Syndrome de Paris, syndrome de Jérusalem… 4 troubles mentaux liés au voyage

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Anxiété, perte de contact avec la réalité, hallucinations… Des manifestations qui peuvent apparaître lors d’un voyage à l’étranger. On appelle cela le « syndrome du voyageur », et certaines destinations sont plus propices que d’autres à l’apparition de ces troubles mentaux.

« Choc culturel ». Une expression que l’on emploi souvent à tort et à travers lorsque l’on part en voyage. Mais chez certains touristes, ces mots prennent tous leur sens : véritablement bouleversés par l’expérience qu’ils vivent, ils développent des troubles mentaux. Anxiété, perte de contact avec la réalité, bouffées délirantes, hallucinations, dépression… Ces symptômes peuvent alors faire leur apparition.

C’est ce que l’on appelle le « syndrome du voyageur ». Ce phénomène peut prendre différentes formes, car certaines destinations sont plus propices que d’autres à l’apparition de ces troubles mentaux. C’est notamment le cas de l’Inde, de Paris, de Jérusalem, mais aussi de Florence.

Ces manifestations étranges peuvent toucher des touristes sans antécédents psychiatriques, comme des voyageurs ayant déjà eu des troubles mentaux. Les symptômes qui y sont associés disparaissent parfois spontanément lorsque les personnes touchées rentrent chez elles.

Le syndrome de Paris

Le syndrome de Paris est un trouble psychologique qui toucherait principalement les touristes japonais, et qui peut survenir lors d’un voyage à Paris. Ce syndrome été identifié par le professeur Hiroaki Ota, psychiatre au centre hospitalier Sainte Anne à Paris, dans les années 80.

Angoisses, agitation, délire de persécution, déambulations… Autant de signes qui peuvent se manifester dans le cadre du syndrome de Paris. A l’origine de ces comportements ? Le décalage entre l’idée que certains touristes se font de Paris et la réalité.

Pour certains voyageurs, Paris est le symbole de la culture européenne. Ils sont attirés par son histoire, sa culture artistique et sa gastronomie. En venant dans la capitale française, ils s’attendent à découvrir le Paris d’antan, représenté par les petites rues charmantes de Montmartre ou encore les Parisiennes à la pointe de la mode.

Confrontés à la barrière de la langue, à certaines incivilités ou plus simplement à la réalité de la ville, loin des clichés d’Amélie Poulain, certains touristes peuvent perdre pied.

Le syndrome de Jérusalem

Identifié dans les années 30 par le psychiatre Heinz Herman, le syndrome de Jérusalem est décrit comme une réaction face à l’abondance de symboles religieux. Il se manifesterait le plus souvent lors des grandes fêtes religieuses, et toucherait principalement des touristes de confession juive, et, dans une moindre mesure, des voyageurs de confession chrétienne.

Ce phénomène se caractérise par un changement de comportement, marqué en premier lieu par une nervosité et une anxiété. Les personnes touchées par le syndrome de Jérusalem auraient ensuite tendance à se livrer à des rites de purification, puis à changer de tenue, dans le but de s’identifier à des personnages religieux.

Le syndrome de Florence

Le syndrome de Florence est causé par une abondance d’œuvres d’art. Il est également appelé syndrome de Stendhal, car c’est l’écrivain lui-même qui l’a décrit le premier dans ses carnets de voyage, en écrivant ceci :

« J’étais dans une sorte d’extase, par l’idée d’être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber ».

Le syndrome de Florence a véritablement été décrit pour la première fois dans les années 90 par la psychiatre italienne Graziella Magherini. Elle a recensé une centaine de cas entre 1980 et 1990.

Le syndrome de l’Inde

Le syndrome de l’Inde a été identifié par le psychiatre Régis Airault dans les années 80, alors qu’il travaillait pour le consulat de Bombay. Ce trouble psychologique se manifeste lorsque les touristes Occidentaux sont confrontés à la pauvreté extrême, à de nouveaux codes sociaux, mais aussi à la spiritualité propre à l’Inde. Des éléments aux antipodes de leur quotidien qui peuvent être à l’origine d’un choc culturel.

Certains voyageurs perdent alors contact avec la réalité, ce qui peut se manifester par une grande anxiété, ou encore des bouffées délirantes. Mais généralement, ces symptômes cessent lorsque les touristes rentrent chez eux.

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