Cette matière sera partout cet été et elle est bien plus écologique que le coton

Cultivé en grande majorité en France, il séduit de plus en plus l’industrie textile, pressée par les consommateurs de trouver des matières durables et une filière responsable.

A la différence du coton, l’eau de pluie lui suffit, ce qui en fait une des fibres les plus écologiques. Autre atout : on peut le cultiver en France. Ici, dans nos champs, dès le mois de mars, les agriculteurs sèment les graines qui, cent jours plus tard, à la mi-juin, donnent naissance à de grands parterres de petites fleurs bleues. Après arrachage et rouissage au soleil, la fibre extraite de la tige est travaillée dans une usine de teillage où l’on en extrait l’enveloppe précieuse qui sera ensuite tissée.

La France reste le premier producteur de lin avec 80 % de la production mondiale. C’est la délocalisation des filatures en Europe de l’Est et en Chine qui avait cassé la chaîne textile du lin français. Mais certains industriels, engagés dans la relocalisation, rouvrent des filatures dans l’ouest de l’Europe. Outre l’entreprise Safilin, qui a annoncé sa réimplantation prochaine dans le nord de la France, trois autres sont prévues (groupe NatUp). Le lin transformé en France ou en Europe est certifié par un label : Masters of Linen ou European Flax, qui garantit une traçabilité et une qualité premium. 

Le chouchou de l’été

« Nous nous définissons comme une industrie créative, confie Marie-Emmanuelle Belzung, déléguée générale de la Confédération européenne du lin et du chanvre (Celc). Nous avons encouragé tous les industriels à développer l’innovation. Résultat, quand la demande du consommateur a crû, la filière était prête et la rencontre avec les créateurs a pu se produire. » Ainsi, ils ont fait du lin leur chouchou pour les collections de l’été 2021 : on note une augmentation de 102 % des looks de mode féminine réalisés à partir du lin*.

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Et toutes les marques s’y sont mises, des grandes enseignes de prêt-à-porter – Camaïeu, Comptoir des Cotonniers, Majestic Filatures, Uniqlo… – aux acteurs prestigieux du luxe. Fendi, Dior ou encore Vuitton l’ont travaillé en hybridation, parfois mélangé à du cuir, de la dentelle, tandis que Jacquemus l’a préféré en version teinte ou naturelle. La créatrice Diane Ducasse (DA/DA) est parvenue à en faire de sublimes pièces de « tailleurs », loin de l’idée informe et froissée que l’on a de la matière. La mode masculine n’est pas en reste, à l’image des marques De Bonne Facture ou Le Slip Français. 

Le sport lui fait aussi les yeux doux

Fort de son histoire, le lin retrouve ses lettres de noblesse à la faveur de l’époque et de nouveaux usages. Il a bénéficié du contexte de télétravail généralisé en permettant aux marques d’étoffer leurs gammes de « loungewear » et autres tenues de yoga ou de sports doux. Son point fort ? Ses propriétés thermorégulatrices. En effet, la fibre absorbe l’humidité et la libère relativement rapidement dans l’environnement (trois fois plus que le polyester). Des qualités qui devraient vite séduire les grands noms du sport. Bref, on n’a pas fini de voir les champs de lin embellir nos paysages…

Une vieille histoire…

Matériau noble, il était porté dans l’Egypte des pharaons pour sa légèreté et sa fraîcheur. On l’utilisait également sous forme de voile fin ou de petites bandelettes lors des rites funéraires pour envelopper les défunts. En Europe, c’est au xviie  siècle que la culture du lin atteint son apogée.

*Etude commandée par la Celc au moteur de recherche de la mode, Tagwalk, en décembre 2020.

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