Créatrice des bijoux Nouvel Amour, écrivaine : Delphine Arbo Pariente a déjà connu plusieurs vies. Pour entamer un nouveau chapitre de son histoire avec son mari Jacques, elle quitte le quartier du Marais où elle a longtemps habité pour s’installer en contrebas de la place Pigalle. Cette touche-à-tout, qui a toujours imaginé elle-même ses boutiques parisiennes, se replonge alors dans la déco…
Un appartement au style éclectique
Elle part d’une page quasiment blanche : l’appartement haussmannien que le couple a choisi pour ses volumes et sa luminosité est décrépi, il a perdu ses moulures, et ses planchers sont fatigués. Delphine modifie peu la distribution de ce 155 m2 : elle se contente de réaliser çà et là des ouvertures, comme entre la cuisine et la salle à manger. Mais elle y imprime son style éclectique, alternant de foisonnants papiers peints fleuris et des aplats de couleurs sourdes. “J’ai un sens très précis de la couleur. J’ai fait cohabiter bleu clair, gris poussière ou beige armée, et réveillé le tout de carreaux en terre cuite colorés et de touches éclatantes, comme le plaid fuchsia et le fauteuil turquoise de ma chambre, ou encore les accessoires mordorés de la cuisine.”
Je voulais réécrire l’histoire de cet appartement, créée le décor qui aurait pu être le sien il y a 60 ans
En prof avide de savoir, Jacques a appris à maîtriser le logiciel SketchUp : il projette en 3D la moindre de leurs envies, pour leur éviter de se tromper. C’est aussi lui qui installe sur de simples caissons de rangement des panneaux en teck pour les rendre chics. Ensemble, le couple signe une version originale des lieux, plus audacieuse, avec du mobilier vintage des années 50 à 70. En toile de fond, moulures, rosaces, cimaises et autres boiseries retrouvent leur place. Ce nouvel intérieur inspire tellement Delphine qu’elle y a écrit “Une nuit après nous”, son premier roman…
- Un appartement londonien du XVII ème magnifié par des pièces chinées
- L’appartement éclatant du nouveau visage de l’agence Pinto, Fahad Hariri
Une entrée florale
Dans le couloir d’entrée, Delphine a métamorphosé l’espace en s’inspirant des intérieurs parisiens des années 60. Papier peint chiné à la brocante Dans l’air du temps, à Paris. Portemanteau et commode chinés. Lustre scandinave vintage, Undesignable, à Paris. Miroir provenant d’un hôtel des années 50 chiné dans le Sud.
Un coin bibliothèque dès l’entrée
Murs peints en “Slipper Satin”, Farrow & Ball. Suspension et bibliothèque scandinave des années 50, chinées. Miroir, Muuto chez Fleux. Chaise “Result” de Friso Kramer pour Ahrend De Cirkel, chinée.
Un bureau au design rétro
Le coin bureau de la chambre ose un fauteuil turquoise, chiné chez Selency, et un tapis coloré, “Oman”, Élitis. Bureau “CM 41” vintage de Pierre Paulin pour Thonet, chiné aux puces de Saint-Ouen. Porte-revues chiné. Portemanteau vintage de Jean-Pierre Vitrac pour Manade, chez L’œil du perroquet. Les portes du dressing ont été dessinées par Delphine et réalisées sur mesure.
Une salle à manger riche en détails
Le coin salle à manger est percé d’une nouvelle ouverture en arche qui mène aux chambres. Table “Around” trouvée sur le site So Inside. Chaises noires “Tulipe” d’Eero Saarinen pour Knoll, et celles en bois de Charles et Ray Eames pour Vitra, Selency. Lavis d’encre sur papier de l’artiste Françoise Pétrovitch. Suspension de Hans-Agne Jakobsson, chinée. Au sol, carreaux de ciment, Mosaic del Sur. Aux murs, cimaises et moulures ont été réalisées par Orac. Peinture “Old White”, Farrow & Ball.
Une cuisine ouverte en teck
Dans la cuisine, deux piliers d’origine en fonte structurent l’espace. Îlot central, Ikea, recouvert d’un plan de travail en teck, Ixina. Façades de portes inférieures, Bocklip. Façades des placards hauts plaquées de teck. Lustre en cuivre de Louis Weisdorf, lustre en verrerie d’Emil Stejnar, les deux chinés aux puces de Saint-Ouen.
Une bibliothèque design en bois
La cuisine intègre elle aussi une bibliothèque des années 50. Fauteuil “Revolt” de Friso Kramer pour Ahrend De Cirkel. Suspension de Hans-Agne Jakobsson. Le tout, chiné.
Une salle à manger aux pièces chinées
Table et chaises de Charles et Ray Eames pour Vitra, chinées. Lampadaire et miroir chinés. Aux murs, peinture “Slipper Satin”, Farrow & Ball. Tapis “Havana”, Élitis.
Un coin lecture près de la fenêtre
Un coin de lecture dans la pièce principale. Fauteuil “Tulip” de Pierre Paulin pour Artifort, Selency. Lampadaire vintage, Hala chez Undesignable, à Paris. Rideaux, AMPM.
Un Nu pour sublimer la chambre à coucher
Dans la chambre, pouf rose vintage, L’œil du perroquet. Lampadaire des années 60 chiné. Nu acheté chez Belle Lurette, à Paris. Commode, Association Neptune, à Montreuil.
Une chambre vintage
Dans sa chambre, Delphine affiche son goût pour le style rétro avec un papier peint “Marina”, papierspeintsdesannées70.com. Lit scandinave vintage, L’œil du perroquet. Housse de coussin bleu, Le Monde Sauvage. Couvre-lit en crochet, lampe de chevet et portraits d’enfants, chinés.
Une salle de bains en teck rétro
C’est à partir de caissons, Ikea, recouverts de plaques de teck, que Delphine et Jacques ont créé une salle de bains aux accents chics. Robinetterie, Grohe. Papier “Happy”, papierspeintsdesannées70.com. Au sol, carreaux de ciment, Mosaic del Sur. Au mur, carreaux à motifs, Linea Carrelage, à Paris. Miroir, chiné. Appliques, carouche.fr. Corbeille “Manade” de Jean-René Talopp pour Samp Design, chinée.
Delphine Pariente, designer et romancière
La designer et romancière Delphine Arbo Pariente, dont le premier roman “Une nuit après nous” est paru l’été dernier aux éditions Gallimard.
Plus de reportages dans Marie Claire Maison
Reportage paru dans le n°532 de Marie Claire Maison
Reportage : Marie-Maud Levron
Texte : Valérie Charrier
Photos : YANN DERET
Source: Lire L’Article Complet