Les chercheurs de l’université de UCLA aux États-Unis ont confirmé la guérison d’une troisième patiente du VIH, après une greffe. Elle est la première femme au monde à en guérir, a annoncé l’université dans un communiqué le 15 février dernier, après que les résultats de son traitement aient été exposés à la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes de Denver.
Après les guérisons de Timothy Ray Brown en 2008 – mort d’un cancer en 2020 – et d’Adam Castillejo en 2019, c’est au tour de cette Américaine quadragénaire, diagnostiquée séropositive en 2013 et atteinte d’une leucémie depuis 2017 selon le New York Times.
Le traitement dont elle a bénéficié est novateur : la patiente a reçu des cellules souches extraites du sang de cordon ombilical d’un donneur.
Une procédure longue
Le traitement s’est étalé sur plusieurs mois. La patiente a reçu du sang provenant du cordon ombilical d’un donneur porteur d’une mutation rare protégeant contre le virus du VIH. “Cette mutation a été identifiée chez seulement 20 000 donneurs, tous européens », rapporte le New York Times.
L’Américaine a ensuite reçu du sang de cordon d’un donneur partiellement compatible, dans le but de booster ses défenses immunitaires et de laisser une chance à la greffe de prendre. Déclarée séronégative depuis 14 mois, la quadragénaire a été déclarée guérie lorsque plus aucune trace de particules virales n’a été détectée dans son organisme, explique Sciences et Avenir.
Si la patiente est aussi en rémission de sa leucémie depuis la greffe, une rechute est toujours possible. Elle reste donc sous surveillance rapprochée.
“Nous ne pouvons pas encore expliquer pourquoi les cellules souches du sang de cordon ombilical semblent si bien fonctionner, une possibilité est qu’elles sont plus capables de s’adapter à un nouvel environnement comme elles proviennent de nouveau-nés”, a déclaré le Dr Koen Van Besien, directeur du service de transplantation à Weill Cornell au New York Times.
Une greffe “très risquée”
Mais cette nouvelle méthode, certes révolutionnaire, reste appliquée dans des cas bien précis – ici parce que la patiente souffrait d’un cancer.
Cette méthode a, à ce jour, été proposée à seulement trois patients, “parce qu’ils souffraient, en plus de leur Sida, d’un cancer résistant à toutes les approches thérapeutiques classiques et qui allait les tuer », a expliqué Pr Philippe Henon, président et responsable de recherche de la société CellProthera, compagnie de biotechnologie médicale basée à Mulhouse et interrogé par Science et Avenir.
Le risque de cette greffe est que le patient rejette violemment – et possiblement fatalement – le greffon, puisqu’avant le don, il faut passer par une destruction de la moelle osseuse du patient. Cependant, “le risque était moins élevé ici que pour les deux premiers patients. Ont été greffées à la jeune femme, non pas des cellules souches adultes d’un donneur, mais des cellules extraites du sang de cordon ombilical », a souligné Philippe Henon à Sciences et Avenir .
En effet, le professeur précise que ces greffes sont mieux tolérées par l’organisme receveur, puisque les greffons de sang n’ont pas besoin d’être entièrement compatibles avec le receveur, les cellules étant “quasi universelles” et pouvant donc endosser presque toutes les identités.
“Il y a quelque chose de magique dans ces cellules”, a appuyé le Dr Steven Deeks, expert du SIDA à l’Université de Californie à San Francisco, au New York Times. De quoi redonner de l’espoir aux malades.
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