Bien sûr, la performance relevait de la mode pure. Mais aussi de l’émotion. D’un songe humano-numérique, orchestré par le directeur artistique de la maison Valentino, PierPaolo Piccioli en dialogue avec le photographe Nick Knight, et propre à nous faire réfléchir à ce que nous avons traversé collectivement ces derniers mois.
Pour cette collection Couture automne-hiver 2020-2021, le créateur avait donc choisi un lieu emblématique de la fabrication des rêves : les studios Cinecitta, à Rome. Et convoqué presse, acheteurs et public pour ce happening numérique diffusé en direct, le 21 juillet à 16H, en lieu et place du traditionnel défilé. Dans un décor comme une boîte noire, ou de Pandore c’est au choix, on a donc vu surgir des mannequins qui semblaient juchés sur des échasses et à la silhouette radicalement verticalisée. Des acrobates merveilleux, des oiseaux de paradis, des colombines lunaires : autant de créatures un peu étranges qui donnaient vie à des robes sublimes d’organza, de tulle, d’organdi, de plumes, de taffetas…
Était-on dans le rêve ou la réalité ? Dans le réel ou le virtuel ? La mélopée envoûtante de FKA Twigs ajoutait à la confusion. Des pixellisations fréquentes de l’écran, aussi, qui semblaient être là pour nous rappeler la fragilité de nos vies numériques. Dans tout cela, il y avait de la poésie. Et un hommage à la beauté de l’humain, à la main des artisans, si précieuse pour fabriquer ces robes somptueuses. « Ma plus grande gratitude va à la grâce et à la lumière des humains qui ont travaillé si dur sur cette collection », indique en note d’intention du petit texte remis à la presse un PierPaolo Piccioli fort inspiré. Pour lui, c’est simple, le futur ne pourra se construire qu’avec « les mains et les cœurs ».
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