Bijoux : découvrez la collection N°5 de Chanel l

Pour fêter ses 100 ans, la maison Chanel a offert à N°5, son mythique parfum, une époustouflante collection de haute joaillerie. A découvrir d’urgence.

C’est un troisième univers qui est venu nouer son destin à celui de N°5, l’effluve légendaire, ce « parfum de femme à odeur de femme » . La maison Chanel a en effet décidé d’offrir à son célèbre parfum une sensationnelle collection de haute joaillerie imaginée par Patrice Leguéreau, directeur du studio de création joaillerie, enthousiasmé par un tel challenge.

C’était il y a cent ans. En 1921, Gabrielle Chanel veut créer une fragrance pour ses contemporaines. Libre et audacieuse, la créatrice – dont le style moderne enthousiasme une génération tout juste sortie de la guerre – fait appel à Ernest Beaux, et lance le désormais mythique N °5. Un siècle plus tard, la maison se devait de fêter comme il se doit l’anniversaire de ce parfum révolutionnaire qui, pour la première fois, unissait les mondes de la mode et de la parfumerie, offrant à celles qui le portent cette sensation d’avoir été fabriqué sur-mesure, comme les robes de la maison de la rue Cambon.

Une revisite olfactive inédite dans le monde de la joaillerie

« J’ai rejoint la maison Chanel il y a douze ans. Travailler autour du parfum, c’était une évidence depuis le début », raconte ce passionné qui, en plongeant dans cette inédite revisite olfactive, partait en terre inconnue. Alors, pour rester fidèle à l’esprit de Coco, et à l’élan créatif qui la porta un siècle plus tôt, Patrice Leguéreau se parfume au N °5. Puis, il part à Grasse à la rencontre d’Olivier Polge, le nez de la maison. Ensemble, les deux hommes se rendent à la cueillette du jasmin, l’une des trois fleurs capturées dans le flacon avec la rose de mai et l’ylang-ylang. Les idées germent, s’assemblent. Le maître dessine et replonge dans l’histoire du mythe. Marylin, Deneuve, Warhol… l’imaginaire fonctionne.


123 pièces organisées autour de cinq éléments

Patrice Leguéreau repense à la collection Bijoux de Diamants de 1932, imaginée par Mademoiselle, qui bouleversa le porté et repensa l’allure des femmes et leur rapport aux parures. Pendant deux ans et demi, son imaginaire est nourri à la richesse du patrimoine. Puis, naissent progressivement 123 pièces exceptionnelles, organisées autour des cinq éléments d’identification du parfum centenaire. Il y a ce bouchon rectangulaire, hommage à la place Vendôme et au Ritz où Coco déposa ses valises dans une suite qui porte aujourd’hui son nom. Et puis ce chiffre : le 5. Celui de l’échantillon présenté par Ernest Beaux à la créatrice, qui emporta son adhésion et devint comme un talisman. Mais aussi celui du jour de lancement du parfum, un 5 mai, 5e mois de l’année.

“Le 55.55, emblème de la collection”

« Je voulais une pièce maîtresse, exceptionnelle », raconte P. Leguéreau. Taillé dans un diamant déniché au Lesotho, il a été confié à des experts chargés d’en extraire ce joyau octogonal de 55.55 carats très exactement. Au centre, un chaton en or blanc 18K serti de 104 diamants ronds et de 42 diamants baguettes font de ce collier une pièce unique et époustouflante que la maison a choisi de conserver dans son Patrimoine afin de témoigner des liens indéfectibles qui unient pour toujours la place Vendôme et le N°5.

La forme géométrique du flacon, reconnaissable entre mille

Les fleurs, et puis le sillage. Autour de ces cinq éléments rayonne une collection époustouflante d’octogones taillés dans du cristal de roche ou sertis de diamants, d’onyx, de perles, de saphirs jaunes, de bagues qui laissent entrevoir des lits de brillants, de cascades de diamants blancs ou jaunes, de saphirs montés en sautoirs, en broches ou en pendants d’oreilles. Ici et là éclatent un charivari de diamants ronds, poires, navettes ou ovales, toujours guidés par ce chiffre 5 qui explose en une broche sertie d’une goutte de topaze impériale ambrée ou en une discrète attache enroulée de rubans. Jasmin, rose de mai et ylang-ylang fleurissent en des pétales teintés de saphirs roses ou dans une rosée de diamants. Quant au sillage, diamants, rubis, grenats, saphirs jaunes et spinelles roses et rouges forment un dégradé de couleurs qui rappelle l’or du jus et figurent la légèreté d’une goutte épousant délicatement la peau de la femme qui le porte.

« La joaillerie est un art très figuratif où l’on reprend des motifs décoratifs, floraux, animaliers, artistiques, confie Patrice Leguéreau. Représenter une odeur avec des pierres, un ressenti, une émotion, est la partie la plus personnelle, la plus intime de mon travail. Ce qui était important pour moi était le rayonnement, le foisonnement, l’ondulation du parfum. Alors j’ai effectué un travail très ajouré entre les pierres pour illustrer cette transparence visuelle. »

Défi largement relevé avec cette collection magistrale de bijoux à la légèreté déconcertante, qu’on croirait sortis du légendaire flacon, jusqu’aux diamants en forme de poire figurant les gouttes du jus ocre glissant délicatement sur l’épiderme, dans un dernier, éclat avant de disparaître. « Le point commun entre le parfum et le bijou est qu’ils sont portés à même la peau. Il y a une relation tactile, explique l’artiste. Le N °5 rassure, renforce celle qui le porte. On parle souvent de l’allure Chanel, que j’ai voulu exprimer. La collection célèbre la liberté des femmes. En la portant, je veux qu’elles se sentent fortes, confiantes. J’espère que c’est ce que je suis parvenu à faire, avec ce brin de chance, ce chiffre porte-bonheur. Le 5. » Assurément.

Crédits photos : ROMIN FAVRE

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