Vaucluse : un sexagénaire accusé d'avoir drogué sa femme pour la livrer à des dizaines de violeurs

C’est une affaire glaçante qui se prépare à être présentée devant la justice, en mars 2024. Dominique P., un septuagénaire du Vaucluse, est accusé d’avoir drogué son épouse, « l’amour de (sa) vie » pendant près de dix ans, pour la livrer à des inconnus recrutés sur Internet afin qu’ils la violent. En tout, ce sont cinquante hommes qui ont été mis en examen et écroués depuis le mois de septembre 2020, et qui seront bientôt présentés devant la justice.

Une affaire en cascade

À l’origine de cette sordide histoire, l’arrestation du septuagénaire pour des faits quelque peu différents. Le retraité avait été surpris en train de filmer sous les jupes de femmes dans un supermarché. Dans le cadre de l’enquête, ses supports numériques sont saisis. Les enquêteurs découvrent alors un dossier intitulé « ABUS » dans son ordinateur. Ce dernier contient des dizaines de vidéos, tournées depuis 2011, qui montrent son épouse inconsciente, violée dans le lit conjugal par des inconnus.

Les enquêteurs ont dénombré pas moins de 83 auteurs. Seuls 49 ont été identifiés. Dans son réquisitoire rendu fin avril, et consulté par nos confrères du Parisien, le parquet d’Avignon demande un procès de grande envergure, pour l’ensemble des hommes mis en examen devant la cour criminelle, une nouvelle juridiction créée notamment pour juger les affaires sexuelles, exclusivement composée de magistrats professionnels.

Plusieurs accusations contre Dominique P.

Outre les abus sordides qu’il aurait fait subir à son époux, Dominique P est également accusé « d’atteinte à l’intimité » pour avoir pris des photos de ses deux belles-filles, nues dans leur salle de bain, à leur insu. Sa propre fille, qu’il nie avoir droguée ou attouchée, a elle aussi découvert des photos d’elle, dans des poses étranges et dans un lieu qu’elle ne reconnaît pas. « Je sais que j’étais inconsciente lors de la prise de ces photographies, et j’ai l’intime conviction d’avoir été victime d’une soumission chimique, même si malheureusement je ne peux pas le prouver », affirme-t-elle au Parisien.

À noter que Dominique P. est également sous le coup d’autres accusations, dans deux affaires différentes. Il a en effet été mis en examen pour le viol et le meurtre de Sophie Narme, en 1991 à Paris, ainsi que pour une tentative de viol en 1999, en Seine-et-Marne. Il conteste la première affaire, mais a reconnu en partie la seconde.

Quatre mois de procès en perspective

Prochaine étape, la juge d’instruction devrait statuer, et décider si elle suit ou non l’avis du parquet. Ce dernier estime que les accusés « ne pouvaient ignorer, au vu de l’inertie de [la victime] que cette dernière ne se trouvait pas dans un état normal. » Certains accusés auraient reconnu les faits, d’autres affirment avoir été « piégés » et pensaient avoir affaire à « un jeu sexuel consenti entre époux ».

« Ceux ayant pu avoir des doutes n’ont pas cherché à la questionner sur son consentement. Chaque individu disposait de son libre arbitre afin de cesser ses agissements et quitter les lieux », conclut le réquisitoire. » Le procès devrait durer quatre mois, compte tenu du nombre d’accusés.

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