Marie-Sophie de Waubert et Yumi Yang vont diriger Ubisoft Paris et Santa Monica Studios, auxquels on doit des titres mondialement célèbres comme God of War. Une super nouvelle pour l’industrie, même s’il reste du boulot.
On a tout dit tout écrit sur la trop petite place occupée par les femmes dans l’industrie du jeu-vidéo. Et pourtant 80% des gens qui y bossent sont encore des mecs : on se dit que les choses avancent pas aussi vite qu’il le faudrait. Sauf si… Sauf si on prend sa loupe pour se focus sur cette semaine, où deux femmes, Marie-Sophie de Waubert et Yumi Yang, sont devenues les boss de studios majeurs : Ubisoft Paris et Santa Monica. Pour ceux au fond qui ne suivaient pas, c’est à ces deux teams qu’on doit certains des plus gros jeux de ces dernières années. Par exemple : Ghost Recon Wildlands, Breakpoint ou Watch Dogs 2 chez Ubisoft Paris, et tous les God of War chez Santa Monica Studio. Quand même. Ce sont donc désormais deux meufs (et surtout deux pures capitaines d’industrie) qui vont gérer l’avenir de ces licences qu’on considère souvent comme « masculines ».
Quand on prend un peu de recul, on constate qu’il y en a, des femmes à la tête de gros studios. Pas des masses, mais quand même : Siobhan Reddy chez Media Molecule par exemple, développeurs du jeu Dreams récemment acclamé par la critique ; Jade Raymonds, productrice du premier Assassin’s Creed et aujourd’hui responsable des exclus chez Google Stadia ; ou encore Shannon Studstill, ancienne patronne de Santa Monica elle aussi partie chez Google pour diriger un studio. Les femmes commencent à se faire une place même si l’écrasante majorité des postes continue d’être occupée par des hommes. 8 hommes pour 2 femmes dans l’industrie… Les jeux sont développés par des mecs et pour des mecs alors qu’un joueur sur deux est une joueuse.
Parce que des boss féminins, c’est top, mais il faut aussi penser aux employées qui travaillent dans ces studios et se bouffent des remarques sexistes toute la journée. Comme chez Riot Games par exemple (League of Legends), dont Kotaku a dénoncé l’an dernier la culture du sexisme avec une longue (et terrible) enquête. « Y’a beaucoup beaucoup de mecs et très peu de meufs dans la chaîne de production des jeux-vidéo », dénonçait encore vendredi matin sur France Inter Lucie Schlindwein, de l’asso ‘Women In Games’, qui milite pour une meilleure place des femmes dans l’industrie. Pour elle, si les femmes sont si peu représentées dans le JV, c’est parce qu’elles « manquent de modèles ». Comme des patronnes badass qu’elles peuvent regarder en mode « allez, plus tard moi aussi je serai à la tête d’un studio », ou alors, tout simplement, des développeuses qui s’éclatent dans leur boulot sans avoir à subir le sexisme ambiant.
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