Plusieurs pays viennent de suspendre le vaccin anti-Covid AstraZeneca après des cas de thrombose survenus chez certains patients. Aucun lien entre l’administration de ce sérum et ces événements thromboemboliques n’a pour l’heure été établi. Mais qu’est-ce que la thrombose et comment reconnaître les premiers symptômes ? On fait le point.
Restez informée
50 à 100.000. C’est le nombre de cas de thrombose veineuse recensés en France chaque année. Aussi appelée phlébite, elle se caractérise par la formation d’un caillot sanguin dans une veine, bloquant totalement ou partiellement la circulation sanguine. La thrombose veineuse apparaît le plus souvent au niveau des membres inférieurs.
Il existe deux types de thromboses veineuses : la thrombose veineuse superficielle, qui touche les veines de petit calibre situées sous la surface de la peau, et la thrombose veineuse profonde, qui concerne les veines de plus gros calibre. Cette dernière est plus grave, notamment parce qu’elle est associée à un risque d’embolie pulmonaire, car le caillot sanguin peut migrer jusqu’à l’artère pulmonaire.
Quelles sont les causes de la thrombose veineuse ?
Différents facteurs de risques peuvent favoriser une thrombose veineuse. Elle peut être due à une stagnation du sang dans les veines, pouvant survenir lors d’une immobilisation prolongée en cas de port d’un plâtre, de longs voyages ou encore d’opération chirurgicale.
Une hypercoagulabilité du sang, autrement dit une augmentation anormale de la vitesse de coagulation du sang, peut également être en cause : elle peut survenir à cause d’une prédisposition génétique, d’une grossesse, en cas d’obésité, à cause de certains médicaments comme une contraception hormonale ou encore en cas de tabagisme. L’âge constitue également un facteur de risque de la thrombose veineuse.
Thrombose veineuse : quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
La thrombose veineuse peut être asymptomatique ou être à l’origine de symptômes peu spécifiques. Il apparaissent à cause du blocage de la circulation sanguine par le caillot. Les manifestations de la thrombose veineuse peuvent alors être :
- une douleur au niveau de la veine touchée ;
- une sensation de lourdeur dans le membre concerné ;
- un œdème, autrement dit un gonflement au niveau du membre touché ;
- un durcissement de la zone concernée ;
- une rougeur ou une coloration bleuâtre/violette ;
- une sensation de chaleur au niveau du membre touché ;
Comment poser le diagnostic de la thrombose veineuse ?
Le diagnostic de la thrombose veineuse superficielle repose sur un examen clinique et sur un interrogatoire du patient. En cas de suspicion de thrombose veineuse profonde, un dosage sanguin des D-dimères, des substances provenant de la formation d’un caillot, est prescrit. Si le dosage est positif, une échographie doppler est également prescrite afin de visualiser le blocage du flux sanguin.
Quelles sont les complications de la thrombose veineuse ?
Le risque de récidive de la thrombose veineuse est de 10 à 30 % l’année qui suit sa survenue. La phlébite peut également être à l’origine de complications, parmi lesquelles on retrouve la maladie post-phlébitique, qui peut également survenir dans 20 à 50 % des cas. Elle peut se manifester par une sensation de lourdeur, des varices ou encore des œdèmes.
La conséquence la plus grave de la thrombose veineuse est sans nul doute l’embolie pulmonaire. Chaque année, 40.000 cas sont recensés en France et 10 à 20.000 personnes décèdent d’une embolie pulmonaire. Ce phénomène est dû à la migration du caillot sanguin jusqu’à l’artère pulmonaire. Il s’agit d’une urgence vitale, qui peut se manifester par les symptômes suivants :
- une douleur dans la poitrine ;
- un essoufflement ;
- de la toux ;
- des crachats de sang ;
- de la tachycardie;
- une perte de connaissance.
Thrombose veineuse : comment la traiter ?
Pour traiter la thrombose veineuse superficielle, une compression est mise en place. Dans certains cas, un traitement anticoagulant peut également être prescrit. Le traitement de la thrombose veineuse profonde repose quant à lui sur la prise d’anticoagulants, qui doivent être prescrits le plus rapidement possible. « Généralement, les patients reçoivent initialement une héparine injectable pendant 5 à 7 jours, suivie d’un traitement à plus long terme par un médicament oral », peut-on lire sur le site du Manuel MSD.
Sources : l’Assurance maladie, Vidal, l’Inserm, le Manuel MSD et la Fédération Française de Cardiologie.
A lire aussi :
⋙ Vaccin AstraZeneca : comment repérer un éventuel problème de coagulation ?
⋙ Phlébite : tout savoir sur la thrombose veineuse
⋙ Embolie pulmonaire : comment reconnaître les symptômes ?
Source: Lire L’Article Complet