Un bébé avalerait un million de microparticules de plastique de son biberon : que faire ?

Le rapport publié dans Nature Food fait froid dans le dos. Chaque jour, un bébé avalerait en moyenne 1,5 millions de microparticules de plastique détachées de son biberon. C’est en tout cas ce qu’ont observé des chercheurs de l’université dublinoise Trinity College.

Pour le découvrir, ils ont exposé chacun des modèles les plus vendus de biberons en polypropylène (type de plastique garanti sans BPA, un composé suspecté d’être un perturbateur endocrinien) à la procédure de préparation recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (stérilisation du biberon, puis préparation du lait maternisé avec une eau chauffée à 70°C, pour éliminer d’éventuelles bactéries dangereuses). Préparation qui n’est plus recommandée par l’Assurance maladie en France, qui conseille désormais de servir le lait à température ambiante, sans le chauffer au préalable. Un détail non négligeable, puisque cette dernière joue un rôle de taille dans la présence de ces microplastiques.

Comme le précise 20 Minutes, si l’eau qui accompagne le lait infantile est chauffée à 70°C (avant d’être refroidie à 37 °C maximum), certains biberons libèrent jusqu’à 16 millions de microplastiques par litre. Si elle est chauffée à 95°C, leur quantité peut monter jusqu’à 55 millions par litre. Dans le cas où on la servirait à température ambiante directement, soit environ 25°C, le chiffre descendrait à un peu plus d’un demi-million. Ce qui, quotidiennement pour un bébé de douze mois, reviendrait à une moyenne de 1,5 millions de microparticules de plastique lorsque l’on se base sur les modèles les plus commercialisés.

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Pour autant, les auteurs appellent à ne pas s’affoler.

« La dernière chose que nous voulons est d’alarmer excessivement les parents, d’autant plus que nous n’avons pas suffisamment d’informations sur les conséquences potentielles des microplastiques sur la santé des bébés », nuance John Boland, co-auteur de l’étude. Car les données manquent encore sur les potentielles répercussions dans l’organisme, et les séquelles qu’une telle dose pourrait provoquer.

Comment éviter au maximum l’exposition aux microparticules

Les scientifiques évoquent toutefois quelques façons de réduire ces risques d’ingurgitation quand on n’allaite pas. D’abord, en rinçant les biberons trois fois à l’eau stérilisée froide après stérilisation, puis de « préparer la poudre de lait dans un récipient qui n’est pas en plastique avant de verser le liquide refroidi dans le biberon, de ne pas trop secouer le biberon et de ne pas le mettre au micro-ondes ». Les auteurs recommandent également d’éviter d’utiliser une bouilloire en plastique pour faire chauffer l’eau, puisque, d’après les experts, celle-ci libère « un nombre similaire de microplastiques ».

Il reste également l’option des biberons en verre, sur lesquels l’étude ne s’est pas penchée, mais qui, ils l’affirment, « ne libèrent pas de particules ». Seulement, leur présence sur le marché reste moindre et donc leur acquisition moins abordable. De plus, ils sont « lourds et cassables », expliquent les scientifiques, qui préfèrent se concentrer désormais sur les effets des particules dans notre corps. « Etudier le devenir et le transport des microplastiques à travers l’organisme est notre prochaine étape », concluent-ils.

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