Si aujourd’hui le soutien-gorge a pris le pas sur la lingerie féminine, le corset et le bustier ont longtemps eu le monopole du corps de ces dames. Retour sur l’histoire de ces mythiques pièces de lingerie.
C’est à la Renaissance que la lingerie féminine connaît une véritable révolution avec l’apparition du corset. Initialement, ce cône rigide était l’apanage des tenues militaires, mais il s’est peu à peu introduit dans les dessous des femmes.
Dès le XVIe siècle donc, les dames de la noblesse enfilaient sur leur corsage cette pièce contraignante, dont le dessein était d’affiner la taille en comprimant les côtes flottantes. Constitué de bretelles très serrées, le corset permettait également de ramener les épaules vers l’arrière afin de rapprocher au maximum les omoplates et d’obtenir un maintien du dos quasi rectiligne. Mais la silhouette de la femme est totalement opprimée par cette cage qui aplatit la poitrine.
Au fil des époques, le corset se féminise
Les tendances en matière de corset n’ont cessé d’évoluer. Pour commencer, il est devenu plus confortable : l’ivoire et le métal qui apportaient la rigidité au busc (pièce structurant l’avant du corset) cèdent la place aux fanons de baleine puis aux baleines métalliques. La forme, elle aussi, a subi des mutations. Le corset s’est allongé, raccourci, allongé de nouveau.
Petit à petit, le corps de la femme a repris ses droits. Au XIXe, fini le corset qui aplatit les seins, les modèles en sablier les mettent en valeur en les relevant et en les séparant, les hanches s’arrondissent.
Puis en 1900, changement radical de silhouette avec le corset « droit devant » qui gomme le ventre et bascule complètement les fesses vers l’arrière, suivant une cambrure inédite. Enfin, les derniers modèles de corsets descendent très bas sur les hanches. C’est la mode tubulaire des années 20, la femme se doit d’être longiligne. Le corset disparaît alors au profit de la gaine couleur chair, bien plus pratique et adaptée à la vie active des femmes qui commencent à s’émanciper.
À la croisée des chemins, le bustier
Des perpétuelles évolutions du corset est née une pièce de lingerie aujourd’hui encore bien connue : le bustier. Ce soutien-gorge à baleines, auquel est fixé un corselet, maintient le buste et emboîte la poitrine. Contrairement au corset, qui a pour fonction d’affiner la taille, le bustier n’a pas de bretelles et cherche à mettre en valeur le décolleté, en laissant les épaules nues et en soutenant les seins dans un souci de volume.
Autre différence notable : là où le corset contraint le corps en l’enserrant dans une coque rigide, le bustier, lui, épouse les lignes de la femme, sans quoi il bâillerait ou comprimerait la poitrine, pour un effet inesthétique.
Des modèles en coton ou dentelle à porter en sous-vêtement, il est également décliné dans tous les styles et dans toutes les matières pour pouvoir se porter comme vêtement. Et si aujourd’hui certains couturiers comme Jean Paul Gaultier proposent encore le corset, le bustier, plus flatteur et plus agréable à porter, s’impose davantage sur la sphère mode.
Cet automne-hiver, le corset opère un retour en force sur les podiums et dans les streetstyles. Louis Vuitton, Zimmermann, Burberry, Simone Rocha, Saint Laurent, Etro, Dolce & Gabbana… nombreux sont les créateurs à revisiter cette pièce historique. Chic et ostentatoire, il se porte désormais au-dessus des vêtements.
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