Y aura-t-il un professeur devant chaque classe à la rentrée ?

Face à la pénurie annoncée de professeurs à la rentrée 2022, Pap Ndiaye a assuré, ce 7 juillet, qu’il y aura un "professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France". "Nous faisons ce qu’il faut pour", a ajouté le ministre de l’Education nationale.

Le concours d'enseignants manque de candidats

Si tous les candidats aux concours classiques n'ont pas été retenus pour devenir professeur ou enseignant, encore faut-il que le métier suscite encore des ambitions de carrière. Et face au manque d'attractivité du professorat, la baisse du nombre de postulants aux concours de l'enseignement est criant, preuve que le métier attire beaucoup moins la jeune génération. Le Capes externe de mathématiques qui compte 1035 postes n'a reçu que 816 candidats en 2022 contre 1 706 admissibles l'année précédente. Du côté des profs d'allemand, on compte 83 admissibles pour 215 postes, soit la moitié par rapport à 2021. Les concours sont donc loin de faire le plein, et l'approche de la rentrée scolaire fait craindre un manque d'enseignants. Une crise de vocation qu'il est urgent de pallier pour certaines académies, qui passent désormais par des méthodes de recrutement à mille lieues du protocole institutionnel.

En quoi consiste le libre-recrutement des professeurs ?

A Marseille, où s'est rendu le 2 juin 2022 le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye, c'est le libre-recrutement des professeurs par les établissements eux-mêmes qui est expérimenté. Là encore, cette méthode de recrutement ne convainc guère. La CGT Éduc'Action y voit une manière d'opacifier tout un système en favorisant le clientélisme, et de territorialiser l'école. De fait, les communes les plus riches pourraient se payer les meilleurs profs, entraînant inégalités scolaires et sociales. 

  • Qu'est ce qui va changer à l'école avec Pap Ndiaye ?

    Dans une lettre directement adressée aux 900 000 enseignants, Pap Ndiaye a présenté les grandes directives de son projet à la tête de l'Education Nationale. Social, inclusif mais aussi scolaire, le ministre compte bien sur l'aide ses fonctionnaires pour le mener à bien.

Seuls 22% des enseignants recommanderaient leur métier à un jeune

Fatigue, colère, déprime, résignation, isolement… Voici les termes qui ressortent lorsque les enseignants abordent leur métier et leur état d'esprit. Après plusieurs années ponctuées par le Covid-19, les professeurs ont dû tant bien que mal s'adapter aux différents protocoles sanitaires, sans ressentir de véritable reconnaissance et de respect dans leur pratique professionnelle. Selon une étude publiée ce 23 mai et menée par le syndicat Unsa Education auprès de 42 836 enseignants, seulement 22% d'entre eux recommanderaient leur métier à un jeune. Mais cela ne signifie pas qu'ils n'apprécient pas leur métier : ils sont en effet 92% à aimer la profession. Pour autant, "29% ne trouvent plus de sens à leur mission, et 38% se disent prêts à changer de métier vers le public, et 29% vers le privé" précise l'étude. Ce qu'il faudrait améliorer selon eux ? Le pouvoir d'achat pour 68% des sondés, la charge de travail (45%), les perpectives de carrière (41%) ou encore les relations hiérarchiques (23%). Enfin, 87% sont en désaccord avec les choix politiques et 9 enseignants sur 10 estiment qu'ils sont trop peu rémunérés.

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