- Une grande exposition est consacrée à Pierre Soulages à Montpellier, au moins jusqu’au 19 janvier. Une autre va s’ouvrir du 11 décembre au 9 mars 2020 au musée du Louvre. On fête cette année le centenaire du peintre qui réside entre Sète et Paris.
- Deux tableaux du maître du clair-obscur et de l’Outrenoir viennent d’être adjugés à plus de neuf millions d’euros à un an d’intervalle.
- Le musée Fabre à Montpelier expose l’une de ces toiles pendant deux ans. Une décision exceptionnelle de la personne (restée anonyme) qui en a fait l’acquisition.
Il affole le marché de l’art. Pour la seconde fois en un peu plus d’un an, une toile de Pierre Soulages a atteint des sommets. L’une de ses œuvres, réalisée en 1960, a battu un nouveau record mondial à 9,6 millions d’euros chez Tajan, à Paris. Le peintre aveyronnais, qui réside à Sète et entretien une relation particulière avec Montpellier, est l’une des figures les plus importantes de
la peinture contemporaine.
Un an plus tôt, déjà, Pierre Soulages avait fait exploser les compteurs. Lorsque, en décembre 2018, Michel Hilaire a reçu un appel de son ami Guillaume Cerutti, le président de Christie’s, c’est un peu comme si le père Noël était au bout du fil. « Il m’a expliqué que le collectionneur, qui venait de battre le (précédent) record mondial pour une toile de Pierre Soulages (9,258 millions d’euros), souhaitait laisser sa toile en dépôt dans un grand musée disposant d’une grande collection du peintre. On remplissait tous les critères », explique le conservateur du musée Fabre.
Du noir jaillit la couleur
De cet homme, Michel Hilaire ne sait rien. Si ce n’est « qu’il voyage visiblement beaucoup et n’a pas un lieu particulier pour abriter le tableau. Le prêter à un grand musée était une belle façon de conserver sa toile ». La démarche est rare, même exceptionnelle. Elle fait figure de reconnaissance pour le musée qui dispose de la plus grande collection permanente de Soulages au monde : 33 œuvres au total.
L’une d’elles, historique, qui marque la césure dans l’histoire du peintre, sera prêtée au Louvre le temps
d’une exposition événement à partir du mois de décembre. Comme toutes ses toiles, « Peinture 162×127 cm,
14 avril 1979 » est sobrement intitulé par ses dimensions et sa date. Mais elle marque le début d’une autre histoire, la découverte de l’Outrenoir, qui fonctionne sur un paradoxe : un jeu de matières entre la couleur profonde et la lumière qui vient se réfléchir dans les sillons, les aspérités de la surface travaillée par le peintre.
Jusqu’en janvier… et sans doute jusqu’en mars
Car, à Paris comme à Montpellier, on célèbre le centenaire de ce génie né en Aveyron, qui réside toujours à Sète. En 1941, c’est aux Beaux-Arts de Montpellier que le maître du noir a donné un autre sens à sa carrière de peintre. C’est aussi à Montpellier qu’il a rencontré sa femme Colette. Puis qu’il a légué, en 2005, vingt œuvres mises en valeur par une rénovation de grande ampleur, afin de faire rejaillir la lumière du noir de ses toiles.
Depuis mercredi, l’exposition présente 38 chefs-d’œuvre au musée Fabre, dont la fameuse toile de Christie’s en dépôt jusqu’en 2021 à Montpellier. Mais aussi des œuvres prêtées par le musée Soulages à Rodez ou d’autres issues de collections de particuliers. L’exposition doit s’achever le 19 janvier 2020, mais Michel Hilaire espère bien prolonger le plaisir jusqu’en mars…
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