Une statue de Greta Thunberg fait polémique dans une université britannique

Des étudiants de l’université de Winchester ont fustigé l’installation, le mardi 30 mars, d’une statue de la militante écologiste au sein de leur établissement. En cause ? La somme allouée à la mise en place de l’œuvre.

Son arrivée n’a laissé personne de marbre. L’inauguration d’une statue de la figure du mouvement contre le réchauffement climatique, Greta Thunberg, à l’université de Winchester, le mardi 30 mars, a suscité une vive polémique en raison des fonds qui lui ont été consacrés. Baptisée Make a difference, l’œuvre en bronze, la toute première statue en taille réelle de la jeune fille – à la connaissance de l’établissement – a été réalisée par l’artiste Christine Charlesworth.

«Fière» de rendre ainsi hommage à la Suédoise de 18 ans, l’université reconnaît qu’il s’agit «pour beaucoup d’un personnage controversé» et accueille «débats raisonnés et conversations critiques», a déclaré dans un communiqué sa vice-chancelière, Joy Carter. Malgré l’admiration qu’il a exprimé pour Greta Thunberg, le syndicat des étudiants a dénoncé dans un communiqué le montant consacré à la statue, de près de 24.000 livres sterling (soit 28.000 euros). Il a demandé que la même somme soit allouée aux services de soutien aux étudiants.

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Foir aux vanités

«Nous sommes dans une année Covid, beaucoup d’étudiants n’ont pas vraiment eu accès au campus, beaucoup d’entre eux essaient de suivre leurs études en ligne et ont vraiment besoin de soutien», a déclaré à la BBC Megan Ball, présidente du syndicat des étudiants. Le syndicat de l’université a quant à lui dénoncé la «vanité» du projet, critiquant lui aussi le montant investi, qui aurait pu être utilisé pour éviter licenciements et coupes budgétaires. La vice-chancelière a tempéré ces propos, affirmant que la statue avait été financée par des fonds qui pouvaient uniquement être consacrés au bâtiment devant lequel elle se trouve.

Aucun financement n’a, selon elle, été détourné du «soutien aux étudiants ou de la dotation du personnel pour financer le projet». L’édification de la statue correspond à l’ouverture d’un nouveau bâtiment phare de l’université, «l’un des plus verts» de la ville, avec récupération des eaux de pluie et panneaux photovoltaïques. L’œuvre est «un symbole de notre engagement pour combattre l’urgence écologique et climatique dans l’élan» de la COP 26 prévue en novembre à Glasgow (Écosse), souligne l’université. En 2019, l’établissement avait déclaré l’urgence écologique et climatique, et s’était fixé pour objectif la neutralité carbone d’ici à 2025.

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