Chez l’enfant, le somnambulisme n’est pas rare. On fait le point sur ce trouble du sommeil qui est généralement bénin.
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Somnambulisme de l’enfant : de quoi parle-t-on exactement ?
Première chose à savoir : chez l’enfant, le somnambulisme n’est pas rare. Ainsi, d’après l’Inserm et le Centre Hospitalier Lyon Sud, 15 % des enfants âgés de 1 à 15 ans ont déjà fait un accès de somnambulisme au cours de leur vie ; en revanche, seuls 1 % à 6 % des enfants sont réellement somnambules, ce qui signifie qu’ils font plusieurs épisodes par mois. Les garçons seraient plus concernés que les filles.
Somnambulisme de l’enfant : qu’est-ce que c’est exactement ? Le somnambulisme est une parasomnie : il s’agit d’un trouble du sommeil et, plus spécifiquement, d’un trouble de l’éveil comme les terreurs nocturnes et les éveils confusionnels.
Chez l’enfant, les premiers épisodes de somnambulisme sont généralement observés vers l’âge de 4 ans. Les manifestations surviennent habituellement entre 1 heure et 3 heures après l’endormissement, pendant la phase de sommeil profond (que l’on appelle aussi « sommeil lent profond »).
Somnambulisme de l’enfant : quels sont les signes à reconnaître ?
Dans la forme la plus classique du somnambulisme, l’enfant se lève, il a les yeux ouverts mais ne paraît pas voir, son visage est inexpressif, et sa déambulation est lente. L’enfant somnambule peut réaliser des actes relativement élaborés (par exemple : éviter des meubles, descendre des escaliers…). Il agit en donnant l’impression d’aller accomplir quelque chose.
À savoir. Contrairement aux idées reçues, le somnambulisme n’implique pas forcément la marche ; l’enfant somnambule peut aussi « simplement » s’asseoir dans son lit, manipuler les couvertures, répéter certains mouvements (se frotter les yeux, par exemple), balayer sa chambre des yeux… Les enfants somnambules peuvent également parler de façon incohérente / incompréhensible, voire répondre (souvent de façon inappropriée) à des questions.
Et aussi… Les accès de somnambulisme durent habituellement moins de 10 minutes. Au réveil, l’enfant ne se souvient de rien : il n’a aucun souvenir de sa crise de somnambulisme.
Chez l’enfant, le somnambulisme est souvent associé à d’autres troubles du sommeil, comme les terreurs nocturnes et les monologues à voix haute pendant le sommeil.
Somnambulisme de l’enfant : est-ce grave ?
L’avis du Pr. Marcel Rufo, pédopsychiatre. « Le somnambulisme est impressionnant mais en rien pathologique. Cette manifestation n’est pas, comme on pourrait le croire, liée au rêve nocturne puisque celui-ci bloque le tonus musculaire. Il n’y a rien d’inquiétant si cela se produit rarement. »
Somnambulisme de l’enfant : quand faut-il consulter ? Il est préférable de prendre rendez-vous chez son médecin traitant ou chez son médecin pédiatre si la durée des épisodes de somnambulisme dépasse 10 minutes, si les accès sont très fréquents (plusieurs épisodes par mois, voire plus de 15 épisodes par an) et/ou si l’enfant réalise des activités dangereuses au cours de sa déambulation.
En effet : l’enfant somnambule est maladroit et peut accomplir des actes dangereux – par exemple : tomber dans les escaliers, sortir du domicile, heurter un meuble ou un objet… Une vigilance particulière est nécessaire vis-à-vis des adolescents somnambules, qui sont davantage dangereux pour eux-mêmes.
Consultez aussi si l’enfant souffre de somnolence diurne (pendant la journée) et/ou d’une fatigue anormale.
À savoir. Dans la majorité des cas, le somnambulisme de l’enfant a tendance à disparaître à la puberté.
Somnambulisme de l’enfant : que peut-on faire ?
Face à un enfant qui fait un épisode de somnambulisme, la meilleure attitude consiste à le ramener (doucement) jusqu’à son lit et à l’inviter (à voix basse, éventuellement en chuchotant à son oreille) à se rendormir paisiblement. La plupart des somnambules se laissent docilement raccompagner.
« Il est préférable de ne pas lui en parler à son réveil : cela risquerait de provoquer une anxiété qui perturberait bien davantage son sommeil » conseille le Pr. Marcel Rufo.
Peut-on réveiller un enfant somnambule ? Oui. Contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible de réveiller un somnambule sans le mettre (ni se mettre) en danger : c’est même nécessaire lorsque la personne somnambule s’apprête à accomplir une action dangereuse – si elle s’approche d’un escalier, par exemple, ou si elle risque de sortir du domicile. Le mieux reste d’opter pour un réveil « délicat » : on ne secoue pas la personne, on l’appelle plutôt par son prénom d’une voix forte et claire.
Somnambulisme : les mesures préventives à adopter. Si votre enfant est somnambule, assurez-vous que les portes et les fenêtres sont bien fermées avant de vous coucher ; si besoin, pensez à des verrous supplémentaires. Assurez-vous qu’il n’y a aucun objet coupant / piquant à côté du lit de votre enfant : dans la chambre, protégez les coins des meubles, placez les objets qui cassent en hauteur et sécurisez les prises électriques. Éventuellement, installez une barrière de sécurité en haut des escaliers et/ou à l’extérieur de la chambre de votre enfant.
Sources :
- Élever son enfant – Pr. Marcel Rufo et Christine Schilte, éd. Hachette Famille
- Centre Hospitalier Lyon Sud
- Fondation Sommeil (Canada)
- Hôpital de Montréal pour enfants (Canada)
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