Qui n’a pas salivé devant l’émission culinaire de M6 le mercredi soir ? Voilà 13 années que le concours Top Chef nous régale les yeux avec des candidats toujours plus créatifs et leurs plats (qui ont l’air) grandioses.
Vous en avez certainement rêvé, Marie Claire l’a fait. Du flambadou d’Adrien Cachot, aux crevettes de Yoni Saada, la rédaction a testé les tables de plusieurs candidats emblématiques du show télévisé. Dans leurs restaurants respectifs, certains chefs ou certaines cheffes ont misé sur des plats qui ont bluffé les jurés de l’émission, d’autres ont préféré tourner la page et se concentrer sur leur cuisine.
Après les avoir vu évoluer à l’écran, et imaginé très fort les saveurs de leurs assiettes, nous sommes allées découvrir leur personnalité pour de vrai. Dans cette sélection non-exhaustive, vous retrouvez principalement les restaurants que nous avons eu la chance de goûter, mais aussi ceux qui nous tentent beaucoup.
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Louise Burrat, saison 13, Les soirées royales Ladurée
La grande gagnante de la saison 2022 a pris les rênes de La Maison Ladurée et son adresse rue Royale à La Madeleine. Tout remplissant un cahier des charges floral et sucré, propre aux créations de la marque centenaire, Louise Bourrat parvient à surprendre et secouer le palais.
Dès le cocktail, entre gorgée iodé à l’huître façon old fashioned ou bien boisson épicée au sirop de harissa, on retrouve l’esprit créatif et provocateur de la cheffe de 28 ans. Les mises en bouche, elles, sont percutantes et régressives, dans la lignée du salon de thé revisité Ladurée. Le faux-gras (foie-gras vegan) surprend par sa gourmandise tandis qu’à l’inverse, le dessert de riz au lait coco étonne par son extrême légèreté, relevée par des pointes de yuzu bienvenues et du riz grillé croquant.
Lavande, hibiscus, jasmin, coquelicot… les fleurs ont la part belle tout au long de la dégustation en cinq temps et accompagnent chaque bouchée dans des mariages parfois déroutants. Mais si Ladurée a choisi l’audace de la cheffe Bourrat, c’est bien parce que cette dernière compte bien marquer les esprits. Et c’est le cas.
Ladurée Paris Royale, 16 rue Royale 75008 Paris – Du mardi au samedi de 19h30 à 22h30 – Jusqu’au 27 octobre 2023
Yoni Saada, saison 4, Phénice (75009)
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Phénice
Direction la méditerranée, si chère au demi-finaliste de la saison 4 de Top Chef. Yoni Saada a investi le restaurant de l’Hôtel de Nell et offre une carte gourmande, de saison et accessible. On retrouve les mets et les épices fétiches du sud de l’Europe et au-delà. L’ambiance raffinée des lieux n’empêche pas la convivialité autour d’une finger food ensoleillée à partager : houmous au praliné, labnè et boutargue…
En entrée, on craque pour la pita au manchego et à la truffe, ou les couteaux à l’oseille servis tièdes. Puis, on se laisse tenter par un poulet panko avec son jus au zaatar ou encore le filet de bœuf au jus et pickles de pistaches. Enfin, on retombe en enfance, façon promenade en bord de mer, avec les churros au caramel fleur d’oranger et pâte à tartiner aux noisettes, ou avec l’excellente glace achta venue de l’enseigne parisienne Bachir.
Après le repas une seule envie : buller à l’ombre.
Phénice, 9 Rue du Conservatoire, 75009 Paris. Testé par la rédaction.
Bagnard et Zaza
Le roi des pop-up food a également lancé Zaza (Pitas et cuisine levantine) et Bagnard (cuisine méditerranéenne) : deux adresses qui transforment nos pauses déjeuners en invitations au voyage.
Mention très très spéciale pour la brick de la goulette, dont on ne se lasse pas. Même après la 14ème fois.
Bagnard Saintonge, 58 Rue de Saintonge 75003 Paris ; Bagnard Augustin, 7 Rue Saint-Augustin 75002 Paris ; Zaza 51 passage Choiseul, 75002 Paris. Testés à emporter par la rédaction.
Pierre Sang, saison 2, Pierre Sang in Oberkampf (75011)
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Oberkampf
C’est une expérience à part que d’aller dîner chez Pierre Sang, Oberkampf. L’équipe se met en quatre pour nous emmener dans une promenade gustative détonante en six assiettes, de l’amuse-bouche au dessert.
On aime la proximité avec le chef et les commis qui montent les assiettes devant nos yeux ébahis. Les plats qui rivalisent de gourmandise. Les teintes asiatiques qui font exploser nos papilles.
Et ce jeu, façon jury de Top Chef, qui consiste à déguster à l’aveugle et de tenter de deviner ce qui compose notre plat.
Pierre Sang in Oberkampf, 55 Rue Oberkampf, 75011 Paris – Testé par la rédaction
Adrien Cachot, saison 11, Le Perchoir (75011)
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Le Perchoir de Ménilmontant (événement terminé)
La production du l’avait mis en garde, craignant que sa nonchalance ne crispe. Mais Adrien Cachot a complètement séduit les téléspectateurs lors de son passage dans la saison 11 de Top Chef en 2020. Créatif, spontané et d’un calme olympien (un brin inquiétant pour son chef de brigade Paul Pairet quand le chrono tourne), le chef girondin a certainement été le candidat le plus apprécié de l’histoire du concours culinaire. Sa saison, portée par la disponibilité des Français confinés, a battu des records d’audience.
Quoi de moins étonnant, donc, qu’une ruée sur les réservations lorsqu’il a pris en main les cuisines du restaurant du Perchoir de Ménilmontant. « C’était inimaginable cet engouement, c’est même too much parfois », nous confie-t-il en fin de service. Ce passage éphémère (les réservations vont jusqu’à la fin du mois d’avril 2022) dans le 11ème arrondissement de Paris, c’est l’occasion pour lui de « s’amuser » et de présenter les plats qui ont bluffé les jurés de l’émission aux consommateurs.
« On fait peu de couverts donc c’est tranquille », se réjouit-il derrière les rideaux qui le séparent de la salle. Dans ce petit couloir, il y a la queue, plusieurs clients espèrent voir celui qui a régalé leurs yeux tous les mercredis soir en confinement, avant de régaler leurs papilles. Et les nôtres, donc.
Enfin, on peut goûter à sa fameuse huître au flambadou, dont la gourmandise fumée déroute. Ou encore son dessert-phare, l’audacieux « retour de chasse », un gobelet de sucre en trompe-l’œil sur un lit chocolaté façon mousse des bois.
Que ce soit dans le concours ou à la table du Perchoir Ménilmontant, Adrien Cachot impressionne par son audace et sa gourmandise. Sa croquette de cervelle de veau façon mapo est impressionnante, même dans la bouche de ceux qui exècrent les abats – que le chef se plaît à revisiter. On est stimulé et titillé par toutes les saveurs qu’on s’échine à deviner au fil des plats.
Plusieurs fois, Adrien Cachot avait éconduit les équipes de M6 qui voulaient le voir dans Top Chef, avant de « craquer » en 2020. Il ne le cache pas, le chef avait besoin d’argent pour mener à bien ses projets. Et s’il n’a pas remporté le concours, sa popularité, qui ne décroît pas, assure ses futurs projets.
Au moment de le rencontrer, Adrien Cachot est sur deux coups, l’un est « le projet d’une vie » qu’il espère voir se concrétiser en septembre. On sera au rendez-vous.
Perchoir de Ménilmontant, 14 Rue Crespin du Gast, 75011 Paris. Testé par la rédaction.
Kelly Rangama, saison 8, Le Faham (75017)
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La Réunionnaise Kelly Rangama a voulu rendre hommage à son île natale en ouvrant son restaurant le Faham, du nom d’une orchidée endémique locale. Des origines qu’elle a toujours mises en avant dans ses plats.
Récompensée d’une étoile au Guide Michelin, la jeune cheffe propose une carte exotique et élégante. Preuve que l’on n’a pas besoin d’arriver en finale du concours Top Chef pour briller par sa cuisine.
Le Faham, 108 Rue Cardinet, 75017 Paris. Pas encore testé par la rédaction.
Sarah Mainguy, saison 12, Vacarme (44000)
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Vacarme
La finaliste de Top Chef 2021, qui a marqué l’émission avec des plats tournés sur la cuisine végétale, officie désormais à la tête du restaurant Vacarme à Nantes. Un bistrot branché du quartier historique Bouffay.
« Cafés Savants, Gamelles Rythmées, Vins Vivants », résume l’équipe sur son compte Instagram. La carte, en apparence simple, s’accompagne d’une cave de vins naturels.
Vacarme, 5 Rue des Bons Français, 44000 Nantes. Pas encore testé par la rédaction.
Mory Sacko, saison 11
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Sa créativité a marqué les téléspectateurs de Top Chef. Un an après avoir ouvert sa propre table, le jeune Mory Sacko a décroché une étoile, à 29 ans.
Inspiré, le chef propose une rencontre métissée entre deux cultures aux antipodes, l’Afrique et le Japon, cristallisée dans le nom de son restaurant : MoSuke. « Mo », c’est pour Mory, et « Suke », c’est un hommage à Yasuke, unique samouraï noir ayant existé.
De la patate douce au wasabi, il n’y a un coup de fourchette.
Mosuke, 11, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris. Pas encore testé par la rédaction.
Pierre Augé, saisons 1 et 5, La Maison du Petit Pierre (34500)
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La Maison de Petit Pierre
À Béziers, c’est une institution. En famille, en amoureux, entre amis, pour une occasion un peu spéciale, on s’attable dans l’une des salles chaleureuses du restaurant qui appartenait au père de Pierre Augé avant lui. Aux murs, on ne peut que constater l’héritage familial du chef, dont les photos de famille touchantes s’étalent partout.
Viandes en sauce, gambas, topinambours, truffes, châtaignes fumées, salsifis… Au menu de cet hiver, beaucoup de légumes et de condiments de saison, servis dans une farandole de plats surprises, tous plus gourmands les uns que les autres. Pierre Augé a peur de l’étiquette « terroir français » qui peut lui coller à la peau, mais il s’attèle quand même à proposer des aliments en lien avec sa région, cuisinés avec justesse et générosité.
L’aventure Top Chef, c’était il y en 2014. Mais des années après, Pierre Augé s’étonne de recevoir des admirateurs de la première heure, venus des quatre coins du monde. « Un jour un couple m’a dit qu’il était venu spécialement à Béziers pour goûter à ma cuisine, je ne les ai pas cru… C’est dingue ! », raconte-t-il volontiers, bien qu’il soit un peu ennuyé par l’exercice des questions-réponses, notamment quand elles concernent Top Chef.
Lui ne regarde plus l’émission depuis un moment. « Elle a beaucoup changé », estime le chef. S’il concède que Top Chef est aujourd’hui « un révélateur de talent bien casté et bien produit », il n’est pas emballé par la popularité qui accompagne les candidats, notamment l’engouement sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ces plateformes servent pourtant aux cuisiniers de surfer sur leur popularité naissante, de fidéliser leur clientèle et de se lancer sans être obligés d’atteindre les finales du concours.
Depuis son passage, plusieurs collaborations télévisées ou pour des marques, à Paris, ont été proposées à Pierre Augé. « Mais ça ne m’intéresse pas ». Son cœur est ici, à Béziers, dans le restaurant familial qu’il tient depuis 2009 et qu’il cherche à renouveler constamment.
Pierre Augé se souvient, avec nostalgie, d’une époque où « [il mettait] carrément la cuillère [lui]-même dans la bouche du client ». « Je me suis un peu calmé dernièrement, mais là mes enfants ont grandi, je vais partir un peu en vrille, faire des folies », promet-il.
La Maison du Petit Pierre, 22 avenue Pierre Verdier, 34500 Béziers. Testé par la rédaction.
Arnaud Baptiste, saison 10, Les Mérovingiens (93160)
https://www.instagram.com/p/CV0pnu3NWdf/
Les Mérovingiens
Ne vous laissez pas duper par sa dénomination brasserie. L’établissement Les Mérovingiens a une carte moderne, recherchée et d’un excellent rapport qualité-prix. Pour sa troisième et dernière table, le chef étoilé Jacky Ribault a choisi Arnaud Baptiste, titi parisien fonceur de la saison 10 de Top Chef, délocalisé extra-muros pour notre plus grand plaisir.
C’est sur Instagram que l’ancien candidat a contacté le propriétaire de Qui plume la lune et L’Ours. « Il voulait faire ses preuves, il était très motivé », se souvient Jacky Ribault. Après quelques essais, et de longues discussions décontractées, ça match.
Ce nouvel établissement, situé à une quinzaine de minutes du RER, est l’endroit idéal pour découvrir la cuisine du candidat, qui a mis la main à la carte. « Arnaud apporte de l’audace, de la jeunesse, et moi je le recadre », rigole-t-il.
Les Mérovingiens, ce sont de grandes tablées cosys, des lustres en forme de couronnes et des rideaux faits sur-mesure en cotte de mailles. Mais aussi un espace de vie, le restaurant étant ouvert sept jours sur sept jusqu’à 23h. En face, le chef ouvre une boucherie et une boulangerie, un vrai village de Gaulois, en moins rustre. L’Histoire est présente, mais pas encombrante, sur ce lieu bâti près des ruines d’une nécropole mérovingienne découverte en 2017.
À la carte, le meilleur de la gastronomie française, sans chichis. Une entrecôte qui arrive à table sur un lit de romarin fumant, un risotto d’escargot aux herbes et au cacao, ou encore une pièce de bœuf fondante servi avec des coquillettes.
On traîne volontiers après le repas, alors que les gens affluent à toute heure.
Coline Faulquier, saison 7, Signature (13008)
https://www.instagram.com/p/Ca3MNano5Zx/
La finaliste de Top Chef 2016 a décroché une étoile au Guide Michelin en réinterprétant les classiques de la Provence.
La part belle est faite aux produits de la mer, au printemps ce sont les gambas. Coline Faulquier s’est également attaquée à un incontournable des tables du Sud : l’aïoli. Revisité façon glace il est devenu le plat signature de son Signature.
Pour le déjeuner, la cheffe propose un menu accessible qui permet aux plus petites bourses de découvrir son univers.
180 rue du Rouet,13008 Marseille. Pas encore testé par la rédaction.
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