Allier la gourmandise et la découverte : deux bonnes raisons de voyager dans l’Hexagone.
Etang de Thau (34), l’huître à la folie
L’étang de Thau scintille sous les parcs à huîtres, qui étendent leurs cordages comme des portées de solfège. A bonne distance, noyé dans les vignes, un castelet aux tours blanches contemple le spectacle. Un chemin bordé de centaines de coquilles vides conduit à sa terrasse ornée d’une gigantesque huître en marbre. Cette folie rénovée raconte l’aventure de Florent Tarbouriech. Pour engraisser ses huîtres méditerranéennes, l’ostréiculteur a reproduit le système des marées atlantiques. Les coquillages élevés dans l’étang sont régulièrement sortis de l’onde grâce à l’énergie solaire. Charnues, les huîtres Tarbouriech conquièrent la planète. L’ancien château rend hommage au mollusque. Dans le restaurant Folie, le chef Nicolas Leseurre sert des huîtres crues ou chaudes, bouzigue en écume de fenouil ou spéciale Tarbouriech tiédie à l’huile d’olive. Et les anciens chais du domaine abritent un spa d’ostréathérapie où les massages sont réalisés avec des coquilles chaudes. On y trouve aussi un choix de lotions et crèmes réalisées à partir de la nacre et de la chair des mollusques. Bref, la Folie aime l’huître à la folie !
Notre conseil
Faites un tour du potager avec le jardinier expert en permaculture : vous apprendrez pourquoi les coquilles sont bonnes pour la terre.
A voir à faire
- Autour de l’hôtel, des domaines viticoles cultivent le rare et frais cépage picpoul de pinet.
- A vingt minutes de l’hôtel, entre plage sauvage et chantiers ostréicoles, la terrasse du St Barth avance sur l’eau : brasucade de moules et, bien sûr, un choix d’huîtres ouvertes devant vous.
Où dormir ?
Au domaine. Les chambres sont coiffées de roseaux de Camargue et la déco fait du recyclage : d’anciennes bourriches servent de luminaires et les perches des parcs ostréicoles soutiennent les têtes de lit. A partir de 141 euros la nuit.
Cambremer (14), l’irrésistible route du cidre
La plus ancienne route du cidre de France enlace tendrement Cambremer et c’est bien normal. Autour du village classé Site remarquable du goût, le pays d’Auge se couvre de fleurs blanches dès les premières floraisons des pommiers. On se croit dans une carte postale en découvrant le hameau de Grandouet, son habitation à colombages, son pressoir XVIIe, son manoir de Grandval, sa mare. Quatre-vingt vaches laitières paissent sous les vergers haute-tige. Plus ancienne encore, la ferme du Lieu Chéri à Coquainvilliers cache derrière ses colombages un AOC Calvados du pays d’Auge mais aussi des vinaigres d’exception. A Cambremer encore, on dénichera une bouillerie, un pressoir et un atelier de bouilleur de cru, parmi les Jardins du Pays d’Auge. Impossible ici d’échapper aux tentations de la pomme.
Notre conseil
Le printemps, saison des floraisons, mais aussi l’automne quand commence la distillation sont les meilleures saisons.
A voir/à faire
Haut-lieu de spiritualité, la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux est aussi un monument de l’histoire de l’art. Parmi les motifs floraux de sa mosaïque en or et pâte de verre, un pommier se cache à droite de l’abside.
Où dormir ?
Sur trois hectares de vergers, au cœur de Cambremer, le domaine du Coq Enchanté propose des chambres pleines de peps ainsi que des pressoirs et bouilleries restaurés à louer. A partir de 160 euros.
Albaret-Sainte-Marie (48), les plaisirs de l’Aubrac au château d’Orfeuillette
La Margeride déploie son haut-plateau granitique, érodé et couvert de landes, au cœur du Massif central. La sortie 32 de l’A 75 débouche sur des rustiques constructions de pierre, entre lesquelles s’insinue le château d’Orfeuillette. Théophile Roussel, médecin engagé pour la protection de l’enfance et ami de Gustave Eiffel, habitait cette demeure massive. Christophe Brunel, l’hôtelier créatif de la région, l’a transformée en domaine onirique : des bêtes du Gévaudan en résine guettent devant l’édifice et accueillent en haut de l’escalier, les dix-huit chambres arborent balancelles, miroirs et décors de contes de fées. Et le bœuf de l’Aubrac proche occupe la place d’honneur au restaurant Théophile 100 % locavore.
Notre conseil
L’hôtel est partenaire d’un spa situé à quelques kilomètres, que l’on réserve dans son entier. Une visite s’impose.
A voir/à faireA une vingtaine de kilomètres d’Albaret-Sainte-Marie, la scénovision de Saint-Alban-sur-Limagnole emporte dans une balade épique aux accents rétro. Le spectateur s’assied sur un triporteur aux côtés d’Auguste, facteur du village, et vit avec lui sa dernière tournée avant la retraite. En pétaradant, on se promène dans les landes semées de gros rochers et les hameaux médiévaux, et en fin de course on accède au château de Saint-Alban, asile de Paul Eluard pendant la guerre, devenu un haut-lieu de l’art brut. Exquis !
Où dormir ?
Au château bien sûr. Chambres de 85 à 450 euros la nuit.
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