Défilés automne-hiver 2023-2024 : chez Balmain, plein feux sur les collections

Beaucoup s’interrogeaient sur ce à quoi ressemblerait une mode « post-pandémie ». Mais d’autres événements semblent avoir aussi fait réagir les designers ces derniers mois et parmi eux les nombreuses polémiques qui ont mis à mal certaines marques.

Demna Gvasalia le verbalisait dans son interview avec le Vogue France en janvier dernier : « Faire partie de la pop culture rend tout et n’importe quoi viral, donc la dimension virale de ce sujet finit par avoir des effets énormes ».

De son côté, Daniel Roseberry réagissait hier auprès du WWD concernant la polémique entourant les robes Haute Couture Schiaparelli qu’il présentait en janvier : « Autrefois, la couture était quelque chose de rare et présentée à quelques personnes extrêmement sélectionnées qui étaient des experts en vêtements et étaient là pour l’art. Et maintenant, la couture est quelque chose qui est présenté aux masses et il est impossible de contrôler le récit des gens qui sont assis dans les sièges bon marché d’Instagram qui ont maintenant un énorme mégaphone ».

L’heure semble être à l’exclusivité, à la limitation de l’accès, au retour à une certaine vision du luxe pour les gens du secteur.

C’est dans ce contexte un brin intense qu’Olivier Rousteing a présenté une collection. Lui qui a été l’un des premiers à ouvrir ses portes aux célébrités et à la pop culture de manière globale semble avoir voulu s’éloigner du bruit pour revenir aux fondamentaux de son art et de sa marque.

Il explique dans son communiqué : « Je l’admets : je doute que quiconque comprenne mieux que moi le pouvoir d’attirer l’attention avec des festivals de mode et taquineries sur les réseaux sociaux. Mais avec la présentation intime et petite que nous avons faite aujourd’hui, nous voulions éviter tous les codes hyperboliques de la Fashion Week et, à la place, braquer les projecteurs directement sur le pouvoir pérenne et la durabilité singulière de l’intemporel des créations créées par les meilleurs artisans parisiens. Ce faisant, cette piste indique clairement que nous construisons sur un héritage impressionnant alors que nous créons des collections pour aujourd’hui, tout en préparant demain ».

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Chez Balmain, la possibilité de créer loin du tumulte

Revenir aux essentiels. C’est l’impression que donnent les collections automne-hiver présentées lors de ce Fashion Month et la collection Balmain automne-hiver 2023-2024 n’y échappe pas.

Sur le podium d’Olivier Rousteing, se perçoit l’envie de rappeler ce qu’est la mode et la raison même des semaines qui y sont consacrées.

Pas forcément les street-style, les influenceurs, les célébrités, les critiques et polémiques ni même les engouements mais bien la vision, la créativité et les savoir-faire qui sont exprimés par les designers.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que la mode n’est plus un discours mais qu’il faut trouver le moyen de le faire résonner à travers le vêtement en lui-même. Et écouter aussi, ce qu’expriment les designers afin de comprendre de quoi il retourne.

Pour Olivier Rousteing, c’est donc un retour à ce qui fait l’essence du style développé par Pierre Balmain lorsqu’il a fondé sa maison de Couture en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Et c’est donc la silhouette, architecturale et élégante, développée par le grand couturier qui s’est fait le point d’orgue de se défilé intimiste. Un New French Style déchargé qui revient aux coupes, au sens du détail…

« Monsieur Balmain a souligné à plusieurs reprises le besoin de la mode d’évoluer constamment, notant qu’à moins qu’un créateur ne le souhaite pour créer des costumes d’époque mieux adaptés au théâtre, il est impératif que les collections reflètent les besoins modernes et les goûts distinctifs de chaque nouvelle génération », explique Olivier Rousteing. « Ainsi, alors que cette piste célèbre le légendaire New French Style de notre fondateur, nous continuons à être tout aussi inspirés par les valeurs singulièrement audacieuses, tournées vers l’avenir et optimistes de cette maison ».

Pour l’occasion, le créateur de mode réintroduit un imprimé monogramme créé par la maison dans les années 70, fait de nombreux clins d’oeil aux pois, perles et noeuds – détails faisant partie intégrantes de l’identité Balmain – et redonne de l’importance aux chapeaux qui ponctuent d’un sens du chic non-feint de nombreuses silhouettes.

Cette collection fera forcément date dans l’histoire de Balmain qu’Olivier Rousteing continue à écrire. Et à raison.

Quant à savoir s’il est possible pour la mode de créer loin du regard des réseaux sociaux… Nous vient en tête cette anecdote racontée par Kelly Cutrone dans Interview Magazine en janvier dernier et dans laquelle elle raconte qu’André Leon-Talley regardait les défilés des backstages pour éviter que sa présence et son influence ne soit une distraction. « Il disait : « Je suis trop célèbre et je distrais des vêtements, alors je vais rendre service aux créateurs », raconte la légendaire attachée de presse new-yorkaise.

Alors, bientôt fini la mode et la pop culture par le biais des réseaux sociaux ?

Défilé Balmain automne-hiver 2023-2024

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