Solidarité aux soignants : les masques en tissus sont-ils vraiment efficaces ?

Les masques chirurgicaux sont devenus une denrée rare en raison de la pandémie du coronavirus. Sans surprise, de nombreuses personnes se sont demandées s’il était possible de coudre des masques, en superposant différentes couches de tissus et de molletons filtrants. Voici les réponses aux questions quant à leur efficacité réelle et le mode d’emploi pour les réaliser :

Nous le savons désormais tous : le coronavirus se propage par gouttelettes, c’est à dire par l’émission de microparticules de salive en parlant, en toussant ou en éternuant. Afin de réduire le risque d’infection, le port d’une protection buccale et nasale est en effet recommandée. Il s’agit des masques chirurgicaux, à usage unique, efficaces pendant maximum 4 heures.
Le personnel soignant utilise ces protections pour éviter tout risque de propagation du virus auprès de leurs patients, et si possible lorsqu’ils effectuent leurs courses alimentaires ou se rendent dans des espaces publics.
Ces masques protègent les autres, oui, mais pas celui qui les porte ! Seuls les masques FFP2, équipés de filtres spécifiques, peuvent protéger des contaminations externes.

La situation actuelle est inédite et désastreuse : l’ensemble du personnel soignant fait face à une pénurie de masques chirurgicaux, pourtant indispensables au sein des hôpitaux, cabinets médicaux, et professionnels de santé concernés. `
Pourtant, une vague de bénévoles déferle sur les réseaux sociaux, proposant de coudre eux-mêmes des masques réutilisables à l’aide de couches de tissus cousues les unes sur les autres, avant d’être lavés à très haute température et changés chaque jour.

Mais ces masques sont-ils vraiment efficaces ? Est-il réellement possible de les utiliser comme alternative aux masques chirurgicaux réglementés ?

Les masques en tissus : sont-ils efficaces ?

La chose à retenir :
Ni les masques chirurgicaux, ni les masques en tissus ne protègent ceux qui les porte. Ce type de protection ne garantit pas une protection pour soi, mais réduit les risques pour les autres personnes.
Pour faire baisser la courbe de personnes contaminées, il est donc indispensable de respecter les gestes barrières, les règles du confinement, et minimiser les risques de contamination des personnes que l’on peut être amenées à côtoyer (son voisin de palier, les hôtes et hôtesses de caisses, les commerçant.e.s, etc)

Voici les consignes à suivre si vous portez un masque en tissus :

1. Lavez le masque en tissu une fois par jour, après chaque utilisation (à 95°C dans une casserole d’eau bouillante ou à 60°C en machine).
2. Le masque doit être bien ajusté sur le visage et couvrir intégralement la bouche et le nez lorsque vous parlez.
4. Pour le mettre en place, positionnez-le en saisissant uniquement les élastiques, sans toucher la partie couvrante ou le visage.

Faire ses masques : les guides et conseils des services hospitaliers

Comme déjà mentionné précédemment, la panique générale liée à la pandémie a engendré une rupture de stock des masques chirurgicaux, dont la vente est désormais réservée aux soignants.
Face à la pénurie, le CHU de Grenoble a partagé des patrons pour coudre des masques en tissus à retrouver ici : tutoriel et patrons officiel
De même, l’AFNOR a mis à disposition un guide à télécharger gratuitement, contenant le cahier des charges pour la fabrication des masques (chez soi ou par les industriels), avec les types de tissus à utiliser, les dimensions ou encore les indications d’utilisation : règles sur les masques barrière

Réaliser son masque en tissu : le matériel à se procurer

– Morceaux de tissus en coton pour l’extérieur et la doublure intérieure :
Lot de 14 coupons 100% coton 46 x 56cm, 21,99€ sur Amazon

– Molleton thermocollant pour la partie interne :
Toile thermocollante, 20,99€ sur Amazon

– Elastiques souples :
Rouleau 10m élastique pour couture, 6,59€ sur Amazon

– Une machine à coudre (qui sera utile pour toutes sortes de travaux de retouches)

Brother – Machine à coudre débutants, 129,95€ (en promotion)

Mode d’emploi selon le tuto du CHU de Grenoble

Etape 1 :
Pour le tissu extérieur : découper le patron à la taille voulue. Découper les morceaux de tissu en coton nécessaires en laissant 0,5 cm autour du patron (voir guide), sauf côté oreille. On obtient 2 pièces de tissu.
Pour la doublure intérieure : répéter la même opération que pour le tissu principal, sauf la prise de couture côté oreille. On obtient alors 2 pièces de doublure intérieure.
Réaliser la même opération avec le molleton mais à la taille exacte du patron. Le molleton devra être plus petit afin d’être glissé entre le tissu extérieur et la doublure intérieure à l’étape 4.
Etape 2 :
Rassembler 2 des pièces de tissu extérieur endroit contre endroit, puis coudre la partie arrondie. Faire la même chose avec la doublure intérieure.
Etape 3 :
Assembler les 2 pièces de tissu obtenues endroit contre endroit. Coudre uniquement en haut et en bas, sans coudre les petits côtés. Retourner l’ensemble sur l’endroit et insérer le molleton.
Etape 4 :
Réaliser le même assemblage avec le molleton : surpiquer la couture centrale (verticale), puis surpiquer haut et bas à quelques millimètres du bord pour que le molleton soit cousu aux deux autres pièces de tissu.
Le tissu principal extérieur est alors plus long que la doublure intérieure. Ce sera l’espace dédié à la bande élastique.
Etape 5 :
Plier et repasser le surplus de tissu côté oreille. Coudre à la verticale, à quelques millimètres du pli, afin de créer une coulisse, puis insérer un élastique de 30cm.

Vous pouvez voir la démonstration de @makemylemonade sur sa chaîne instagram : elle a réalisé son masque en se basant sur les consignes du CHU de Grenoble :

Une publication partagée par Make My Lemonade (@makemylemonade) le 17 Mars 2020 à 5 :32 PDT

Masque maison en tissu : quels matériaux le rendent plus sûr ?

Dans une étude réalisée par l’Université de Cambridge en 2013, plusieurs types de matières ont été testées afin de comparer leur efficacité. Il en est ressorti que les sacs filtrants des aspirateurs respectaient les exigences d’efficacité des masques chirurgicaux !
Les masques en tissus peuvent donc réduire les risque de propagation, mais restent une alternative qui ne remplacent pas les masques chirurgicaux. Si chacun d’entre nous respectons les gestes barrières, les lavages de mains répétés et le port d’un masque selon les recommandations officielles, cela peut avoir un impact réel.
L’ Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande le port du masque pour les personnes infectées et celles qui soignent des personnes malades.

Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidéo.

Source: Lire L’Article Complet