Tisanes, décoctions et infusions : des boissons multifonctions !

Les remèdes de grands-mères s’offrent une nouvelle jeunesse. Et ils ont tout pour nous plaire : leur simplicité et leur efficacité d’abord, mais aussi leur très grande accessibilité et leur coût modique.

Restez informée

Et si se soigner redevenait un geste fait en conscience et en harmonie avec la nature ? Et si le rendez-vous médical se traduisait autrement que par une longue liste de médicaments sur une ordonnance ? Utopie, hérésie ? Pas forcément ! En écoutant son corps et en apprenant à cerner ses faiblesses, on peut prévenir, calmer ou réparer les petits bobos sans passer obligatoirement par la pharmacie. À notre portée, la nature regorge de possibilités. Sans jouer aux apprentis sorciers – car naturel ne veut pas forcément dire non-toxique – s’intéresser à ce type de soins ouvre la porte à de nouvelles explorations et à de vrais soulagements.

Reste à découvrir ce à quoi nous sommes le plus sensibles. Voire, pourquoi pas, concocter soi-même quelques remèdes. Car y mettre du sien est un vrai plus : l’implication du patient dans le choix de son traitement renforce aussi sa santé. Sur tous les continents, l’homme a peu à peu développé une médecine traditionnelle qui s’est transmise jusqu’à nous. Plusieurs de ces solutions ont d’ailleurs, depuis, été validés par la science et parfois copiés ou imités par la chimie de synthèse. Faites votre choix !

Se soigner avec des boissons naturelles

L’infusion se prépare avec les parties jeunes et tendres de la plante sur lesquelles on verse de l’eau frémissante (plus chaud, on risque de dégrader les vitamines). La décoction est réservée aux zones plus dures : écorce, bois, racine, grains. La tisane désigne indifféremment les deux précédents termes. Généralement, on verse une cuillerée à café de plante(s) dans un quart de litre d’eau froide, que l’on porte à ébullition à couvert puis qu’on laisse frémir. Les tisanes infusent cinq à dix minutes avant d’être filtrées et consommées.

Au moindre doute ou questionnement, mieux vaut s’adresser à un spécialiste. La formation d’herboriste a été officiellement interdite par une loi du maréchal Pétain, en 1941 ! Seule une poignée d’entre eux, généralement pharmaciens, exerce encore en France. Désormais, ce sont donc les herbalistes diplômés qui peuvent commercialiser les 148 plantes médicinales autorisées. Ils sauront vous orienter sur les propriétés et le dosage des plantes, à choisir bio. Parmi les incontournables à stocker chez soi, il y a la verveine citronnelle, qui soulage les ballonnements ou les petites indigestions et favorise le sommeil. Le ginkgo biloba, au potentiel antioxydant, ralentit le vieillissement cellulaire. Il est indiqué dans les troubles de la mémorisation, pour la prévention du déclin cognitif, des AVC et des acouphènes, notamment précise la phytothérapeute Caroline Gayet. Enfin, les feuilles de cassis, à raison de deux à quatre tasses quotidiennes en dehors des repas, ont un effet diurétique, mais aussi anti-inflammatoire et antioxydant. Elles font des merveilles contre les douleurs d’arthrose et de rhumatisme. « À prendre en cure de vingt jours chaque mois », conseille Christine Cieur, formatrice en phyto-aromathérapie.

Et si je veux me lancer dans la cueillette ?

Claudine Luu recommande dans un premier temps de se concentrer sur les variétés qu’on est sûre de reconnaître : la pâquerette dont une tisane de fleurs fraîches aide le transit intestinal, le plantain qui, écrasé, soulage les plaies et les piqûres, ou le genévrier, dont les baies et quelques branches peuvent être jetées dans le bain pour soulager arthrite, rhumatisme et affections cutanées (en cure). Pour conserver les plantes, il faut d’abord les trier et les émonder, puis les faire sécher sur un linge blanc, à l’abri du soleil. On les remue de temps en temps en attendant qu’elles deviennent craquantes. On peut alors les transférer en bocaux : elles sont prêtes à l’emploi et peuvent se garder au moins un an ! En plus d’être utilisables en tisanes, vos récoltes peuvent constituer une base de lotions calmantes (tilleul ou lavande), de remèdes contre les contusions (sauge et arnica), les rhumatismes (ortie et feuilles de frêne)… Avec un peu plus de savoir-faire, on peut aussi confectionner des baumes, crèmes ou hydrolat qui permettent d’avoir toujours sous la main de quoi soulager le corps. Pour parfaire vos connaissances, les stages ou ateliers découvertes des plantes sauvages ou médicinales vous feront faire des pas de géants.

Merci à Claudine Luu, botaniste et docteur en pharmacie, auteure de « 1 000 remèdes à faire soi-même », éd. Terre Vivante et Christine Cieur, formatrice en phyto-aromathérapie.

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