui nous rendrait plus libres. Se déconnecter d’Instagram, s’accorder un moment de solitude loin de sa marmaille ou s’arrêter dans son travail pour lire. Peu importe. Tous les moyens sont bons pour nous rendre « plus libres ».

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