- Les mesures annoncées par le gouvernement ce week-end pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus mettent en péril toute stratégie de rencontre.
- En période de confinement, est-il utile de se connecter aux sites de rencontre ?
- Oh que oui, pour certains. Explications.
L’heure est grave pour les célibataires. Les mesures annoncées par le gouvernement ce week-end pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus dans le pays mettent en péril toute stratégie de rencontre. Les autorités ont enjoint les Français à rester chez eux fermant ce lundi crèches, écoles et universités, bars et restaurants et tous les commerces non essentiels.
Emmanuel Macron, qui a présidé un déjeuner de travail en forme de « conseil de défense », s’adressera aux Français ce lundi à 20 heures et pourrait annoncer de nouvelles mesures de confinement.
Comment rencontrer l’amour si tous les restos, les bars, les cinés et les expos sont fermés ? Les applis de rencontre ont-elles encore une utilité ? Nous avons mené notre enquête auprès de célibataires consommateurs réguliers (quotidien, même) de Grindr,
Tinder, Ok Cupid, et autres… Le confinement total -qui est à l’étude- ne veut pas forcément dire désert amoureux et sexuel.
« Beaucoup d’émotions passent par le téléphone »
Si Tinder et Grindr ont rappelé à leurs utilisateurs les recommandations de l’OMS dans une communication officielle, elles n’ont transmis aucune données chiffrées sur le comportement actuel de leurs usagers. A priori, les candidats à l’amour continuent de matcher, mais les rendez-vous n’auront bientôt plus de raison d’être. Et cela fait déjà plusieurs jours que de nombreux utilisateurs bottent en touche à l’idée de se rencontre IRL. Ok, mais confinés ne veut pas dire déconnectés et les mesures mises en place par le gouvernement français pourraient même permettre de tisser des liens plus intimes.
« On a une approche plus empathique les uns envers les autres quand on s’écrit, explique Geoffrey, qui utilise Grindr, Tinder et Hornet quotidiennement. Ça laisse le temps à la discussion, ce qui n’est pas forcément le cas quand on a la possibilité de se rencontrer ». Gaspard, Parisien de 33 ans, a lui aussi des comptes sur plusieurs applications : « Grindr c’est plutôt pour les plans cul et Tinder, chez les gays, a un côté plus sérieux contrairement aux hétéros. En période de confinement, je vais plutôt utiliser Tinder, matcher des mecs, et basculer les conversations sur
WhatsApp pour apprendre à les connaître et peut-être les rencontrer quand la crise sera terminée ».
Louisa, parisienne de 39 ans de retour sur le marché des célibataires depuis peu de temps, est du même avis. Elle compte bien tirer profit des applis de rencontre pour avoir des échanges par téléphone. « Beaucoup d’émotions passent par le téléphone, explique-t-elle. Et ça permet d’écrémer ». Nombreux sont les hommes qui préfèrent envoyer des SMS plutôt que de discuter de vive voix. Pas de pitié pour ceux-là, swipe left direction poubelle.
Sexcam ou porno ?
« Je ne vais pas faire de visio [rendez-vous vidéo], poursuit-elle, on n’est pas à l’aise quand on est face à une caméra, on ne sait pas où regarder. Il n’aura qu’à se contenter de photos ». Contrairement à elle, Gaspard n’a aucune gêne devant la caméra. Il envisage même des expériences sexuelles un peu particulières par webcam. « Je fais déjà des sessions d’hypnose par Skype et en vrai, raconte-t-il. J’hypnotise mon partenaire, et il tombe en transe sexuelle, il a l’impression de vivre des choses dingues. Je vais tenir avec skype et la pornographie ».
Dans un billet de blog, Pornhub explique d’ailleurs que le trafic sur son site augmente à mesure que le coronavirus se répand dans le monde. « Mais peut-être plus intéressant, nous avons constaté que les gens choisissent de visiter Pornhub à des moments différents », expliquait le billet jeudi dernier.
« Une ambiance de fin du monde excitante »
« C’est chaud quand on est habitué à rencontrer des mecs souvent d’imaginer passer plusieurs semaines cloîtré sans rapport sexuel », s’inquiète Gaspard. De son côté, Louisa compte plutôt sur ses « sex friends », au nombre de trois ou quatre, pour pallier la « disette sexuelle » des prochaines semaines. « Je ne vais pas les voir car ils sont confinés, pour certains avec leur compagne… Avec certains d’entre eux, on est sur des sextos, des petites photos, des vidéos, sourit la jeune femme. Il y a une ambiance de fin du monde qui est presque excitante. On se dit que si ça se trouve on va mourir ».
Le confinement pourrait forcer à plus de créativité sexuelle et à prendre plus de temps pour discuter. « C’est une bonne chose finalement ce confinement », conclut avec enthousiasme Geoffrey. Il faudra juste attendre quelques semaines pour le contact humain. Patience.
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