Fashion circus : la Fashion week haute couture de juillet

La rédaction mode de Gala vous emmène dans les coulisses de la fashion week. Cette fois-ci, partez dans l’envers de la semaine de la haute couture parisienne.

Hein, c’est encore la Fashion week ? Début juillet, alors que s’achevait tout juste la Semaine de la mode masculine – qui a vu débouler dans nos mirettes et en front row David Beckham, Orelsan et Guillaume Canet chez Dior, Justin Timberlake, Omar Sy et Tahar Rahim chez Vuitton et même Catherine Deneuve et Isabelle Adjani chez Ami, la Fashion repartait de plus belle quelques jours plus tard avec la “Semaine de la Couture”.

Entendez quelques défilés de créations sur-mesure symboles de luxe, d’excellence et de savoir-faire (laquelle n’a évidemment lieu qu’à Paris, where else ?). Ça débute par Dior, qui défile au musée Rodin, comme toujours. Béatrice Borromeo est aussi chic que sa ponctualité. Elle ne semble pas souffrir de la chaleur, si fraîche, alors que je fonds comme une vieille bougie près du feu. Jack Lang nous passe sous le nez, bras croisés, un air d’élève sage prêt à écouter. Ça ronchonne dans les rangs, certaines ne sont pas contentes de leur placement. Les murs sont brodés, tout est délicat comme les silhouettes au sommet de la grâce de Maria Grazia Chiuri. Sur le quai du métro Jack et sa femme Monique sont encore là, droits comme des I. Je me retiens de le féliciter pour la Fête de la musique qui est quand même un des événements les plus cool qu’on ait instauré à Paris depuis… depuis quand d’ailleurs ?

Chaleur du dehors, clim à fond du Crillon où le joaillier de Beers présente sa collection. Oui, la Haute joaillerie s’expose en même temps que la couture. C’est très chic mais ça fait faire des Tetris pas possibles dans les agendas. On me pose un énorme diamant brut dans la main. “Tu as vu, c’est incroyable, comme c’est léger même avant taillage, non ?” Oui oui, enfin j’ai surtout peur de le faire tomber et de devoir rembourser mon méfait une vie entière sur des centaines de générations. Mes enfants vont pas être contents.

Place Vendôme, l’hystérie salue l’arrivée de Cristina Cordula qui ne boude pas son plaisir, bientôt rejointe par Gad Elmaleh, visiblement ravi d’être là lui aussi. Missionnée par Alex, notre responsable des réseaux sociaux, j’ai mis en boîte toute personne qui me semblait célèbre – tentation extrême de demander à certains “Are you famous ?” – et m’assieds avec le sentiment du devoir accompli. Prise d’un affreux doute, je demande à une copine placeuse de me montrer le trombi au cas où…. Et bam, failli louper Robbie – And through it aaaaaall she offers me protectioooon – Williams. C’est ce qu’on appelle frôler la faute professionnelle.

Le lendemain, Mabille défile à Henri IV, le lycée de Victoire Berreton (mais si, Vic, Vic ! “Ralentis sans en avoir l’air, ralentis j’te dis. Mais si j’ralentis, je m’arrête” de La Boum).

Extrait du film La Boum

Pamoison devant ces murs illustres et nostalgiques, et les mannequins si joyeux d’un Alexis ovationné à la fin d’un défilé très gai. On fonce à la présentation Piaget. Ultra chaud. Ultra froid. Bijoux qui explosent de diamants et de gracilité. Vous n’auriez pas un verre d’eau sinon ? A l’autre bout de Paris, dans un no man’s land lunaire piétinent dans un décor de briques des créatures aux robes etravagantes, pailletées, épaulées. Chiara Ferragni, en quasi culotte, pose gaiment au côté de sa soeur. Le show est somptueux.

Sauf qu’il me reste exactement 47 minutes pour repasser chez moi me changer avant le show Armani lui-même suivi du dîner Chaumet. Evidemment, j’ai zappé le prof de piano à payer et les Frosties à racheter. J’ai beau sauter sur un Lime avec mon invite dans le panier, j’arrive bonne dernière au défilé dont la beauté me remet rapidement les pendules à l’heure, comme l’apparition dans l’obscurité de Giorgio Armani himself, grand chic, dont l’excellence me rassure quant à notre propension potentielle à créer jusqu’à un âge avancé. Le lendemain, Boucheron présente ses hautes beautés de juillet, tout comme Mellerio, le plus ancien joaillier au monde, qui est aussi celui qui fabrique le Ballon d’Or (vous vous coucherez moins bête). On passe devant une boutique Fendi. Je me dis qu’il y a bien une célébrité dedans, tiens. Bingo ! Et vous devinerez jamais. Gérard Depardieu est là, tranquillou attablé au comptoir. Que fait-il ? Qu’achète-t-il ? Mystère.

Cartier reçoit au Ritz, avant que Viktor and Rolf ne donnent un show spectaculaire puis que Zuhair Murad, qui a fait la robe de mariée de J Lo (mais je ne le savais pas encore), ne fasse défiler son univers pailleté. Au dernier jour, Vetements, la maison la plus disruptive de cette couture week, s’est installée chez Tati à Barbès. On y croise un trench dans le tissus des sacs qu’on aimait tant. Coup de coeur et retour express dans le passé.

Le tourbillon s’achève chez Fendi, qui évite de peu la pluie. Kim Jones a puisé son inspiration en pays nippon. Au Palais Brongniart, le temps s’arrête tandis que défilent des robes de tulle brodé, ensembles délicats aux allures de kimonos, tissus teintés grâce à la technique du Kata Yuzen. L’on sent alors la main des artisans réunis au-delà des mers et des ères et on a beau être épuisés, on goûte au bonheur fou de toucher du doigt cette beauté-là.

Adèle, @adelle.fr

Crédits photos : Perso

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