Les journalistes n’ont pas bonne presse auprès de la police en ce moment. Après la garde à vue de la journaliste du site d’investigation Disclose, Ariane Lavrilleux, trois confrères de Libération ont été convoqués jeudi par la police judiciaire de Lille au sujet d’une série d’articles sur la mort d’un jeune Roubaisien tué par un policier. Le journal a dénoncé « une procédure inadmissible ».
S’exprimant dans un communiqué, la Société des journalistes et du personnel (SJPL) et la direction de Libération y ont vu « une nouvelle tentative d’intimidation », dans « la foulée de la perquisition et de la garde à vue » d’Ariane Lavrilleux, qui indigne la profession depuis mardi.
Entendus en tant que suspects
Selon le journal, ses reporters Ismaël Halissat, Fabien Leboucq et Antoine Schirer étaient convoqués jeudi « pour être entendus en tant que suspects sous le régime de l’audition libre par la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille ». En cause, la « publication d’une série d’articles sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier de la BAC, à Neuville-en-Ferrain (Nord) », le parquet ayant retenu les motifs d’infraction de « violation du secret de l’instruction », « recel de violation du secret de l’instruction » et « diffamation publique à raison de la fonction ou de la qualité de dépositaire de l’autorité publique ».
« Dans leur enquête, les journalistes de Libération soulignent les manquements de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) et de la juge d’instruction dans la conduite des investigations concernant la mort d’Amine Leknoun », poursuivent la SJPL et la direction. Pointant un « gaspillage des ressources de la police et de la justice », elles dénoncent une procédure « indigne d’un pays démocratique où la liberté de presse ne doit en aucun cas être entravée ».
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