Syndrome des loges : une compression du muscle très (très) douloureuse

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Le syndrome des loges concerne les sportifs, mais pas seulement. On fait le point sur cette compression musculaire douloureuse.

Syndrome des loges : de quoi parle-t-on ?

Petite leçon de médecine express. Les muscles de notre corps sont enveloppés dans un tissu conjonctif que l’on appelle  » aponévrose  » ou  » fascia « . Ce tissu (principalement composé de fibres de collagène) est souple et élastique : son rôle est d’envelopper et de protéger le muscle.

Le syndrome des loges, c’est quoi ? On parle de syndrome des loges lorsqu’il y a une compression du tissu musculaire : celle-ci peut être liée à une augmentation anormale du volume du muscle ou à une perte d’élasticité de l’aponévrose.

 » C’est un conflit contenant-contenu, détaille le Dr. Marc Perez, médecin du sport et ostéopathe. Le muscle gonfle et prend du volume, ou la loge musculaire (l’aponévrose) n’est pas suffisamment extensible pour le contenir : le muscle se retrouve alors comprimé et cela entraîne une ischémie, c’est-à-dire un défaut d’irrigation vasculaire et d’oxygénation du tissu musculaire, ainsi qu’une compression nerveuse. « 

Personnes à risque : qui est concerné par le syndrome des loges ?

Le syndrome des loges existe sous deux formes : il peut être aigu ou chronique.

Le syndrome des loges aigu peut résulter d’un choc ou d’un traumatisme : il concerne en particulier les personnes accidentées (accidents de la route, chutes violentes…) et les sportifs (par exemple : chez le footballeur, en raison d’un tacle brutal au mollet). Il peut aussi se rencontrer chez les personnes munies de plâtres ou de bandages trop serrés. Le syndrome des loges aigu relève de la traumatologie : c’est une urgence orthopédique car le nerf peut être abîmé !

Le syndrome des loges chronique se constate plutôt chez les personnes qui répètent les mêmes mouvements à longueur de journée : les sportifs (course d’endurance, tennis, badminton, cyclisme…) mais aussi les travailleurs manuels (peintres, menuisiers, mécaniciens…) et les musiciens. Les symptômes sont moins intenses qu’en forme aiguë et ont tendance à régresser après l’effort.

À savoir : «  le syndrome des loges ne se rencontre pas fréquemment en consultation : il n’est pas aussi fréquent que la tendinite, souligne le Dr. Marc Perez. Lorsqu’il survient, il touche plutôt les muscles des avant-bras et des jambes. « 

Syndrome des loges : quels sont les symptômes qui doivent alerter ?

Le syndrome des loges est toujours douloureux. Ses symptômes dépendent toutefois de sa forme – chronique ou aiguë. Pour le syndrome des loges aigu, on peut notamment citer :

  • Une douleur intolérable qui apparaît entre 12 heures et 48 heures après le traumatisme (ou la pose du plâtre / du bandage),
  • Une douleur qui irradie jusqu’aux doigts (en cas de syndrome des loges à l’avant-bras) ou jusqu’aux orteils (en cas de syndrome des loges au mollet ou à la cuisse),
  • Des doigts ou des orteils qui deviennent froids,
  • Des fourmillements (on parle de paresthésie) si le nerf est comprimé.

En cas de syndrome des loges chronique, on pourra notamment observer :

  • Une douleur sourde (semblable à une tendinite) au mollet, à la cuisse ou encore à l’avant-bras, qui n’est pas intolérable mais qui se  » réveille  » avec l’effort,
  • Des fourmillements (paresthésie),
  • Un muscle dur au toucher : comme une crampe qui ne  » passe  » pas.

Traitement et prévention : quelle prise en charge pour le syndrome des loges ?

Attention ! En cas de syndrome des loges, il n’est pas question  » d’attendre que ça passe  » ! En effet, cette ischémie peut se compliquer et on peut constater l’apparition d’un syndrome de Volkmann – celui-ci se définit comme une rétraction grave des muscles fléchisseurs par manque d’irrigation vasculaire (ischémie) et déficit neurologique (paralysie).  » Dans de rares cas, cela peut aller jusqu’à la nécrose : on perd le muscle, ainsi que les nerfs et les vaisseaux sanguins associés  » commente le Dr. Marc Perez.

La prise en charge médicale du syndrome des loges aigu consiste principalement à retirer (et à refaire) le plâtre ou le bandage responsable de la compression musculaire. En cas de syndrome des loges aigu lié à un traumatisme, du repos et des médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) pourront être prescrits.

 » En cas de suspicion de syndrome des loges chronique, l’idéal est de prendre rendez-vous auprès d’un médecin du sport « , affirme le Dr. Perez. Des examens seront alors proposés : électromyogramme, épreuves d’effort avec capteurs intramusculaires…  » Si le repos, l’adoption d’une bonne hygiène de vie et les anti-inflammatoires se révèlent insuffisants, il pourra être nécessaire d’opérer pour sectionner l’aponévrose et mettre un terme à la compression musculaire. C’est toutefois très rare. « 

Et en prévention ?  » Si vous êtes sportif (et surtout si vous pratiquez un sport d’endurance : vélo, course à pied…) n’oubliez pas de bien vous échauffer et de vous étirer avant et après chaque séance de sport – 5 minutes suffisent. Pendant votre séance, vous devez boire l’équivalent d’une bouteille d’eau d’1,5 L afin de conserver une bonne hydratation : choisissez une eau riche en calcium et en magnésium. Enfin, si vous avez tendance à développer des tendinites ou des courbatures, prenez rendez-vous chez un médecin du sport afin de vous faire prescrire des compléments alimentaires adaptés à votre profil sportif. « 

Merci au Dr. Marc Perez, médecin du sport et ostéopathe, co-auteur de Le guide des compléments alimentaires stars (éd. Eyrolles).

Source :

Institut de recherche du bien-être, de la médecine et du sport santé (IRBMS)

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