Testicule gonflé : les différentes causes et les meilleures solutions

Quelles peuvent être les causes d’une augmentation de volume d’un testicule ? On fait le point avec un chirurgien urologue.

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Comment savoir si on a un problème au testicule ?

Première chose à savoir : chez l’homme, les deux testicules sont habituellement (à peu près) symétriques.

Situés sous la verge, les testicules ont pour rôle principal la spermatogenèse, c’est-à-dire la production de spermatozoïdes :  » à l’inverse des ovaires chez la femme, ils sont situés à l’extérieur du corps car la production des spermatozoïdes nécessite une température d’environ 2°C inférieure à celle de l’organisme, soit 35°C au lieu de 37°C  » explique le Dr. Jean-Georges Guerin-Wallner, chirurgien urologue.

Les testicules sont enveloppés dans deux  » sacs  » : l’enveloppe extérieure (la bourse) et l’enveloppe intérieure (le sac vaginal).

J’ai un testicule gonflé, dois-je aller consulter ?  » Il n’y a pas de petite anomalie du testicule, affirme le chirurgien urologue. La moindre boule, petite ou grosse, la moindre zone dure au toucher, la moindre asymétrie… doit faire l’objet d’un rendez-vous chez le médecin traitant qui pourra éventuellement rediriger le patient vers un urologue. Le cancer du testicule se soigne bien lorsqu’il est pris en charge de façon précoce : il s’agit du premier cancer chez l’homme entre 15 et 40 ans.  » Il est à noter que, dans la majorité des cas, le problème de testicule gonflé est unilatéral (d’un seul côté, donc).

À savoir.  » Dans 2 cas sur 10, le diagnostic du cancer du testicule est permis grâce à un rendez-vous chez le médecin pris par une femme de l’entourage du patient  » affirme le spécialiste. Pour la santé des hommes, les femmes ont aussi un rôle à jouer !

Testicule gonflé : l’hydrocèle, une pathologie bénigne

On l’a dit : chaque testicule est enveloppé dans deux  » sacs  » – la bourse et le sac vaginal. Le sac vaginal produit un liquide (semblable à de l’eau) dans lequel baigne le testicule.

Problème : en raison d’un traumatisme (un choc, un coup ou une chute au niveau de l’entrejambe, par exemple) ou de façon idiopathique (comprendre : sans cause identifiable), ce liquide peut s’accumuler dans le sac vaginal – on parle d’hydrocèle.

Symptômes. En cas d’hydrocèle, le testicule apparaît enflé : il n’est toutefois ni rouge, ni chaud au toucher, ni douloureux (la palpation est indolore). L’hydrocèle est très fréquente.

Traitement. Après l’examen clinique, l’échographie testiculaire est l’examen de référence pour diagnostiquer une hydrocèle.  » Si l’hydrocèle est gênante au quotidien, le traitement est chirurgical : sous anesthésie générale, on vient inciser le raphé (semblable à une  » couture « ) entre les deux bourses pour vider le liquide excédentaire et enlever la partie du sac vaginal qui produit trop de liquide  » explique le Dr. Guerin-Wallner.

Réalisée en ambulatoire (on ne dort pas à l’hôpital), cette intervention chirurgicale dure environ 30 minutes :  » en cas de travail de bureau, l’arrêt maladie n’est pas nécessaire « .

Testicule gonflé : cela peut être un kyste de l’épididyme

Après leur fabrication au cœur des testicules, les spermatozoïdes rejoignent un premier canal (l’épididyme) puis un second (le canal déférent). On parle de kyste de l’épididyme lorsqu’une  » boule de liquide  » se forme sur la paroi du canal épididymaire, au contact du testicule.

Symptômes. Le kyste de l’épididyme est palpable à l’examen clinique : concrètement, on sent une  » boule  » à côté du testicule qui est molle au toucher et qui ne fait pas mal. La palpation est indolore.

Traitement. Lorsqu’il est petit, le kyste de l’épididyme ne nécessite pas forcément de traitement : une surveillance peut être mise en place. En revanche, lorsqu’il est gênant au quotidien (lorsqu’on conduit ou lorsqu’on croise les jambes, par exemple), le kyste peut être retiré par chirurgie : l’intervention est réalisée en ambulatoire (on ne dort pas à l’hôpital) et sous anesthésie générale.

Testicule gonflé : l’orchite ou l’orchiépididymite

L’orchite (que l’on appelle aussi  » orchiépididymite  » en langage médical) désigne une infection du testicule : «  il s’agit généralement d’une infection urinaire qui se propage de façon rétrograde, en remontant le canal déférent et l’épididyme chez l’homme  » note le Dr. Guerin-Wallner. Le plus souvent, les bactéries Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae sont responsables.

Symptômes. L’orchite ou l’orchiépididymite se caractérise par des symptômes inflammatoires : le testicule concerné est rouge, enflé (on constate une augmentation de volume), chaud au toucher et douloureux. Plus rarement, on peut constater de la fièvre ou un écoulement (en cas d’infection sexuellement transmissible, notamment).

Traitement. Le diagnostic d’orchite est posé à la suite d’un examen clinique et d’une analyse d’urine. Un traitement antibiotique (antibiothérapie) est ensuite mis en place : il est associé à du repos.

Testicule gonflé : et si c’était un cancer du testicule ?

Environ 2000 nouveaux cancers du testicule sont diagnostiqués chaque année en France : cette maladie est dite  » de bon pronostic  » lorsqu’elle est prise en charge de façon précoce. Le taux de survie à 10 ans est supérieur à 90 %.

Symptômes. Le cancer du testicule peut se manifester à travers une augmentation de volume du testicule, mais aussi (et surtout) par l’apparition d’une  » zone dure  » dans la bourse à la palpation. Celle-ci est indolore.

Traitement. Le diagnostic de cancer du testicule est posé par le médecin urologue après un examen clinique et une échographie testiculaire. Un dosage des marqueurs biologiques du cancer du testicule peut également être prescrit : il s’agit d’une prise de sang. Le traitement principal du cancer du testicule, c’est l’ablation :  » une prothèse testiculaire pourra être proposée « .

Le conseil du médecin :  » je recommande aux hommes de procéder à une auto-palpation de leurs testicules une fois par mois, sous la douche ou après la douche, conseille le chirurgien urologue. Il ne faut pas hésiter à consulter en cas d’anomalie : dans la majorité des cas, le problème est bénin. « 

Merci au Dr. Jean-Georges Guerin-Wallner, chirurgien urologue à la Polyclinique du Parc à Caen (groupe ELSAN).

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