La propagation du coronavirus s’accélère en Europe. Après avoir entraîné des annulations de shows à Milan, l’épidémie sème le trouble à la Fashion Week de Paris, qui débute ce lundi. Les créateurs tentent de s’adapter.
L’accélération de la propagation du coronavirus va-t-elle vider les rangs des défilés parisiens ? La semaine de la mode à Paris démarre ce lundi 24 février alors que la France se tient sur le qui-vive face à l’épidémie, qui a fait une cinquième victime en Italie. Plusieurs manifestations publiques italiennes ont été annulées ce week-end, et à Milan, la Fashion Week s’est achevée dans une vive inquiétude. Giorgio Armani a même renoncé à accueillir le public à son défilé, réalisé à huis clos et retransmis sur le site de la marque, et le deuxième défilé Moncler, prévu dimanche, a été carrément annulé.
Après les derniers défilés milanais, une grande partie des acteurs de la Fashion Week s’est envolée à Paris pour le coup d’envoi, ce lundi à 17 heures, des shows parisiens présentant les collections de prêt-à-porter automne-hiver 2020-2021. Lesquels ne seront vraisemblablement pas exempts de perturbations en raison du virus.
En images, le défilé Giogio Armani prêt-à-porter automne-hiver 2020-2021
Des shows annulés à Paris
Les maisons chinoises Masha Ma, Shiatzy Chen, Jarel Zhan, Calvin Luo et Maison Mai ont en effet fait savoir qu’elles n’étaient pas en mesure de présenter leurs collections dans la capitale. «Le coronavirus a eu un impact sur l’emploi du temps de la production et du marketing», confie Harry Wang, directeur général de Shiatzy Chen, qui se dit contraint de présenter sa nouvelle collection sur look book.
Quant au label chinois Dawei, s’il a pu maintenir son défilé, il se voit privé de son designer, Dawei Sun, placé en quarantaine après son récent retour de Pékin. «Nous avons pu confirmer notre show parce que mes équipes sont installées entre Pékin et Paris. Cela a demandé une réorganisation partielle, notamment en Chine où l’activité est très ralentie. Nous avons réussi à continuer notre travail tout en garantissant la sécurité de nos collaborateurs», explique le créateur.
En vidéo, le défilé Versace automne-hiver 2020-2021
Les influenceurs chinois, grands absents de la Fashion Week
Pour son public chinois qui n’aura pas eu la possibilité d’assister à la présentation de sa collection, Dawei Sun explique en outre utiliser les réseaux sociaux et dédier une vente sur Internet à ses acheteurs en collaboration avec son showroom chinois.
Quant aux rangées d’invités, celles-ci s’annoncent plus clairsemées que d’habitude. Notamment avec l’absence forcée des journalistes, acheteurs et influenceurs chinois qui n’ont pas la possibilité de quitter le pays. L’industrie de la mode redoute l’impact de cette situation alors que le marché chinois représente plus de 30 % de la consommation de luxe mondiale.
Pour faire face à ces absences, la Fédération de la haute couture de la mode propose des solutions. «Pour ceux qui de Chine ou d’Asie ne pourront pas assister à la Fashion Week de Paris, nous mettons en place une opération spécifique sur les réseaux sociaux chinois Weibo et Douyin (TikTok) afin de diffuser en direct et/ou en différé les défilés et les présentations de collections des maisons», explique-t-on en interne.
En revanche, difficile de pallier l’absence des personnalités phares des réseaux sociaux chinois coincées au pays, telles que Anny Fan ou Tao Liang, fameux bloggeur de 27 ans – plus connu sous le nom de Mr Bag avec 7 millions d’abonnés sur Weibo. Pour les grands noms comme Dior ou Chanel, le manquement à l’appel de ces influenceurs peut avoir un impact réel sur les ventes en Chine et plus globalement sur leur croissance. D’après le cabinet Bain & Company, l’Asie représente en effet la principale source de croissance des marques de mode de LVMH et de Kering.
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