Un chemin médiéval de pèlerinage dans le Nord bientôt classé à l’Unesco ?

  • L’association européenne de la Via Francigena travaille à la candidature de ce chemin de pèlerinage à l’Unesco.
  • Cette route part de Canterbury, en Angleterre pour rejoindre le sud de l’Italie, en passant par les Hauts-de-France
  • Ce classement au patrimoine mondial serait un nouvel atout touristique pour les communes traversées.

Bassin Minier, beffrois, cathédrale d’Amiens… Faudra-t-il bientôt ajouter la
Via Francigena au patrimoine mondial de l’Unesco dans la région Hauts-de-France ? C’est le rêve de l’Association européenne des chemins de la Via Francigena (AEVF), ce chemin de
pèlerinage entre Canterbury, en Grande-Bretagne, et Rome, en Italie.

Cette route médiévale a été empruntée en 990 par Sigéric, l’archevêque de Canterbury. Ce dernier s’est rendu à Rome recevoir le pallium (un ornement liturgique) des mains du pape. A son retour, l’ecclesiastique consigna ses étapes dans son « journal ».

La région sur le chemin de Rome

Au Moyen-Age, la Via Francigena (et ses multiples détours) est ainsi devenue un axe majeur de pèlerinage de l’Europe du nord-ouest jusqu’à Rome, voire jusqu’aux ports de l’Italie du sud, permettant d’embarquer vers Jérusalem et la Terre Sainte.

Cette route passe logiquement par les Hauts-de-France. A partir de Calais, elle épouse les contours du GR 145, pour partir d’abord vers le sud-ouest et Wissant, avant de bifurquer vers le sud-est et traverser Guines, Arras, Bapaume, dans le Pas-de-Calais, Péronne, dans la Somme, Tergnier et Laon, dans l’Aisne.

«Ce dossier Unesco est porté depuis 2010, mais surtout à l’initiative des Italiens, indique Luca Bruschi, directeur de l’AEVF. Nous avons réalisé l’étude avec le dossier culturel et scientifique identifiant notamment les éléments de patrimoine sur le parcours.»

Une résonance planétaire à ces chemins

La prochaine étape est d’obtenir l’accord politique des ministères de la Culture des quatre pays traversés : Grande-Bretagne, Suisse, France, Italie. L’échéance d’un classement semble donc encore lointaine : trois à sept ans.

Mais l’intérêt est évident pour les Hauts-de-France. Le label Unesco donnerait une résonance planétaire à ces chemins. Les beffrois de Calais et d’Arras font déjà partie des atouts patrimoniaux du parcours, tout comme la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, le Cap Blanc-Nez ou la cathédrale de Laon.

C’est pourquoi la section française s’échine, depuis un an, à mobiliser les élus du territoire  « Certaines villes, comme Calais, Besançon, Arras sont intéressées, confirme Martine Gautheron, vice-présidente. Mais ce sont surtout les petites communes qui y voient un atout pour leur attractivité. »

Arrivée des marcheurs le 18 octobre

Pour les vingt ans de leur association, des membres de l’AEVF et autres marcheurs se sont lancés sur l’intégralité du parcours. Ils ont sillonné les communes des Hauts-de-France, à la rencontre des élus et des soutiens locaux, en début d’été.

La délégation de randonneurs doit arriver, le 18 octobre, à Santa Maria di Leuca, dans le sud de l’Italie, devenue destination finale de cette Via Francigena en 2019. Un coup de projecteur sur ce chemin qui accueille, bon an mal an, 50.000 marcheurs.

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