VIDEO. "Une vague d’émotion qui m’a submergé, comme un gamin" : quand les musiciens privés de public donnent un concert en direct sur internet

Ce soir, ils vont donner leur premier « vrai » concert depuis longtemps. Un concert… sur internet, soit une plongée dans l’inconnu pour ces violoniste, violoncelliste et pianiste habitués aux grandes scènes européennes. « On va essayer, on va voir ! » confient-ils en coulisses, prêts à « donner comme [s’ils étaient] sur une grande scène avec 2 000 personnes devant ». 

La scène, le Trio Talweg en est privé depuis un an, comme la plupart des artistes, à cause de l’épidémie de Covid-19. Les pièces de Mendelssohn et Schubert qu’ils vont interpréter dans un appartement parisien (prêté par une entreprise) seront diffusées en direct sur la plateforme RecitHall. 

La plateforme RecitHall a déjà diffusé plus de 130 concerts en direct

RecitHall a déjà diffusé plus de 130 concerts en direct. C’est un jeune pianiste, Ismaël Margain, qui a lancé cette start-up avec trois associés, musiciens comme lui. La technique et la vidéo, ce n’était pas du tout leur métier… mais aujourd’hui, ils filment et diffusent des concerts sur le web. La prestation de ce soir est filmée par six caméras professionnelles, et la prise de son est digne d’un studio d’enregistrement. 

De l’autre côté de l’écran, les spectateurs paient le prix qu’ils veulent, au minimum 5 euros. Ce soir, pour le Trio Talweg, 170 places ont été vendues. Certains sont même connectés depuis le Brésil ou le Japon. La recette de la soirée est modeste, 2 000 euros, mais elle va permettre de payer les trois musiciens, les techniciens, et de continuer à investir dans du matériel vidéo.

Une nouvelle économie solidaire entre musiciens

Dès que retentit la dernière note, Ismaël Margain se transforme en présentateur pour relayer les questions que les spectateurs posent par chat, et recueillir les impressions des concertistes. « Un artiste qui ne joue pas, un artiste qui n’écrit pas, un artiste qui ne danse pas, ce n’est pas un artiste qui se repose… c’est un artiste qui se consume », déclare le violoniste, Sébastien Surel. « Off », il avouera avoir « ressenti aux premières notes une espèce de vague d’émotion » qui l’a « complètement submergé – comme un gamin… »

Au départ plutôt réticents à l’idée de se produire sur internet, de plus en plus d’artistes se disent touchés par cette initiative, cette nouvelle économie solidaire entre musiciens. 

Extrait de « Ma vie d’artiste », un reportage à voir dans « Envoyé spécial » le 4 mars 2021.

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