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En trois semaines, seules 14 notifications ont été envoyées aux utilisateurs de l’application StopCovid, afin de les avertir qu’ils avaient été en contact avec une personne testées positives à la maladie.
Le 2 juin dernier, le gouvernement lançait StopCovid, une application de traçage des malades du Covid-19, L’objectif ? « Limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission », expliquait Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, dans un entretien accordé au Monde en avril dernier.
Pour y parvenir, une notification est envoyée aux utilisateurs qui ont été en contact, à moins d’un mètre et pendant au moins 15 minutes, avec une personne atteinte du Covid-19. Mais trois semaines après le lancement de cette application, le bilan semble mitigé.
StopCovid : seules 64 personnes testées positives se sont signalées
Mardi 23, Cédric O a présenté les chiffres à la presse : si StopCovid a été téléchargée 1,9 million de fois sur des smartphones, l’application a également été désinstallée 460.000 fois. Mais ce n’est pas tout : seules 68 personnes testées positives au Covid-19 se sont signalées sur la plateforme. 14 notifications ont finalement été envoyées pour avertir les utilisateurs d’un contact avec une personne contaminée.
« Je dois vous l’avouer, la question du nombre de notifications, qui est assez faible, nous a étonnés », a reconnu Cédric O. Pour le secrétaire d’Etat au numérique, deux raisons pourraient expliquer ce phénomène : « Ces chiffres correspondent à une double réalité, une baisse de la prévalence de l’épidémie en France – une trentaine de personnes par jour testées positives à Paris – mais aussi à une diffusion de StopCovid limitée », a-t-il expliqué.
Une application basée sur la technologie Bluetooth
Mais comment fonctionne ce dispositif ? L’utilisation de StopCovid se fait sur la base du volontariat. Son objectif est « de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif, afin qu’elles se fassent tester elles-mêmes, et si besoin qu’elles soient prises en charge très tôt, ou bien qu’elles se confinent », expliquait Cédric O. Elle invite donc les personnes malades à se signaler directement sur la plateforme.
Pour prévenir les autres utilisateurs d’un éventuel contact avec un malade, l’application a recours à la technologie Bluetooth, qui permet de relier des appareils numériques entre eux. Ainsi, StopCovid recense les personnes croisées – et ayant elles aussi installé cette application – au cours des deux dernières semaines à moins d’un mètre et pendant au moins 15 minutes. « Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne sont prévenus de manière automatique », précisait le secrétaire d’Etat au numérique. Ils sont alors invités à s’isoler et à se faire tester.
Des informations qui peuvent utiles pour savoir si l’on a été en contact avec une personne touchée par le Covid-19 dans les transports en commun ou dans les supermarchés par exemple.
Quid de la protection de la vie privée des utilisateurs ?
Olivier Véran l’a assuré : ces données sont anonymes.« Personne n’a accès à la liste des personnes contaminées, et il est impossible de savoir qui a contaminé qui », avait expliqué le ministre de la Santé au Monde.
Des précisions qui ne suffisent pas à apaiser les inquiétudes de certains. L’objet de ces craintes ? La question de la protection de la vie privée des utilisateurs. C’est pourquoi, dans son avis du 25 mai donnant sont feu vert au lancement de l’application, la Cnil avait également livré des recommandations. Elle souhaitait notamment une amélioration de l’information fournie aux utilisateurs, ou encore la confirmation d’un droit d’opposition et d’un droit à l’effacement des données.
Une étude menée par l’université d’Oxford (Royaume-Uni) et publiée dans la revue Science, s’est penchée sur l’intérêt d’une telle application. Ses conclusions indiquent qu’elle peut aider à endiguer l’épidémie de coronavirus si elle est utilisée par 60 % de la population.
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