À l’occasion de la 3e Convention de prévention des violences dans le sport, qui s’est déroulée le mercredi 9 mars 2022, la ministre chargée des Sports, Roxana Maracineanu, a fait un premier état de lieu.
Devant plusieurs ministres, Jean-Michel Blanquer (Éducation), Éric Dupond-Moretti (Justice), et Adrien Taquet (Enfance), et quelques sportives victimes de violence comme Sarah Abitbol, Roxana Maracineanu se félicite : « le temps du silence est terminé ! »
Depuis le lancement de la cellule ministérielle en février 2020, 610 affaires de violences ont été recensées au 31 décembre 2021.
107 cas uniquement sur la saison 2020/2022
Et depuis le début de l’année 2022 « 30 signalements supplémentaires nous sont parvenus », précise Fabienne Bourdais, déléguée ministérielle à la lutte contre les violences dans le sport. Rappelant ainsi « que ce sujet n’est pas derrière nous« , cite FranceInfo.
Ce ne sont pas des faits anciens, la libération de la parole est donc effective.
Ces signalements dénoncent notamment des faits très récents. 70% des dossiers concernent des faits commis au cours des dix dernières années. Sur ces 610 affaires, 107 concernent uniquement la saison sportive de 2020/2021.
« Ce ne sont pas des faits anciens, la libération de la parole est donc effective », souligne Fabienne Bourdais. « Je suis fière de ces sportives et sportifs qui ont osé prendre la parole.
Le temps de l’omerta, du silence, de la solitude est terminé. La souffrance ne disparaîtra pas pour autant mais vous n’êtes plus seules », soutient Roxana Maracineanu.
Ces signalements impliquent 54 fédérations sportives au total, mais 12 d’entre elles concentrent 68% des affaires. Les lieux de loisirs sont les principaux touchés même si le haut niveau sportif n’est pas épargné.
97% des mis en cause sont des hommes
La cellule traite aujourd’hui « 655 signalements » pour 610 affaires, a précisé la déléguée ministérielle. Parmi les suspectés de ces affaires, 395 sont des éducateurs sportifs, professionnels ou bénévoles. Mais surtout, 97% des mis en cause sont des hommes.
À l’inverse, 79% des victimes (au moins) sont des femmes. 84% d’entre elles étaient mineurs au moments des faits. Elles dénoncent des violences sexuelles dans 89% des cas.
Les garçons qui sont victimes le sont très jeunes, plus de la moitié à moins de 15 ans au moment des faits.
« Des garçons, des jeunes hommes, sont aussi victimes de violences sexuelles. […] Les garçons qui sont victimes le sont très jeunes, plus de la moitié a moins de 15 ans au moment des faits« , constate Fabienne Bourdais.
89% des signalements concernent des violences sexuelles
Autre bilan présenté lors de cette convention, les signalements de violences à caractère sexuel dans 89% des cas. Les 10% qui restent concernent des violences physiques ou psychologiques, dans un premier temps. Souvent, l’enquête qui suit peut faire émerger un caractère sexuel à l’affaire.
Il est précisé que 16 signalements sont liés à des cas d’inceste, dont 40% des victimes avaient moins de 15 ans au moment des faits.
« Plus de 40% des signalements nous sont remontés par les fédérations sportives elles-mêmes« , un chiffre en augmentation, soutient la déléguée ministérielle à la lutte contre les violences dans le sport.
À la suite de ces signalements, des procédures judiciaires et administratives ont été lancées. « Près de 300 mesures ont été prononcées par les préfets de département en deux ans », se félicite encore Fabienne Bourdais.
23 radiations définitives ont été prononcées par les fédérations tandis que plus de 80% des accusés ont fait l’objet d’une décision d’éloignement.
Enfin, 47% des mis en causes ont fait l’objet d’une plainte pénale ou d’une main courante, déposée par la victime ou la famille. Et près de 70% des affaires sont closes. 206 enquêtes sont toujours en cours.
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