Il y aura bien un bisou entre deux personnages féminins dans Buzz l’Eclair, la production Pixar attendue pour le 22 juin en France. Selon Variety, cette séquence qui avait été censurée à la demande de Disney, a été rétablie au montage. Dans ce film d’animation, Hawthorne interprétée par Uzo Aduba entretient une relation amoureuse avec une autre femme.
Cette décision fait notamment suite à la lettre ouverte des employés et employées de Pixar, qui, le 9 mars s’indignaient que la maison mère, Disney, exigeait de couper « presque tous les moments d’affection ouvertement gay » dans leurs œuvres.
Cette missive a été publiée alors que Disney était en pleine tourmente. Le 7 mars, dans une note interne, le PDG de Disney, Bob Chapek, disait avoir rencontré des salariés et salariées membres de la communauté LGBT+ mais confiait hésiter à ce que la société qu’il dirige s’oppose à une loi venant d’être votée en Floride, où se trouve le siège de la compagnie. Selon lui, les communications d’entreprise « font très peu pour changer les choses ou les esprits » et, au contraire, « sont souvent utilisées comme des armes de division par une partie ou l’autre ».
Une loi controversée
La loi en question, surnommée par ses opposant « Don’t say gay » («Ne parlez pas des gays »), interdit aux enseignants d’évoquer les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre avec leurs élèves, de leur entrée en maternelle jusqu’à leurs 8 ans. Un texte qui, craignent celles et ceux qui le dénoncent, pourrait, selon l’interprétation que l’on en fait, porter préjudice aux jeunes et aux parents de la communauté LGBT. Par exemple, un enseignant qui évoquerait en classe le fait qu’un des élèves a deux papas ou de mamans enfreindrait-il cette loi ?
Des médias ont par la suite révélé que Disney avait versé des dons financiers à des élus républicains de Floride qui ont soutenu la loi controversée.
Les déclarations de Bob Chapek, considérées comme un manque de soutien à la communauté LGBT+, ont déclenché une tempête de critiques. Des appels au boycott ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux.
Abigail Disney, petite-fille de Roy Disney, le cofondateur de la société avec son frère Walt a exprimé sa désapprobation envers le PDG. « De nombreuses personnes LGBT et leurs alliés travaillent pour ou cherchent l’appui de Disney, a-t-elle écrit sur Twitter. Mais Chapek est plus inquiet de la réaction de la droite que de ses partisans et employés loyaux ».
Le 9 mars, Bob Chapek a tenté d’éteindre la controverse. Lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires, il a annoncé le don par Disney de 5 millions de dollars à des groupes pro-LGBT.
Un association pro-LGBT refuse le don de Disney
Il a également déclaré avoir appelé le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, pour exprimer la « déception et l’inquiétude » de l’entreprise face à une loi qui « pourrait être utilisée pour cibler injustement les enfants et les familles gays, lesbiennes, non binaires et gays », selon le Los Angeles Times.
L’association Human Rights Campaign (HRC), plus grande organisation américaine de défense de la communauté LGTB, a cependant indiqué qu’elle refuserait le don de Disney tant que l’entreprise n’agirait pas pour empêcher d’autres projets de textes semblables à celui de la Floride « de devenir des lois dangereuses ».
La lettre ouverte des salariés et salariées de Pixar a suivi. Deux jours plus tard, le groupe Disney a annoncé suspendre tous ses dons aux organisations politiques en Floride.
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