Smaïn :Trahi par son frère !

Pire qu’une humiliation, pour l’humoriste de 64 ans, c’est un véritable coup de poignard…

Avec le temps, il n’est pas rare que l’élève dépasse le maître… Mais de là à oublier l’indéfectible soutien d’un mentor, voire à le trahir, voilà une drôle de conception de la reconnaissance ! Ainsi l’humoriste Smaïn a-t-il confi é, sur le site BFMTV.com, sa tristesse face à l’ingratitude d’un « petit jeune » qu’il avait, dans les années 90, poussé sur le devant de la scène.

À l’époque, le comédien est l’un des seuls artistes issus de l’immigration à cartonner, dans ses one-man-shows et au cinéma, comme dans L’Œil au beur(re) noir, de Serge Meynard, César du premier fi lm en 1988. Lorsque le natif de Constantine, en Algérie, fait la connaissance d’un jeune homme talentueux, sur le ring de la Ligue d’improvisation, il comprend immédiatement qu’il deviendra une star. Il s’agit de Jamel Debbouze !

Rapidement, Smaïn prend ce pétillant gamin de 20 ans sous son aile et parvient à convaincre le réalisateur Jean-Marc Dorval de lui faire passer des essais pour leur prochain long métrage : Les Deux Papas et la Maman. « Je suis très heureux de lui avoir offert ce rôle. Il avait la vis comica, a-t-il confi é. Il était drôle. Il avait envie. Et je ne me suis pas trompé. » Pourtant, si Smaïn Faïrouze, de son vrai nom, évoque l’incontestable talent de son cadet avec tendresse, c’est en revanche avec une grande amertume qu’il regrette le manque de gratitude de l’époux de Mélissa Theuriaux ! « J’aurais bien voulu qu’il me renvoie l’ascenseur, mais ce n’est pas l’ascenseur qu’il m’a renvoyé », a expliqué l’acteur. En effet, alors que la carrière de l’auteur du spectacle A star is beur décline peu à peu, celle du créateur du Marrakech du rire atteint des sommets, installant une distance infranchissable entre les deux artistes.

“J’aurais bien voulu qu’il me renvoie l’ascenseur… » avoue tristement le natif de Constantine.

Vive critique

En 2004, dans le magazine Première, Jamel expliquait les raisons de cet éloignement d’avec son mentor : « Il cari-caturait les rebeus de banlieue qui volent les portefeuilles, les sacs à dos, font les quatre cents coups, les 404, les 605. Il pouvait dire : “Les Français, levez les mains ; les Arabes, fouillez dans les poches. » […] Le keumé, malgré lui, nous faisait passer pour des singes. » Une vive critique qui n’empêche pas Smaïn de regretter aujourd’hui : « C’est dommage. J’aurais bien aimé travailler avec lui. » ¦

CM

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