Ce mercredi 25 janvier s’est clôturé avec le très attendu défilé Haute Couture Printemps-Été 2023 de Jean-Paul Gaultier. Le couturier qui a tiré sa révérence en 2020 a cette fois-ci laissé les rênes de sa collection au créateur Haider Ackermann. Des secrets de cette collaboration au sommet au front row de prestige, voici ce qu’il faut retenir de ce défilé.
C’était l’un des rendez-vous les plus importants de cette fashion week parisienne : le défilé couture Jean-Paul Gaultier créé par Haider Ackermann et présenté ce mercredi 25 janvier en fin d’après-midi. Depuis qu’il a présenté son ultime défilé en janvier 2020 après 50 ans de carrière dans la mode, le couturier français invite chaque année un créateur à imaginer en son nom une collection couture. Celui qu’on a longtemps surnommé « l’enfant terrible de la mode » a ainsi déjà laissé les rênes de ses ateliers, situés au 325, rue Saint-Martin, à Chitose Abe (Sacai), Glenn Martens (Y/Project et Diesel), Olivier Rousteing (Balmain) et désormais au designer Alsacien qui possède sa propre marque éponyme depuis 2005.
Chaque collection ayant rencontré un grand succès, la planète mode attendait avec impatience de découvrir les fruits de cette nouvelle rencontre. D’autant plus que Haider Ackermann a presque disparu des radars depuis deux ans… La faute à un conflit avec sa CEO, qui l’a mené devant les tribunaux. « J’ai perdu mon nom et le droit de dessiner sous mon patronyme. Je ne m’étais pas assez protégé », a révélé le designer à Madame Figaro, précisant qu’il avait tout de même réussi à le récupérer.
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1. Haider Ackermann revisite le vestiaire de Jean-Paul Gaultier
De prime abord, les deux univers de Haider Ackermann et de Jean-Paul Gaultier sont radicalement opposés. L’un est spécialiste des couleurs flashy, des coupes nettes et de la sensualité raffinée, quand l’autre est espiègle et flamboyant, aime choquer et prône une féminité exacerbée. Pourtant, leur rencontre fait des étincelles. En atteste ces pièces à plumes pointues, qui étayent des tailleurs aux lignes pures, nettes. Un clin d’œil à la toute première collection couture de Jean Paul Gaultier, présentée en 1997, où de gigantesques plumes de perroquet couvraient les épaules d’une robe bustier, comme le rappelle L’Officiel.
S’intéressant aux pièces iconiques de la griffe, le créateur d’origine Colombienne a redessiné le fameux bustier conique de Madonna de 1990, cette fois-ci avec des seins aplatis et voilets, porté avec un pantalon taille haute kaki. On retiendra aussi ces redingotes et autres tailleurs masculins, qui se fondent en robes, comme pour la collection couture de 2004 de Jean-Paul Gaultier. Seule grande absente de cette collection : la marinière. « Jean-Paul Gaultier, c’est beaucoup plus que ça », a souligné Haider Ackermann à l’AFP. « Quand on voit tous ces costumes bien coupés dans les archives, c’est ça qui me touche« .
Bien sûr, Haider Ackermann a apporté sa propre touche. Sur fond de costumes noirs, des notes de bleu clair, de vert acidulé, de jaune poussin, de rose saumon et d’orange vif se détachent. « Avant cette collaboration, je n’aurais jamais pensé qu’on pourrait mélanger à ce point nos univers, a confié le créateur de 51 ans. Mais en regardant dans les archives je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup plus de choses en commun que je ne l’avais pensé. » Et de poursuivre : « J’ai abordé l’héritage de Jean Paul Gaultier avec amour et plaisir. Mon ambition était de rendre M. Gaultier heureux. S’il est fier et content ce soir, j’ai réussi mon pari. » Un défi relevé haut la main, comme ce dernier le confirme : « J’ai adoré, adoré, adoré », a déclaré Jean Paul Gaultier, émerveillé par les 36 looks.
2. Carla Bruni, Timothée Chalamet… Un public de stars
Impossible de penser à Jean-Paul Gaultier sans évoquer sa ribambelle d’amis célèbres, à l’instar de l’Espagnole Rossy de Palma. La plupart se sont bien sûr pressés au premier rang du défilé en signe de soutien au créateur, lui aussi assis dans la salle pour savourer le spectacle. Carla Bruni est arrivée au bras de l’ancien mannequin Farida Khelfa, Catherine Deneuve a capté l’attention des photographes dans un élégant manteau doublé de fourrure, Clotilde Coureau s’est présentée dans un total look black et Lou Doillon a osé le chapeau à larges bords bleus.
Tilda Swinton, elle, a fait impression dans un ensemble doré. Parmi les people mode présents, Christian Louboutin, Anna Dello Russo, Baptiste Giabiconi et Olivier Rousteing étaient présents. Enfin, l’arrivée la plus remarquée : celle de Kylie Jenner, cadette du clan des Kardashian, avec une allure de sirène dans un bustier de la marque porté avec une jupe noire moulante.
En véritable muse de Haider Ackermann, Timothée Chalamet était lui aussi invité. Le jeune acteur de 27 ans portait pour l’occasion un costume noir à motifs végétaux blancs très sophistiqués, ainsi qu’une paire de solaires en pleine nuit pour se protéger du crépitement des flashs. La star de Call me by your name est régulièrement habillée par le créateur invité de Jean-Paul Gaultier. L’été dernier, il avait fait sensation dans un top rouge au dos nu très féminin de Haider Ackermann, porté sur le tapis rouge de la Mostra de Venise.
3. Une ode à la lenteur
Dans un monde ou l’instantané et la rapidité sont maîtres, pas facile de faire durer l’instant. Pourtant, c’est l’essence même de la haute couture, qui demande du temps et une minutie particulière pour chaque pièce. Pour ce défilé, Haider Ackermann a voulu faire une ode à la lenteur. Les mannequins se sont avancés à pas feutrés, tout doucement, au milieu des invités afin que ceux-ci aient le temps d’admirer chaque détail des silhouettes. Une pique de rappel de ce qu’étaient les défilés couture dans les années 1950, qui pouvaient durer plus d’une heure.
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En guise de musique, des chuchotements d’une voix féminine sur fond de quelques lentes percussions et notes longues. Un rythme bien loin de la musique techno et de la cadence effrénée des mannequins sur la plupart des podiums modernes. « J’ai besoin d’être là et bien là, de sentir le mouvement, d’entendre les cœurs battre lorsque le mannequin surgit sur le podium », a indiqué Haider Ackermann à Madame Figaro. « Le monde est tellement violent, alors, si on peut préserver quelques instants de grâce, tant mieux…«
Crédits photos : Agence / Bestimage
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Les looks les plus iconiques signés Jean Paul Gaultier
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