Trouble bipolaire : les symptômes révélateurs

Non, si vous passez du rire aux larmes en un rien de temps, vous n’êtes pas forcément atteint.e de bipolarité. Maladie psychiatrique chronique, la bipolarité est bardée de stéréotypes. Et elle est encore mal prise en charge. 

Un rapport de l’association Bipolarité France avec Unafam, Fondation Pierre Deniker et Bipolar UK, publié le 30 mars 2023 dévoile qu’un tiers des malades voient leur diagnostic confirmé plus de 10 ans – voire 15 ou 20 ans selon les témoignages – après les premiers symptômes. 

Caractérisés par des troubles récurrents de l’humeur, ces signes peuvent tromper. Si bien que la bipolarité est souvent confondue avec d’autres troubles comme la dépression ou les manifestations d’une addiction. Outre l’impact prégnant sur la santé mentale ou les relations personnelles, les conséquences d’un mauvais diagnostic des troubles bipolaires peuvent aller jusqu’aux pensées suicidaires voire au passage à l’acte, alerte Bipolarité France.

Entre phase maniaque et dépressive, les signes variés du trouble bipolaire

Anciennement dénommée maniaco-dépression ou psychose maniaco-dépressive, la bipolarité se singularise par son alternance entre épisodes maniaques et dépressifs.

Lorsqu’il s’agit d’un trouble bipolaire de type 1, le.a malade sera secoué.e par un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes accompagnés ou non d’épisodes dépressifs majeurs.

Le type 2 est associé à au moins un épisode dépressif majeur avec une hypomanie. 

Par épisode maniaque – ou hypomaniaque lorsque c’est plus léger – l’Académie de médecine entend « un état révélateur d’un dérèglement de l’humeur manifesté par une excitation psychique et motrice euphorique ». Ce regain anormal d’énergie et de confiance en soi peut s’exprimer par une hypersexualité, des dépenses inconsidérées, des fuites d’idées ou des décisions incongrues. Le filtre social du ou de la patiente est altéré, et la critique devient très difficile à accepter, décrit Vidal.

Plus la phase maniaque est haute, plus la chute vers la phase dépressive sera brutale. D’un coup, le ou la malade va côtoyer des émotions très négatives, relatives à la tristesse, l’accablement jusqu’à la démotivation totale. Fatigue, troubles du sommeil et de l’appétit, dépression sévère … ces bas peuvent durer deux à trois fois plus longtemps que les hauts.

Bipolarité : quand apparaissent les premiers symptômes ? 

Ces deux états se succédant sans possibilité de les contrôler, le.a patient.e peut s’exposer à des comportements à risque, souffrir d’un isolement social, de difficultés scolaires ou professionnelles. Sa santé mentale peut aussi s’en voir gravement atteinte. 

Selon les chiffres de Bipolarité France, 1 malade sur 2 fera au moins une tentative de suicide dans sa vie, dont 15 % en décèderont. « Au-delà des fluctuations de l’humeur non traitées, le risque est que d’autres troubles s’y associent tels que les troubles anxieux et les addictions », ajoute le Pr Chantal Henry, directrice scientifique de la Fondation Pierre Deniker, dans un communiqué.

Si l’on estime que la majorité des patient.e.s voient surgir leurs symptômes à l’orée de leurs 25 ans, 19 % des répondants à l’enquête menée par Bipolarité France évoquent une apparition des premiers signes avant 15 ans. Âge où il est d’autant plus difficile de s’exprimer ou d’être entendu. En ce sens, l’association martèle que diagnostiquer au plus vite les troubles bipolaires « représente un enjeu majeur de santé publique ».

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